5. No suprises

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  Le ciel est dégagé, rosé par le coucher de soleil, les oiseaux survole au dessus de ma tête, le champs dans lequel je me trouve est particulièrement calme, pas de bruits d'insectes ou petit animal sauvage qui se baladerais dans ce coin de paradis. Je suis seule, le vent dans les cheveux, je cours, je ne sais pas où je vais mais je me précipite, je veux voir quelque chose mais quoi? Je ne cherche pas plus et continue de courir encore et encore. Soudain je bute sur une petite bosse de terre et je tombe, je roule dans l'herbe pour avoir les yeux observant l'horizon qui s'étend, c'est infini.
   
    Je suis entouré de brins d'herbes, il me chatouille le visage. La nuit commence à tomber mais je ne veux pas me relever, je suis si bien, sans personne pour me crier dessus, personne pour me dire comment je devrais être, personne pour me juger, personne pour me forcer à aimer, personne qui pourrait me nuire. Il n'y a que moi, le ciel et le champs. Aucune alarmes problématiques, aucun radar dans ma tête, aucun changement anormal. Le silence, il n'est pas pesant, pas gênant, ni vide, il est là, il prend toute la place et me réconforte, je me sens bien, paisible. Je suis libre.

  Les étoiles sont arrivés et je décide de me lever, je remarque une constellation qui ne se termine pas, je la suis encore et encore, je marche puis court. Je ne sais pas où je me dirige mais j'y vais! J'en ai besoin, je le ressens, le désir de découvrir où va me mener ce chemin d'étoiles. Au loin, je peux apercevoir une maison, elle est grande, un peu veille mais ça va fait son charme, elle est blanches, sur deux étages je dirais, avec un balcon, plus j'avance mieux je l'aperçois, ça me donne encore plus envie de m'en rapprocher au plus vite. Le contour des fenêtres et les poutres sont noirs, des grandes vitres, la bâtisse est rectangulaire, mais le milieu de la façade de devant est ressorti, il y a pleins de fleurs, des pensées, des myosotis, des iris jaunes, tulipes blanches et quelques tournesols dans le coin du jardin. Il y a un petit portail. Je me demande qui peut y habiter? Une si mignonne maison et un si mignon jardin, ne peut être signe que de bons goûts. Je me permets d'entrer, je ressens l'autorisation, comme si c'était chez moi. Est-ce chez moi? La décoration est plutôt ancienne mais le noir et blanc rend le tout assez moderne. Je me balade dans les couloirs quand mon regard se fige sur une photo, une femme et un homme y apparaissent. J'ai l'impression de les connaître, quand je regarde de plus prêt, je me rends compte que c'est moi et Samuel entrain de s'embrasser dans les rues de Paris, puis une autre où on est au café, il y a une photo de ma première rencontre avec Mathéo, une de quand j'ai commencé à écrire, une de moi et Valentin, comparés aux autres, elle n'est pas belle, elle me dégoûte, je suis dénudée tout comme lui, il est au dessus de moi et m'embrasse, on ne ressent rien à travers ce baiser pas comme celui de Sam où la passion régnait, ici, je ne ressens rien, comme si mon cerveau se déconnecte à chaque fois que je la regarde. Où est-ce que je suis exactement ? Aucune de ces photos n'a été prise, pourquoi sont elles là ? Mon sentiment de paix, est parti bien loin d'ici, il a fuit, je suis perturbé, j'ai l'impression d'être dans une maison des souvenirs. Quand j'observe le jardin, je me rend compte que les lys jaunes et les tulipes blanches ont disparus, les fleurs qui représentait la joie et la paix ne sont plus là mais le myosotis lui est encore présent, serais-ce une illustration de mes sentiments ce jardin? Pourquoi il reste juste le manque? Je ne comprends plus rien.

  J'aperçois une bougie allumée, je m'en suis immédiatement emparé, j'ai trouvé un peu d'alcool dans le placard de la cuisine, je me presse de le prendre. Je verse le liquide à travers le couloir et les pièces avoisinantes. Quand je sors, je laisse la porte ouverte, fait couler les dernières goûtes d'alcool et balance la bougie dessus, je cours regarder cette maison des souvenirs brûler. Le feu se propage rapidement, le vent qui avait disparus est de retour, mes cheveux s'envolent, ils sont d'ailleurs bien plus longs qu'avant et seulement noirs. Ça aussi je ne le comprends pas, je touche mon visage, j'ai l'impression d'avoir vieilli. Je constate tout celà en ne ratant pas une seconde de se spectacle qui s'offre à moi. Le toit commence à prendre feu quand des voix résonnent, elles hurlent, une à une, encore et encore, de plus en plus fort. Je ne comprends pas ce qu'elles disent, elles ont l'air diaboliques et menaçantes.
  Une main se pose sur mon épaule et j'entends sa voix. Mon dieu, que fait-il là ? Devant cette maison qui brûle, pleines de nos souvenirs. Pourtant, il devrait être mort depuis longtemps. Cette endroit devait être si calme. Sans alarmes, ni de surprises. Malgré ça, il est là, dans mon dos, la main posé sur mon épaule. Valentin.

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