Like the Ice

7

" Le retour dans l'Oregon t'a rappelé de bons souvenirs on dirait. Déclare cet abruti avec un sourire en coin.
- Laisse moi tranquille Jonas. Choisis quelqu'un d'autre. Je couine plus qu'autre chose.
- Pourquoi tu me repousses bébé? Tu sais qu'on finira ensemble. Déclare-t-il en s'approchant.
- Jonas... Je soupire à voix basse.
- Qu'est ce que tu crois? Qu'un mec voudra d'une pauvre fille comme toi quand il verra ton état? Il crache d'une voix mauvaise alors que les larmes me montent aux yeux. Tu n'as que moi Skyler, parce que moi je t'accepte comme tu es. Il ajoute et je serre les dents.
- Désolé mec, mais Skyler est ma kiné perso. Déclare Louis en s'allongeant sur ma table avant de se redresser en voyant ma tronche. Bordel de merde Sky, c'est quoi ça? Il s'exclame alors que tout le monde se tourne vers moi.
- Mademoiselle Jetkings, que s'est il passé? Vous allez bien? Intervient le prof alors que mon mal de tête s'accentue.
- Je vais la ramener à la maison. Je n'ai pas besoin de séance de kiné. Déclare Jackson en s'approchant de moi.
- Je vais bien. Je réponds faiblement.
- Tu rentres sinon je te botte le cul! Déclare Connor.
- C'est notre coloc. Rassure Cameron en voyant la tronche du prof.
- Je veux faire ce cours. Je m'obstine et Jackson fait un signe de tête à Louis.
- D'accord, alors c'est moi ton cobaye mon ange. Déclare Jackson en se penchant au dessus de la table pour venir mettre sa bouche au niveau de mon oreille. Tu as intérêt à m'expliquer ce qui se passe avec ce bouffon. Il ajoute d'une voix froide.
- J'avais dit que c'était moi. S'indigne Jonas.
- Jonas arrête de faire ta diva et va t'allonger sur une table! S'écrit son coach."

   Jackson s'allonge sur ma table et je commence à travailler sur les muscles de ses cuisses qui sont vraiment tendus malgré ce qu'il disait. Je ne sais pas combien de temps passe mais rester debout à côté de la table commence à me donner des sueurs froides.

" Assis toi! M'ordonne Jackson en me tirant contre lui.
- Qu'est-ce que tu fais? Je me débats mais il me maintient.
- Je t'épargne l'humiliation de t'évanouir en public. Dit-il à mon oreille."

   Assise juste à côté de lui sur la table alors qu'il me maintient, j'inspire intensément, me sentant nauséeuse. Mes oreilles bourdonnent alors qu'il se décale et que je me retrouve allongée. Un verre d'eau apparaît dans mon champ de vision mais tout est trouble autour de moi.

   Après l'avoir bu, je remarque tous les visages inquiets, mes colocataires, mon professeur et même le coach de hockey. Je peux aussi voir le rictus moqueur de Jonas au second plan, bien que lorsque ses yeux dévient sur Jackson, il perd son sourire et le fusille du regard.

" Je l'emmène chez le médecin. Affirme Jackson en me soulevant de la table.
- Jack... me secoue pas. Je gémis alors que la pression dans mon crâne ne diminue pas.
- On va appeler une ambulance. Contre son coach alors que je perçois vaguement un échange de regard entre les gars.
- Jack, s'il te plaît. Dis-je sans savoir précisément ce que je lui demande.
- Je l'emmène Coach, c'est ma copine. Affirme Jackson."

   Je me laisse transporter et ferme les yeux en m'accrochant faiblement au tee-shirt de Jackson. Lorsqu'il me pose sur un lit moelleux, après que j'ai vaguement conscience d'avoir perdu connaissance pendant le trajet, j'attrape son bras.

" Me laisse pas seule Jack. Je le supplie d'une voix trainarde.
- Jamais mon ange, je suis là. Dit-il contre ma joue avant de déposer un baiser dessus."

   La douceur de ses lèvres effleurant à peine la peau de ma joue me semble si irréelle que je me demande si je n'ai pas des hallucinations. Rien de tout ceci n'est vrai, j'en suis intimement convaincue. Impossible que Jackson soit aussi doux.

   Je ne sais pas au bout de combien de temps j'émerge mais à côté de moi, Connor dort profondément et il fait nuit. J'appelle une infirmière qui arrive assez rapidement mais je lui fais signe de se taire pour ne pas réveiller Connor.

" Votre ami dort profondément, c'est gentil à vous de pas le réveiller. Dit-elle en chuchotant.
- J'ai surtout pas envie de le supporter, il est pire qu'un gamin de trois ans. Je lui confie et elle rigole doucement. Je pourrais savoir ce qu'il s'est passé? Je demande plus sérieusement.
- Votre copain vous a conduit ici il y a trois jours déjà. Votre ami l'a mis dehors hier soir parce qu'il ne voulait pas quitté votre chevet. Vous aviez une grosse commotion cérébrale et un œdème qui heureusement s'est résorbé de lui-même depuis que vous êtes ici. Elle déclare et je hausse les sourcils.
- Bah putain! Je réponds alors qu'elle me sourit.
- Le médecin va arriver pour vous faire passer un scanner d'ici quelques minutes. Elle ajoute avant de partir."

   Lorsque le médecin arrive quelques minutes plus tard, c'est le même topo, je lui intime le silence pour ne pas réveiller Connor. Ma migraine est toujours bien présente et je ne veux pas le supporter maintenant ce fou.

   Après avoir passé une batterie d'examens dont je me serai bien passée, c'est lessivée que je regagne mon lit d'hôpital mais malheureusement, je sais que je ne trouverai pas le sommeil. Les hôpitaux me font horreur depuis que j'y suis venue après l'incendie.

" Mademoiselle Jetkings, j'aimerai quand même avoir quelques précisions concernant vos blessures. Déclare le médecin à voix basse.
- Je vais bien docteur, je me suis pris un mur. Je réponds en évitant son regard.
- C'est le mur qui vous a fait ces égratignures et cet hématome? Il rétorque, pas dupe du tout.
- Oui. Je confirme et il soupire.
- Très bien, je vais vous laisser vous reposer. Les examens sont bons, vous pourrez sortir demain mais vous devrez rester au calme pendant quelques jours. Déclare-t-il en me fixant. Au moindre problème, vertige, nausée ou maux de tête, vous revenez immédiatement. Il ajoute très sérieusement.
- D'accord, merci Doc. Je réponds en me recouchant."

   Il dépose une ordonnance à côté de mon lit avant de quitter la chambre. Je sais qu'il a conscience que ce n'est pas un mur qui est à l'origine de mes blessures mais il ne peut pas me forcer à parler. Ma mère étant internée normalement, je ne vois pas en quoi lui raconter serai utile à quelque chose.