Le livre de ma mort

Seul dans les couloirs de l'enfer

Bien que le fait d'être maudit me paraissait effrayant, je ne pouvais m'empêcher d'avoir cette envie irrépressible d'obtenir des réponses. Mais, auprès de qui ? me demandais-je à chaque instant...

23h30...

- Vous dites être maudit, c'est ça ?

- Exactement.

- Dans ce cas pourquoi vous me racontez tout ces trucs?

-Parce que c'est ça ma malédiction, être condamné à écrire et à raconter la fin de ma pauvre existence..

- J'arrive plus à vous suivre, vous dites avoir accepté votre destin, mais c'était quoi exactement ce destin si vous allez mourir ?

-Je croyais qu'on était pas ici pour parler de moi..

- Avec tout ce que vous venez de me raconter, je suis un peu curieux, je veux connaître la fin, et en plus aujourd'hui je travaille de nuit. On a du temps devant nous.

-Vous, peut-être.. Mais moi je ne survivrai pas à cette nuit. Vous avez oublié ?

Ahh ouiii, dit-il tout en ricanant sur le côté, et poursuit par : "hé bien, raison de plus de faire vite alors".

...

- Pfft... Où en étais-je ?
Ahh oui, il est 2h du matin et je marche tout le long d'une route sans aucun signe de vie ou de mort, je ne savais même pas comment j'ai atterri dans ce quartier, qui, d'une manière étrange, me paraissait si familier. Il faisait froid et je voulais trouver un abri pour la nuit, même si j'avais pas trop l'intention de dormir, mais plus je marchais et plus la distance entre moi et les maisons s'accroissais comme si quelque chose me tenait, comme si je reculais de plus en plus à chaque fois que je voulais avancer.

- Et...vous vous en êtes sortie comment ?

- J'avais l'habitude de perdre espoir et d'abandonner une fois que je me retrouvais face à une impasse, mais là, j'allais pas me laissé faire. Je me suis accroché, je me suis battu de toutes mes forces. Mais, plus je m'agripais et plus ça devenu difficile de résister à cette force. C'est alors que j'ai tout compris...

- Vous avez compris quoi ?

- La mort de Duval, le livre et l'esprit qui l'habitait, la malédiction, tout ça... C'était évident, j'avais juste pas tout compris.

- Mais comprendre quoi !?

- Je devais... Il fallait juste queee...

- Que quoi !? Dites le !

- Que je lâche prise !

- Je croyais que vous l'aviez déjà fait, non ? Accepter votre destin, tout ça.

- Oui, mais il m'a fallu du temps pour comprendre qu'il ne s'agissait pas seulement de le dire mais aussi de le penser, de le vouloir et de l'accepter. Jusqu'à présent, j'hésitais, je m'accrochais à ce petit garçon qui a perdu sa mère bien trop tôt pour pouvoir accepter la réalité. J'étais, FAIBLE..

- Je dirais pas que vous êtes faible, juste triste et seul, dans un monde qui vous est totalement nouveau et c'est déconcertant.

- Comment ça, quel monde, de quoi vous parlez !?

Durant toute les fois où j'ai été en présence de l'esprit maléfique du livre, je croyais que je ne survivrai pas à ce jour, que j'allais mourir ce 7 octobre 2023. Enfin c'était ce que je croyais. Après avoir avoué à ce policier que j'acceptais ce qui m'arrivais, il commençait à parler et à agir bizarrement, le plus flippant c'était quand il m'a dit...

- Regardez l'horloge derrière vous Steven.

J'ai trouvé ça étrange qu'il me demande de regarder l'horloge, jusqu'à ce que...

00h01

On n'était plus le 7 octobre et j'étais toujours en vie. Est-ce que cette malédiction est enfin derrière moi ? Est-ce un rêve ? Je ne savais plus quoi penser.

- Comment est-ce possible, je devais... je... je devais être mort à l'heure qu'il est. Vous êtes qui en vrai !?

Ahahah, ricanait-il avant de me répondre d'une voix aussi calme que suspecte:

- Je m'appelle Jack, Jack Norton, et je suis la pour te guider.

- Me guider,  mais pour quoi ? Vous êtes quoi ?

- Ce n'est pas le plus important pour le moment, là il faut que tu te réveilles Steven.

- Comment ça mais je ne suis pas... Oh NON !!

- Je suis désolé pour toi, mais en ce moment tu est dans une chambre de Motel, entrain de t'ouvrir les veines pour écrire ton histoire dans un livre et la raconter à des esprits. (Foutu malédiction hein ?)

Et oui, c'était la triste vérité. Moi qui croyais avoir laissé derrière moi, le livre, Nia et Linda. Je me trompais sur toute la ligne.

- Vous voulez dire que depuis tout ce temps, j'étais dans ce motel ? Et puis comment ça je m'ouvre les veines ?

- Laisse moi deviner tu n'as j'aimais été conscient pendant que tu écrivais, n'est-ce pas ?

- Non. Mais c'est vrai que je me levais avec les mains en sang des fois.

- Enfin bref, c'est bon signe.

- Pourquoi dites vous cela ?

- Parce  que c'est beaucoup moins rapide que ce que je croyais. Et j'ai peut-être un moyen pour que tu te libères de cette malédiction. Avant tout tu dois faire exactement ce que je te dis, d'accord ?

- Ok d'accord. Je dois faire quoi ?

Tout d'abord, RÉVEIL TOI !, cria-t-il, et sa voix pénétrant mes oreilles commençait à faire une sorte de sifflement. Tellement intense que je ne voyais que du blanc à force de fermer les yeux, avant de me réveiller. Et c'est là que je les ai vu au-dessus de moi, l'air inquiètes.

Putain ! Qu'est-ce qui s'est passé, tu nous a foutus une peur bleue ? Me cria Nia à son tour.

- Bonjour à toi aussi Nia. Toujours aussi folle à ce que je vois.

- Comment ça toujours, c'est toujours la même qu'hier, depuis que à décidé de visiter le monde astral. Au moins maintenant j'aurais plus à vérifier si t'es mort. Remercie Linda, c'est grâce à elle que tu n'as pas perdu tout ton sang cette nuit. Elle t'as fait des bandages.

-  Ahh, merci Linda.

- C'était rien. Maintenant dis nous, t'étais où ?

- Très bonne question, eh bien... J'étais ici, avant de...

...

Après leur avoir raconté tout ce qui c'était passé dans ma tête avec les endroits bizarres et l'officier qui c'est avéré être un genre de guide, elles m'ont toutes les deux poser la même question. Une question que je me posais moi aussi.

- Qu'est-ce qu'il faut que tu fasses maintenant pour te libérer de cette malédiction ?

Ignorant comment contacter Jack, supposant qu'il existe vraiment. Je ne pouvais répondre à leur question. Et c'est là que j'entendis une voix dans ma tête. Une voix qui me disais de m'approcher du miroir qui était la chambre où se trouvait. Était-ce encore l'esprit ? Encore !? C'est une fois devant le miroir que je l'ai vue.

-  Salut, Steven.

- Et merde !!