Chapitre 5

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Le cours de Keating se passa à l'extérieur, dans la cours. Le professeur avait demandé à Pitts, Cameron et à Knox de marcher librement.

"Cet exercice ne sera pas noté, vous n'avez qu'à vous promener. Vous autres regardez."

Au bout de quelques secondes, les trois garçons marchèrent au même pas, dans le même sens, et tous les autres élèves clapèrent dans leurs mains en rythme.

"Halte ! Merci messieurs." dit d'un coup M. K. "Chacun est parti à sa propre allure. M. Pitts à petit pas, il avait tout son temps. On voyait M. Cameron penser :"C'est bien , C'est mal ? Oui ? non ?" tandis que M. Overstreet était poussé par une force virile."

Quelques élèves rigolèrent et Keating continua.

"Je n'essayais pas de vous humilier mais d'illustrer le conformiste et la difficulté d'affirmer ses convictions. On a tous besoin d'être accepté. Mais ne renoncez jamais à vos convictions même si d'autres les juge bizarres ! Frost a dit "Deux routes s'offrent à moi, et j'ai suivit celle où l'on allait pas. Et ma vie a changé."  Alors par pitié, arrêtez de suivre le troupeau, trouvez plutôt votre propre cadence, votre propre façon de marche, votre propre sens, votre propre démarche, fière ou grotesque ! Jeunes gens, elle est à vous." finit Keating en nous désignant la cour.

Toute la classe se mit à marcher, droits comme des piquets, courbés, en sautillant en titubant. Toute la classe sauf  Charlie, évidemment, qui restait adossé au mur.

"M. Dalton, vous ne venez pas ?" demanda Keating.

"J'exerce mon droit à l'immobilité." répondit Charlie, fier de lui.

"Merci M. Dalton, c'est clair et succinct." articula Keating, avant que la cloche ne sonne.

"Erin, tu viens fumer ?" me proposa Charlie.

"C'est mieux qu'une demande en mariage !" répondis je.

Alors, à la fin des cours, on alla s'allonger sur l'herbe, sous un pont, pour observer les étoiles.

Tout allait bien, jusqu'au moment ou un nécessaire de bureau s'explosa à quelques cm de mon visage, me laissant une petite coupure sur la joue.

"Merde !" lâchais-je. Charlie se releva et m'essuya la goutte de sang qui s'échappait de ma blessure, avant de se lever pour toucher un mot aux personnes qui s'amusaient à lancer des nécessaires de bureau sur des gens.

"Neil ? Todd ?" s'exclama Charlie.

"Merde ! On vous avait pas vu..." répondit Neil, en se grattant l'arrière du cou.

Charlie m'attrapa par le poignet et on rejoignit les deux garçons.

"Neil ! Todd ! J'hallucine vous avez fumé quoi pour lancer un truc pareil sur des gens ?" demandais-je.

"C'est l'anniversaire de Todd !" se justifia Neil.

"Et c'est une raison pour jeter ça ?"

"Erin c'est pas de sa faute, c'est juste que mes parents m'ont offert le même cadeau que l'année dernière et Neil essayait juste de me réconforter." articula Todd.

"Je vois toujours pas le rapport entre jeter ce truc qui doit couter un bras et te réconforter." dis je en m'attrapant la tête. "Quoi qu'il en soit, joyeux anniversaire Todd !"

"Merci..." dit il, gêné que l'attention se porte sur lui.

Je mis mon bras autours de ses épaules et avança, laissant Charlie et Neil derrière.

"Tu sais, peut être que tu vas devenir célèbre : le premier vol sans pilote d'un nécessaire de bureau !" m'exclamais-je. 

Todd rigola et me remercia, je lui fis le câlin le plus long de toute ma vie et, je repartis dans ma chambre, pour me préparer pour la réunion des poètes disparus qui avait lieu le soir même.

Le cercle des poètes disparus // Charlie Dalton x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant