04. Inconnu

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Ça fait deux jours que nous sommes rentrés de Boston. Deux jours que je dors à peine.

Chaque jour je demande à Hector des informations sur mes coéquipiers mais sous prétexte que ce sont les agents les plus incroyables du monde, je ne peux pas en avoir.

C'est ridicule.

Je suis sûre que eux, s'ils le souhaitent, peuvent avoir n'importe quel information sur ma vie.

Toujours en colère de cette injustice, je rentre tel un taureau dans la salle d'entraînement.

J'aperçois Stan sur les barres de musculations et le rejoint.

- Coucou, futur belle-sœur.

Je lève les yeux aux ciels.

Il se trouve que hier lorsque j'étais chez moi avec Stan pour l'aider à faire son rapport de mission en Inde, Lennie a frappé à la porte.

Elle venait de se faire virer de son appartement du Queens et cherchait refuge.

Stan a donc rencontré Lennie pour la première fois et son amour pour elle a grandi.

Il est donc convaincu qu'ils vont se marier.

- Dans tes rêves.

- Mia, sois réaliste.

- Je le suis.

Stan lâche sa barre et se lève pour se mettre devant moi. Je dois maintenant lever les yeux pour le regarder.

- As-tu vu l'éclat d'amour qui brillait dans ses yeux, hier ?

- Elle pleurait, Stan.

- Parce qu'elle était subjuguée par ma beauté.

- Parce qu'elle s'était faite virée de son appartement.

J'arrête la conversation en me dirigeant vers le tapis de course.

Depuis deux jours, et pour le reste de la semaine, j'ai, et je compte, augmenté mes entraînements. Je viens donc ici six heures par jour.

C'est épuisant mais je suis sûre que ce n'est rien comparé à l'entraînement que subisse les agents de la TINO. Ils sont sûrement déjà sur le terrain.

Stan me soutient et m'aide à m'entraîner plus dur. Comparé à Hector, il comprend et partage mon stresse. Il l'est limite plus que moi. Il angoisse pour moi.

Alors chaque jour c'est contre lui que je me bas et il m'entraîne tel un coach sportif. Il place les cibles sur lesquelles je tire à l'arc, l'arme dont je me serre le mieux, quoique peu pratique, il règle la vitesse du tapis de course et m'hurle dessus quand je suis fatiguée.

- Tu pars quand ? me demande Stan en revenant vers moi.

Il le sait, mais il veut sûrement faire la conversation. Et il cherche un autre sujet que Lennie.

- Samedi.

Je n'ai plus que quatre jours pour me préparer mentalement et physiquement à ma plus grosse mission. Celle qui changera ma vie. En bien ou en mal. Ça ne dépend que de moi.

- Toujours stressée ?

- Oui.

- Tu as peur de revoir ton futur mari ?

- Ne l'appelle pas comme ça. Et, Stan, ce n'est pas parce qu'on trouve une personne attirante qu'on désire l'épouser.

J'ai eu le malheur de parler du garçon aux yeux verts, Augustin, à Stan. Et il s'est mit en tête que je le voulais.

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