Forgive Me

Chapitre six

— Alors Eri, comment vas-tu depuis la dernière fois ?

Elles venaient de sortir de l'orphelinat toutes les deux, Shoto était resté avec Yun à la maison. Il tenait à nouer des liens avec sa fille, et Hana ne pouvait refuser. Ils étaient très mignons ensemble.

— Eum... j'ai moins mal à la tête, et j'ai plus du tout mal aux bras... il me reste quelques bleus...
— Ne t'en fais pas, les bleus partiront bientôt. Tu sais que Yun t'attends avec impatience ?
— Qui est Yun ?
— Ah oui ! Yun est ma fille, elle a eu sept ans quelques jours après ton sauvetage. Vous allez bien vous entendre, j'en suis sûre !

Eri était quelque peu rassurée. Hana, sa nouvelle « maman », était très gentille, elle ne doutait pas que Yun le serait aussi.
Elle se sentait plus en sécurité que jamais, juste avec cette dame.

Son sourire était radieux.

— Dites, madame ?
— Oui Eri ? Tu peux m'appeler Hana si tu veux.
— Ça ne vous dérange pas que... je vienne chez vous ?

Son sourire disparu.

— Eri, si je t'ai adopté, c'est parce que tu me fais penser à ma fille. Je ne voudrais pas qu'elle soit seule, alors il est hors de question que je te laisse seule toi aussi. J'aimerais beaucoup te voir sourire, si tu savais...

Depuis son sauvetage, la petite Eri n'avait pas sourit une seule fois. C'était ça qui perturbait Hana.

— En fait, je sais plus sourire... je souriais beaucoup avec maman, mais j'étais plus petite...

Un pincement au cœur prit Hana de plein fouet.

— Ce n'est pas grave, d'accord ? On y remédiera ensemble ! Alors, quelle activité tu aimerais faire en rentrant ?
— Hum... je ne sais pas trop...
— On verra plus tard, aller vient.

Une vingtaine de minutes plus tard, elles arrivèrent sur le péron de la porte. Tout en jetant un coup d'œil à Eri, dont la main tenait faiblement la sienne, elle ouvrit la porte en grand et y pénétra.

— Tu viens ?

Elle s'était retournée avec un grand sourire, un regard bienveillant.

— Tu es ici chez toi, ma grande.

Alors, Eri entra timidement dans cette maison. Elle était chaleureuse, et une odeur de chocolat flottait dans l'air.

— On est rentrée ! Eri, enlève ton manteau et tes chaussures, je vais les ranger dans le placard.

La maison avait une petite entrée, avec un porte manteau sur le côté, une petite marche pour séparer les pièces de vie et le hall.
Les escaliers étaient en face de la porte, en dessous, un placard était présent, à gauche une ouverture donnée sur le salon, pour l'instant Eri ne pouvait voir que cela.

— On arrive !
— Viens Eri, on va dans le salon. Tu veux un chocolat chaud ?
— Euh... d'accord.

Dans le salon, un canapé recouvert de cousins et de plaids était devant une baie vitrée, les rideaux cachaient la vue aux plus curieux. Un tapis avec des poils doux était coincé sous le mobilier et sous la table basse. Pile en face, il y avait une belle cheminée avec des cadres photos dessus.

En regardant bien, on pouvait observer plusieurs photographies accrochées aux murs de la maison. Que ce soit dans le haul, ou dans le salon.

Une autre ouverture donnée sur la cuisine, plutôt chaleureuse, où on pouvait accueillir au moins six personnes. Dans un bois chaud, quelques petites plantes par-ci par-là dans les pièces. L'immense fenêtre donnait accès au jardin. Même s'il commençait à faire de plus en plus froid pour un mois de novembre, Eri avait envie de jouer dehors.

— Yun, on ne court pas dans les escaliers !
— Maman !

Yun venait de faire son apparition par l'ouverture, Shoto descendait seulement les marches.

— Bonjour ma puce, ça a été ?
— Oui !
— Je te présente Eri, ce sera comme une petite sœur, d'accord ?
— Bonjour Eri ! Je m'appelle Yun, tu veux venir jouer aux poupées avec moi ?

Yun avait son âge, de ce qu'elle pouvait observer. Elle avait l'air très gentille, et Hana aussi l'était... les larmes lui montèrent aux yeux.

— Oui... Oui ! Je veux bien jouer avec toi !

Shoto était resté en retrait, près de la porte, silencieux.
Cette petite lui faisait penser à lui quand il était petit, un pincement au cœur le prit.
Il était content que sa fille l'a prenne sous son aile.

Il l'es regarda passer devant lui en courant, le rire discret de Yun en fond, puis les pas dans les escaliers et une porte qui se claque.

Un silence prit place entre les deux adultes.

— Alors, cette après-midi ?
— Tout s'est bien passé, Yun est une petite fille adorable.

Après quelques secondes, il rajouta:

— Tu l'as bien élevée, je m'en veux de ne pas avoir été là...
— Ce n'est pas de ta faute, j'aurais du te dire que j'étais enceinte il y a sept ans.
— Sinon, pourquoi je n'ai jamais entendu parler de toi après le lycée ? Tu fais quoi maintenant ?
— Oh, j'étais enceinte, donc trouver un travail où je mets pas ma vie en jeu toutes les dix minutes était primordial. Donc je me suis rabattue sur un métier dans l'immobilier, c'est plutôt pas mal, j'ai vendu une maison juste avant la mission d'ailleurs. Et puis comme ça, je suis à la maison pour m'occuper de Yun. Tu veux du sucre ou du lait ?

Tout en parlant de sa vie, Hana leur faisaient un café, même si elle préférait le thé.

— Un sucre, s'il te plaît. Merci.

Un silence apaisant empli la cuisine, jusqu'à ce que des rires des bruits de pas surviennent.

— Maman, maman ! On peut aller jouer dehors, s'il te plaaaaît ! Dis oui, dis oui !

Ils se concertèrent du regard sans même s'en rendre compte, un petit sourire étirèrent leurs lèvres.

— Bien sûr, MAIS vous mettez des vêtements chaud.

En les voyant s'enflammer, elle leur rappela qu'il faisait froid, et que tomber malade n'étais pas une option.

— Oui maman, viens Eri ! Je vais te prêter mes pulls !