Prologue d'Aliya Flora

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La mort a un goût plus amer que je ne le pensais, plus violent, et bien plus délicieux. Je me rappelle encore de ce liquide dans ma bouche, chaud, et si sucré, qui coulait en abondance dans ma gorge, me procurant aussi bien une douce chaleur inimaginable, qu'une montée d'énergie que je ne connaissais pas, que je n'aurais jamais pu imaginer.

Mais, bien avant que je n'y prenne un plaisir fou, la mort me pétrifiait tel que je me recroquevillais en boule, sous les draps fins de mon lit, tremblotante alors comme un animal apeurait, quand, rien qu'un peu, le bruit des rues me réveillé, quand, parfois, des sortes de cris surplombaient le bruit sourd de mon aquarium.

À présent, la mort était comme une partie de moi, nous ne formons plus qu'un, je n'irais pas jusqu'à dire que nous sommes amies, mais nous contribuons l'une pour l'autre. Je lui donne une âme, en échange de la vie éternelle, je stoppe les battements de cœur, en échange du pouvoir.

Je ne suis pas un monstre, éloignez vos préjugés, je suis un être qui ne vit plus vraiment, mes sentiments ne sont plus que poussières sèches, mais, je respire, me nourris, peut-être pas comme vous tous, mais la vie est différente quand nous ne sommes plus de votre espèce, quand nous sommes à l'abri, de l'autre côté, quand on quitte la position de proie, et que l'on devient un prédateur sanguinaire, celui qui hante vaux cauchemars.

J'avais peur, avant, bien plus que je ne pourrais vous le dire, mais maintenant, aillez peur de moi je vous prie, tremblez la nuit, sous vos draps, criez quand votre cœur sursaute, quand tout proche, dans la nuit pure, je rampe en me cachant, je viendrais peut-être chez vous ce soir, et, avant que vous ne puissiez crier, votre sang si chaud, d'un rouge rubis, sera déjà contre mes lèvres, et votre âme, n'attendra plus qu'à rejoindre le ciel.

C'est drôle, quand j'y pense, la vie après la mort semblait si facile, ne pouvant pas souffrir, être au dessus de tout.

Mais, aussi fort que nous puissions être, il y a toujours une personne, dont la puissance dépasse la notre, une créature que nous ne connaissions pas, qui hante nos nuits, alors, comment devons-nous réagir ?

Mon histoire par contre, commence bien avant tout cela, quand mon innocence est encore toute fraîche.
Mais, est-ce une bonne chose ? Dois-je continuer à tuer comme je le fais ? Stop, je ne dois pas y penser, je suis comme ça, point.

- Non...

Encore ce murmure, ce même frisson, je veux qu'il arrête, qu'il me laisse en paix, mais, une fois qu'il entrera dans ma vie, pour, selon ce qu'il dit, sauver ma mort, me faire comprendre que je ne suis pas le monstre que je laisse paraître, que mon cœur est encore tout chaud, et qu'il attend seulement de battre, il ne me lâchera plus, convaincu de ma pureté.

Pour comprendre ma vie, mon histoire, mon combat, ma peur, vous n'avez qu'une seule chose à suivre, ma mort.

Aliya Flora.

Comment une humaine peut devenir ce que la nature même ne contrôle pas ?

Plongée dans la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant