Chapitre 11 : « Une vie volée »

212 53 0
                                    

*Au domicile des DIOP

Nafi s'était mise sur son 31. Elle portait un magnifique tailleur beige avec des escarpins rouges. Elle se précipita dans la cuisine, se servit un verre de jus d'orange puis grignota un morceau de croissant. Moussa la rejoignit en se servant expressément du café, il regarda son épouse en s'interrogeant :

Moussa

Tu es magnifique ma puce, où vas-tu de si bon matin ?

Nafi lui répondit fièrement et toute excitée :

Nafi

Figures-toi que j'ai pu décrocher un entretien d'embauche dans une banque de la place, tu te rends compte ?

Le visage de Moussa se renfrogna. Il déposa sa tasse de café et dit d'un ton sec :

Moussa

Je ne veux pas que tu y ailles ! Si tu recommences à travailler, qui s'occupera de l'éducation de nos enfants Nafi ? La place d'une femme est dans son foyer et nulle part ailleurs !

Nafi

Non mais tu t'entends ? Nous sommes au 21ème siècle ! Ce que tu dis est révolu et en plus, le fait que je travaille ne m'empêchera pas d'éduquer mes enfants comme je le souhaite. J'ai mis ma carrière en suspens à cause de toi pendant que tu battis tranquillement la tienne ! Je suis désolée mais je vais y aller.

Elle prit ses clés de voiture puis s'en alla, laissant son mari perplexe. Moussa ne comprenait pas pourquoi ressentait-elle tant le besoin de travailler alors qu'elle ne manquait de rien. Cela le vexait et l'intriguait en même temps. Si Nafi obtient ce poste, elle sera submergée et consacrera surement moins de temps à ses enfants, tout comme lui. C'était ce qui le préoccupait essentiellement.

Moussa prit ses clés à son tour et alla travailler...

*Au domicile des CISSE

Oulimata, la gouvernante cuisinait tout en discutant avec Evelyne. Les parents de cette dernière avaient encore déserté le domicile familial. Après une fête bien arrosée, ils choisirent de passer la nuit dans un hôtel à deux pas de l'endroit où ils avaient fait la fiesta.

Evelyne

Maman Ouli, j'aimerai que tu m'adoptes !

Oulimata, choquée et surprise à la fois, poussa un cri d'exclamation :

Oulimata

Hée ma fille chérie, ne redis plus ça ! Tu as des parents et ce n'est pas gentil vis-à-vis d'eux.

Evelyne

Ma Ouli, tu trouves que ce sont des parents, toi ? Si tu n'étais pas là, je me serai retrouvée seule. Tu es plus ma mère que cette femme. Tu prends soin de moi, tu me connais mieux que quiconque et mon bonheur est ta priorité.

Oulimata

Je te considère comme ma propre fille et je serai toujours là pour toi. Et puis, t'adopter serait impossible étant donné que je n'ai même pas de toit sur la tête.

Evelyne

Je ne comprends pas, tu n'as pas de maison ?

Oulimata

Non et c'est en partie la raison pour laquelle je fais ce travail, car au moins je suis logée.

Evelyne

Je suis sincèrement désolée d'entendre cela. Mes parents ont des sous qu'ils dépensent en s'amusant alors que toi tu n'as même pas où vivre. La vie est injuste parfois...

La Résidence des SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant