Cela ne fait qu'une année. Et ce, après plus de sept longues années à vivre ce cauchemar toutes les nuits. Une simple petite année de répit, aujourd'hui, il fait son retour. Je ne me demande même pas pourquoi ? Je le sais. Il est venu aux obsèques de grand-mère, avec ses yeux vitreux au regard malsain, puant l'alcool. Je peux encore sentir son haleine pestilentielle lorsqu'il a prononcé ces mots : « Où que tu ailles, je te retrouverai, tu ne m'échapperas jamais, tu m'appartiens ». Il est à vomir. Aller June, c'est du passé !! Tu es forte, indépendante !! Garde espoir, d'ici peu, tu retrouveras un sommeil paisible, me dis-je à moi-même. J'espère que Stan ne me posera pas de question, Monsieur, et sa curiosité. Il ne me reste plus qu'à croiser les doigts. Tu es dans la merde ma fille !!! Tu peux toujours espérer. Gggrrrr conscience vas tu te taire.
- June, pour la troisième fois, peux-tu monter dans la voiture, grogne Stan.
- Désolé, Stan, j'admirai ton joli carrosse, je me moque.
- Si tu comptes me mentir, essaie d'être crédible. A ton visage, je sais que tu me mens. Je ne sais pas à quoi tu pensais, mais tu étais dans des pensées lointaines et peu agréables au vu de ton expression faciale, m'avertit-il. Il reprend, si tu admirais tant mon carrosse, tu ne l'aurais pas appelé ainsi. Ce petit bijou n'est autre qu'une Ford Mustang de 1969, je vais être gentil, et t'éviter l'énumération des caractéristiques moteur, puissance et autre.
- Moi, je mens ? Tu préfères peut-être que je prenne un taxi, je te rappelle que tu m'as forcé la main. Je peux allègrement héler un taxi, nous serons réciproquement en paix, je fulmine.
Nonobstant, il a raison, j'ai menti. Je ne souhaite pas partager mes souffrances.
- June, arrête ça s'il te plaît. Posent tes jolies petites fesses dans la voiture, et donne-moi l'adresse de ton rendez-vous avec ta meilleure amie bimboland.
- Nous avons rendez-vous au Joan Lorentz Park, la coloc étant dans une maison en face du Parc, sur Broadway Avenue, je lui indique
- Je vois, la coloc est plus près de Harvard University que du MIT. Le trajet le matin est particulièrement galère, me prévient-il.
Stan démarre la voiture puis prend la direction du Parc. Je suis complètement perdue dans cette nouvelle ville. Il va me falloir de nouveau repère et vite. Je n'ai que deux petits jours pour me familiariser avec la ville, et bien entendu me trouver un toit avant le début des cours. Stan allume le poste, la musique se lance. Je le regarde surprise, au moins il a de bons goûts musicaux.
- Come as you are de Nirvana, tu as de bons goûts musicaux, dis-je
- Ravi que ça te plaise, un point en commun, rétorque-t-il
Puis, nous nous mettons à chanter comme deux fous. Le trajet devient soudain plus agréable et léger. C'est rafraîchissant de se libérer l'esprit. Stan ralentit puis se gare.
- Tigresse, tu es arrivée à destination. Quoi qu'il sorte de ton rendez-vous une fois fini, c'est pizza pour toi et moi, me lance-t-il tout sourire.
- Va pour la pizza, je lui lâche.
- Je crois que ton rendez-vous bimboland est arrivé et t'attend, dit-il avec un sourire en coin.
- Oui, je vois ça, je croise les doigts pour que ça marche, je lui crache.
Je prends la direction du banc où est installé la bimbo, elle m'énerve déjà. Je me racle la gorge pour signaler ma présence, et lance un « Bonjour » dans un faux sourire des plus royales.
Stan
June descend de la voiture, m'explique qu'elle croise les doigts pour sa coloc. Sincèrement, je pense que ça ne fera pas l'affaire. Ne serait-ce que le fait qu'elle l'appelle Bimboland, ça veut tout dire. Stan, avoue juste que tu veux qu'elle emménage dans ta coloc !! Hé Ho ça va la conscience. J'observe June près du banc, la bimbo regarde June avec un dégoût prononcé sur le visage. Je ne comprends pas, pourquoi elle est dégoûtée l'autre ? Tu es bête Stan, June est d'une beauté magnifique. Miss Bimbo est jalouse, merci la conscience. A peine 5 minutes de discussion, June tourne les talons et prend la direction de la voiture. Je crois bien avoir gagné une nouvelle coloc, le rêve. Si ça se confirme, je vais devoir écrire aux mecs en précisant « propriété privée ». June s'installe sur le siège passager, arborant un sourire forcé. La bimbo passe devant la voiture, elle me regarde, me fait un sourire aguicheur et un clin d'œil. Je ne lui réponds rien hormis de l'ignorance. Je me tourne vers June.
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Trouver sa lumière
RomanceBienvenue dans le monde June, discrète, secrète, toujours à regarder derrière elle. Elle est aussi forte et indépendante que traumatisé. Afin de poursuivre ces études, elle prend la direction de Boston. Dans l'ombre et les tourments de son passé ar...