Poupée de chiffon

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Comment a-t-on pu en arriver là ? Comment ai-je pu laisser cela arriver ? Un idéaliste tu parles...

Je regardai mon carnet tâché de sang, mon sang, celui de mes collègues morts par ma faute, morts de mes mains.

Les larmes dévalaient mes joues tandis que je fixai leurs corps sans vie éparpillés sur le sol froid, baignant dans leur propre sang.

Je posai mon pistolet sur ma tempe et appuyai sur la gâchette. Adieu mes précieux idéaux.

24 heures plus tôt

- DAZAI !! RENDS-MOI MON CARNET !! JE SAIS QUE C'EST TOI QUI L'A !!

- Moi ? répondit l'intéressé d'un air innocent. Je n'ai rien fait Kunikida-kun~.

- Je n'ai pas le temps pour tes âneries ! C'est l'effervescence à l'agence ! On est débordés !

- Rohala. Tu exagères Kunikida-kun~.

- Ne prononce pas mon nom de la sorte !

- Ta vie a l'air bien ennuyeuse, commenta-t-il mon carnet à la main. Tu devrais faire comme moi et te suicider avec une belle femme. Quoiqu'aucune femme ne voudrait se suicider avec toi.

- Je vais te tuer...

Je lui pris violemment mon carnet des mains non sans lui avoir donné un coup avant.

Il a le don pour toujours trouver comment m'énerver. Raah je ne le supporte plus, lui et ses suicides à longueur de journée. Ce matin je l'ai surpris en train de boire je ne sais quoi.

Je consultai un instant mon planning. J'avais perdu de précieuses secondes avec ce suicidaire.

Nous subissions tellement d'attaques en ce moment que nous ne prenions même plus la peine de remplacer le matériel abîmé. Nous attendions qu'il cédât sous le poids des livres, des feuilles et des ordinateurs pour le remplacer.

Cette situation était extrêmement fatiguante et me rajoutait encore du travail. Je pouvais compter mes heures de sommeil de cette semaine sur les doigts d'une main.

Tout le monde me disait de me relâcher un peu mais j'étais parfaitement capable de supporter ce rythme de travail.

- Kunikida-san !

Je me tournai vers Atsushi l'air énervé malgré moi.

- Quoi ?

- On a reçu ça !

Il me tendit un paquet de feuilles. Je les feuilletai rapidement. Elles enuméraient les différentes planques possibles pour cette organisation dont on ignorait jusqu'au nom.

- Appelle la police et dis leur de vérifier minutieusement chacun de ses endroits.

- Bien !

Je m'assis en soupirant à mon bureau et classai toutes les informations que nous avions, c'est-à-dire très peu.

Ma chaise s'effondra sous moi et j'atterris sur le sol en grognant. Je n'avais vraiment pas besoin de ça. Je me relevai et pris celle de Dazai - de toute façon il ne faisait que glander.

J'ouvris les yeux et découvrit que je m'étais endormi avachi sur mon bureau. Je jurai intérieurement en voyant que j'avais dormi trois heures.

- Bien dormi ? me demanda Yosano.

- Pourquoi personne ne m'a réveillé ?!

- Kunikida-kun, repose-toi un peu. Tu es épuisé. Tu vas finir par craquer alors qu'on a besoin de toi.

Recueil de one shot sur Bungo Stray Dogs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant