Peu de temps après avoir quitté l'hôtel, les lycéens se retrouvent bloqués dans les embouteillages. Ils ne sont visiblement pas les seuls à avoir entendu parler du bateau qui attend au port. Alors qu'ils ne sont pris dans la longue file de véhicules que depuis une quinzaine de minutes, Joséphine voit déjà des gens abandonner leur moyen de transport pour continuer à pied. Le chauffeur du car, lui, a coupé le moteur et est descendu pour passer un coup de fil. Les vacanciers, ainsi que les lycéens, toujours à bord, commencent à sérieusement s'inquiéter, ce qui décide les deux employés de l'hôtel ayant pu se faire une place à bord du car, à descendre pour aller parler avec le chauffeur.
Joséphine observe la scène depuis sa place et voit que le ton monte rapidement. Finalement, les employés remontent à bord.
— On va continuer à pied. Le chauffeur ne veut plus avancer et il nous demande d'attendre que la circulation se fluidifie.
Les passagers se lèvent et s'apprêtent à descendre lorsque le chauffeur leur bloque le passage en criant en créole. L'un des employés tente de forcer le passage, mais se fait frapper violemment. C'est alors que quatre scooters s'arrêtent juste devant le car. Une dizaine d'hommes viennent en renfort, mais alors que les touristes s'attendaient à recevoir de l'aide, c'est en réalité au chauffeur qu'ils portent assistance et commencent à menacer les passagers, leur ordonnant de retourner s'asseoir. L'un d'eux sort même une arme et la pointe sans se cacher sur l'un des employés.
— Vous allez remonter dans le car et nous donner tout ce que vous avez sur vous : montres, bijoux, portables ! Tout !
Face à cette situation, Joséphine pensait être prise de panique, mais elle se rend compte qu'elle est parfaitement calme. Le chaos ambiant et le cauchemar qu'elle est en train de vivre l'ont tellement traumatisé que ce braquage n'est rien à côté. Elle se dit simplement qu'une fois que leurs preneurs d'otages auront eu ce qu'ils voulaient, ils s'en iront. Du moins, c'est ce qu'elle espérait qu'il se passe puisque l'un des employés, celui qui s'est fait frapper, perd son calme et s'attaque à l'un des voleurs, mais les autres lui tombent dessus et l'assaillent de toutes parts pour le molester.
Certains passagers profitent de cette diversion pour prendre la fuite. Joséphine et les autres lycéens, pris dans le mouvement de foule, font de même. La jeune femme court aussi vite que possible pour s'éloigner du car lorsqu'elle entend plusieurs coups de feu. Elle ne s'arrête de courir qu'une fois en sécurité, plus loin sur la route. Joséphine voit le port au loin, mais elle est rappelée par ses camarades qui sont un peu plus en arrière.
— C'était quoi ça ?! se questionne Victor, encore sous le choc.
— Je crois que le chauffeur du car nous a tendu un piège, répond Nolan.
— Où sont les autres vacanciers ? demande à son tour Claire.
— Je ne sais pas, je les ai perdus de vue dans la fuite, dit Jean-Clément.
— Et Clarence ?! remarque soudainement Joséphine.
Les autres lycéens se rendent alors compte de l'absence de leur camarade.
— Elle... Elle était avec moi..., panique Marie.
— On ne peut pas partir sans elle, continue Joséphine.
— Mais... Et le bateau ?! s'inquiète Anatole.
— Je sais, mais je ne veux pas partir sans mon amie, poursuit la jeune femme.
— Donnons une heure pour la retrouver dans ce cas, concède Nolan.
— Une heure et on se retrouve ici, accepte à contrecœur Anatole.
VOUS LISEZ
Neosauria - Histoires courtes
FantascienzaRecueil d'histoires courtes exclusives à l'univers de Neosauria. Le monde n'a pas basculé dans le chaos que pour Connor et ses proches, c'est la société toute entière qui s'est effondrée. Découvrez les destins brisés et les histoires de nouveaux per...