32. Brownies

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Assise dans une salle d'attente, je me repasse les événements des dernières heures, qui ont été des plus horribles.

Je me suis jamais aussi mal et honteuse. Constamment en train de me sentir coupable, ne sachant pas si je le suis ou pas.

Puis je me repasse les paroles d'Augustin, encore et encore.

« Tu n'es pas bien, et je le vois. Tu as aussi le droit de souffrir. »

D'où il s'accorde le droit de choisir mes sentiments. Je déteste son assurance et ses mots. Mon Dieu, je le déteste tellement que c'en devient réellement inquiétant.

Nyx ne m'a pas adressé une seule parole. Bon sang, même pas un signe de tête ou quelque chose de rassurant. Je crois que cette fois, on est réellement en froid. Je déteste ça. Je déteste notre situation.

Livio m'a donné quelques sourires rassurants. Il a du voir ce qu'il se passe entre Nyx et moi. Mais il est resté du côté de Nyx, ce que je comprends. Je me demande si il sait pour son avortement.

Elle ne laisse aucunes émotions passées, mais je sais qu'elle est mal. C'est arrivé au pire moment. Elle doit arrêter de se voiler la face et commencer à faire son deuil. Si ce terme est le bon...

Enfin, je parle pour rien. Elle ne m'écoutera pas. Je suis personne pour elle.

« Tu ne me connais pas, tu ne sais pas ce que je ressens, alors arrête d'essayer. »

Je sens encore les fissures le long de mon coeur. Son compartiment, à elle, ne s'allume plus.

Après avoir quitter la villa de Jerry et Rhea pour récupérer quelques affaires dans l'appartement, nous avons direct foncé à l'aéroport.

De toute manière, rester coincés, tous ensembles, entre ses quatre murs auraient été une torture. C'est si tendu.

Je porte un jean et un sweat dont j'ai rabattu la capuche sur ma tête, pour cacher mes larmes au cas où je pleurerais. Je regarde à travers la vitre le soleil se coucher derrière les avions.

Je ne sais pas pourquoi nous attendons. D'habitude nous montons directement dans le jet.

Les jambes rabattues contre mon torse, j'appuie ma tête sur mes genoux, commençant réellement à m'ennuyer. Le temps devient long.

Je sens soudain une présence à ma gauche. Augustin approche et prends place à côté de moi. Il me tend une barre chocolaté.

J'hausse les sourcils puis croise son regard insistant.

- Je t'ai déjà dit que tu n'avais plus besoin de t'occuper de moi.

Il m'ignore et rapproche la barre de moi. Je la prends et soupire. Je l'ouvre et mors dedans.

- Tu te sens vraiment d'attaque ?

J'ai un rire.

- Tu veux toujours m'évincer, alors ? je lance en me tournant vers lui.

Il sourit face à ma remarque en portant son regard sur ses chaussures.

- Ce serait juste dommage si tu crevais.

Mission Cupidon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant