Le lendemain, Kayliyah se réveilla en gueule de bois. Mais sans avoir vibré au rythme de musiques endiablées, mais bien à celui de ses pleurs effrénés. Elle avala son petit-déjeuner sans grande faim, et se força à descendre fumer une clope. Elle avait juste envie de retourner dormir pour le plus longtemps possible, mais se força à aller prendre l'air. Elle croisa Léane dans la cour Carrier.
« Bon, tu veux en parler baby ? demanda la petite blonde de but en blanc.
– Il va bien falloir que je vous explique ... En gros, je sais plus si je t'avais déjà dit qu'il s'était passé un truc avec Ana ?
– Non.
– Bah un soir, alors qu'on était alcoolisées, on a couché ensemble. Et c'était vraiment bien, mais du genre VRAIMENT bien. Sauf qu'après, elle m'a demandé ce qu'on était, et je lui ai dit qu'en gros je n'étais pas prête à entamer une nouvelle relation. Et elle avait dit qu'elle était prête à m'attendre, à attendre que j'aille mieux. Mais là j'ai décidé qu'après ma TS, je ne pouvais plus la laisser espérer. Je ne peux décemment pas la laisser espérer qu'un jour j'aille mieux pour que j'ai assez de temps à lui consacrer. Je ne peux pas encore risquer de lui faire vivre le traumatisme de me retrouver mourante dans son lit. Elle m'a vraiment aidé en m'hébergeant chez elle, et je ne la remercierai jamais assez, mais je ne peux pas laisser une personne pure, comme elle, être souillée par mes problèmes. Et du coup, elle l'a assez mal pris ...
– Au moins t'as été honnête ... Mais faut pas que tu te dises que tu resteras toujours comme ça, ça va forcément aller mieux un jour ! essaya d'encourager Léane.
– Je sais, mais je ne veux pas prendre le risque ... »
Kayliyah fit comprendre à son amie qu'elle ne voulait plus parler de ça, et les filles discutèrent alors d'autres choses. Elles décidèrent de remonter se maquiller, à contre-cœur pour la plus âgée aux cheveux verts, mais elle savait que cela lui ferait du bien.
Quelques jours plus tard, elle reçu un message totalement inattendu de la part de Danaël. Il lui demandait comment elle allait, ayant appris qu'elle était de retour à l'hôpital. Elle lui répondit aussitôt que ça allait un peu mieux depuis qu'elle y était, et lui demanda comment il avait été mis au courant. Il répondit que les nouvelles allaient vite dans cette ville, et lui proposa de se voir à l'extérieur car il détestait les hôpitaux. Elle accepta, ayant obtenu son droit de sortie depuis peu.
Trois jours après cet échange, Kayliyah se fit maquiller par Léane le matin, mangea au self avec ses amies, et sortit rejoindre Danaël. Quand elle le retrouva, il l'a prise directement dans ses bras. Il était le grand-frère qu'elle n'avait jamais eu. Au bout d'une bonne heure, elle lui posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis le début :
« Et ... commença-t-elle sur un ton hésitant.
– Oui ?
– Comment il va ?
– Qui ça ?
– Ton frère, Réphaël.
– Ah ... Bah il a été détruit par votre rupture. Il s'est encore plus renfermé sur lui-même, boit et fume beaucoup. Il est aussi encore plus violent. Ça a vraiment cassé un truc chez lui ...
– Je suis désolée, s'excusa la plus jeune.
– Pourquoi tu t'excuses ? C'est pas toi qui l'a violé, à ce que je sache.
– Je sais, mais c'est à toi et à tes frères de le supporter et je suis désolée pour ça ... Mais passons ! Comment vont Luciel et Judicaël ?
– Luciel est assez affecté par l'état de Réfa. Mais il fait avec, et essaie d'avancer. Judicaël est égal à lui-même, il ne laisse rien l'atteindre, ou du moins il ne laisse rien paraître et se réfugie dans les études.
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Défoncé.e
Fiction généraleUne jeune fille qui essaie tant bien que mal de se construire une identité correcte, malgré ses bases bancales et son milieu instable. Une vraie recherche sur ses relations aux autres et à elle-même, en plein cœur d'une adolescence tumultueuse. TW :...