- Tu me prends pour qui ?, s'indigna-t-il.
- Non mais, si tu t'en vas, je t'en voudrais pas, j'ai l'habitude.
- Tu mens, je ne vois pas comment on peut avoir l'habitude de vivre des atrocités pareilles, sauf, quand on a toujours vécu ça, si c'est le cas, on est comme immunisé. Mais toi, toi tu as déjà eu des amis, tu sais ce que c'est d'être aimé alors tu ressens encore plus la douleur.
J'ai sourit nerveusement, en essayant de contester, mais il a continué :
- Si, Syrine, je sais que tu souffres. Ton sourire est faux. Ton regard est faux. Mais sache que maintenant tu n'es plus seule, même si nous ne nous connaissons pas encore très bien, je peux te promettre que je serais toujours là pour toi, tu peux te confier à moi. Tu n'es plus seule.
Je ne peux pas décrire ce moment, j'ai juste senti mon cœur très léger par la suite. Comme si un poids avait lesté ma poitrine. C'est dingue comme sensation et aussi très agréable.
Il avait raison, et il le savait.
Nous avons terminé nos Mars au même moment où la cloche a sonné. Pendant tous les cours, il n'a pas eu honte de s'asseoir à côté de moi, il n'a pas eu honte de me prêter son stylo Bic rouge, il n'a pas eu honte de bavarder avec moi. En fait, il s'en foutait de la façon dont les autres me voyaient. Il m'aimait bien, alors il trainait avec moi, et me protégeait, sans même s'en rendre compte. Sa personnalité m'attendrissais, je trouvais ça adorable qu'il trouve ça normal de me traiter comme ça. Enfin, peut-être que c'était comme ça que les personnes normales ou du moins non-rejetées ou avec plein d'amis vivaient. A la cantine, il m'a parlé de sa vie, avant, dans son ancien collège :
- J'étais assez populaire, j'avais plein d'amis. Mais je ne sais pas si c'était plus des connaissances ou des amis. J'avait une copine, mais elle me saoulait, c'était vraiment un pot de colle. Je ne l'aimais pas, je ne sais pas si elle m'aimait vraiment mais la rupture a vraiment été violente. J'ai plus eu mal par rapport aux choses que j'avait dite plutôt que par rapport à la rupture. Sinon, je ne suis jamais vraiment sorti avec personne, je veux dire, une personne que j'ai aimée pour de vrai.
- Moi si. Mais ça c'est très mal terminé alors, je ne pense pas que je réessayerais.
- Je comprends...
A la fin de notre première journée de cours, on est rentrés ensembles, le trajet de bus était très silencieux.
Un silence de mort, voilà ce que c'était.
Au moment de se dire au revoir, Dimitris a plaisanté :
- Je peux te faire la bise ou ça va te faire mal à ton ptit cœur brisé?
Je lui ai souris, et l'ai embrassé tendrement sur la joue.
Il a légèrement rougi, m'a regardée en souriant. Ce n'était pas un sourire gêné, c'était du bonheur, du vrai.
Il est entré chez lui, tout penaud, perdu, j'ai trouvé ça adorable, une fois de plus... Il a passé sa main dans ses cheveux bouclés et m'a fait un petit signe de la main👋 en entrant dans sa maison🏠.
VOUS LISEZ
A new neighbor
RandomJe m'appelle Syrine, j'ai 14 ans et depuis toute petite, j'habite dans la même maison, avec les mêmes gens... Ce dimanche soir, je ne pensais pas qu'aller acheter des pois chiches m'aurait apporté autant dans ma petite vie tranquille...