Un petit cadeau de mort

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"Avant de vous racontez cette histoire, demandez vous si vous seriez prêt à savoir le jour où vous allez mourir, à connaître l'instant exact où vous quitterez ce monde ? Si oui, est-ce que vous seriez toujours du même avis si vous appreniez que ce jour est aujourd'hui ?"

Je m'appelle Stevenson Hendrick, et aujourd'hui est le jour de ma mort.

Pour vous la faire courte j'ai su quand j'allais mourir en lisant un livre.. Je sais que vous vous dites que c'est faux et même que c'est une mauvaise blague, mais je vais vite vous faire changer d'avis et pour ça commençons par le commencement.

Durant mon enfance, contrairement à beaucoup de mon âge, j'adorais les livres, je voulais tout lire, n'importe quoi, je me disais souvent que je pourrais tout savoir. Jusqu'à la mort de mère, j'avais 13 ans, ce jour là j'arrivais plus à parler ni à lire. Par la suite j'ai appris qu'il y avait quelque chose que jamais je pourrais apprendre ou même comprendre, la mort.

Au fil du temps, j'ai fini par l'accepter, jusqu'à il y a deux mois, le 7 octobre, le jour de mon anniversaire. Ce jour là j'ai eu ma phobie comme ennemie, un livre.

Au début, cette journée n'avais rien de spécial. Bref et ennuyeuse.

Je rentrais du travail, un peu plus tôt que d'habitude, et c'est là que débute mon dernier anniversaire.

Duval, mon colocataire, m'appelle alors que j'allais prendre le bus pour rentrer et me dit d'une voix inquiète

D- Steven! est-ce que t'es à ton travail !?

Moi, par réflexe je ne réponds pas directement à la question et je lui demande:

-Qu'est ce qu'il y a Duval, tout va bien ?
et il me repose la question, cette fois avec plus d'insistance.

D- Dis moi est-ce que t'es à ton travail !?

Je lui répond:

-Oui, pourquoi ?".

Jusqu'à présent je pensais que le problème était que l'appart avait pris feu où qu'on lui avait volé son scooter, mais non, ensuite je l'entend prendre une grande inspiration avant de me dire

"Steven je crois que quelqu'un essaie de me tué".

Bien que Duval était du genre à faire des blagues ridicules et glauques, je savais qu'il n'était pas du genre à risquer sa viepour une farce. Alors, sur un coup de tête j'ai appelé mes collègues et je leurs aie racontés l'histoire. Moi, je voulais appeler la police mais eux il voulaient aller a l'appart pour voir ce qui n'allait pas (ce qu'il m'ont dit au téléphone). Mes collègues m'ont rejoints à l'arrêt de bus dans une voiture de location, ce qui était très bizarre mais bon, à ce moment là le plus important était Duval.

On était parti du station vers 17h, sur la route, je les racontes en détail ce qui c'est passé mais on aurait dit que ça ne les inquiétait pas, ils étaient indifférents, comme s'ils se disaient que c'était pas important. Mais ils sont venu quand je les ais appelés, ce qui veut dire qu'ils s'inquiètent, comme moi, même s'ils ont une mauvaise façon de le montrer. Arrivé devant l'immeuble je n'ai remarqué aucune fumé ni de pompier, rien.

Donc pour moi, la première option était fausse, après avoir observé les alentours j'ai aussi vu le scooter de Duval garé sur le trottoir, ce qui voulais dire que la deuxième option était aussi fausse que la précédente, alors avec les autres ont est monté, arrivant devant la porte on entendit un bruit bizarre, comme si quelque chose se filtrait derrière. Ween, l'un de mes collègues, qui était dans la plomberie a reconnu le bruit et nous a dit que ça pourrait être une fuite de gaz, mais malgré ça leur réaction était aussi calme que dans la voiture. Je me précipite donc à entrer et là, ce que j'ai vu n'était pas du tout une fuite, enfin pas ce qu'on pensait.

C'est à ce moment là que j'ai compris pourquoi mes collègues n'avaient pas l'air inquiet quand je leurs parlais de Duval, parce qu'à l'instant où je suis entré, je voyais des ballons, du gâteau, de la bière et un cadeau emballé (c'était surement pour moi). Mais ensuite, effrayés, déboussolés, je dirais même complètement terrorisés qu'on étaient quand on a vus le corps de Duval, allonger sur le sol, sans vie à première vue.

Comment c'est arrivé ? Était-ce un accident ou un meurtre ? Qui aurait pu faire une chose pareille ? Toutes ces questions passaient en boucle dans ma tête et ça, avant même que je m'approche du corps, à côté il y avait son téléphone, le sachet de ballons et un petit réservoir de gaz d'hélium, encore ouvert, ce qui expliquait le bruit qu'on avait entendu. David (un autre de mes collègues) a appelé la police et pendant ce temps, avec les autres on ne faisaient qu'observer s'il y avait quelque chose, un indice qui aurait pu nous faire comprendre ce qui c'est passé. Je me suis senti étrange sous mon propre toit, comme si le seul souvenir que j'avais de mon appart était la mort.

Vers 18h la police était déjà là et l'un après l'autre les policiers nous posaient des questions genre " comment vous connaissez la victime? Connaissez vous quelqu'un qui pourrait lui en vouloir?". Après que la police scientifique ait fini d'examiner le corps de Duval avant de le déplacer, il ont conclut qu'il s'était "suicidé". Apparemment, il s'est mit le réservoir de gaz qu'il utilisait pour gonfler les ballons dans la bouche jusqu'à ce que son poumon ne puisse plus contenir d'air. D'un côté j'étais soulagé de savoir que c'était pas un meurtre et d'un autre j'étais dans l'effroi en me demandant pourquoi Duval aurait fait une chose pareille.

Une heure c'était écoulée, ensuite l'inspecteur me donne quelques affaires personnelles de Duval pour rendre a sa famille, il préférait que ce soit un ami qui les informent, parmi ces affaires la police m'a remis directement le paquet emballé qui se trouvait sur la table basse du salon, ils disaient qu'il m'était destiné puisque que c'était mon anniversaire surprise apparemment, et quand je l'ai ouvert, je vit la seule chose que je n'aurai pas voulu qu'on m'offre, un livre.

Et là, d'un coup ça m'est revenu, la mort de ma mère, la souffrance que j'ai ressenti, le dénie... Mais ! j'avais dépassé tout ça, et donc j'ai pris le livre et vu que je ne me sentais pas capable de passer la nuit à l'appart j'ai décidé d'aller à un hôtel, sans dire un mot, laissant seuls mes collègues encore sous le choc.

Le livre de ma mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant