A l'arrêt de bus, Dimitris était tout rouge, il avait l'air nerveux, et fatigué, très fatigué.
- Ça va? T'as l'air fatigué...
- T'inquiète, j'ai juste eu une insomnie cette nuit.
Dans le bus, on a continué de parler et quand on est arrivés au niveau de Mariana et Melissa, il est devenu plus froid :
- Je ne comprends pas comment tu fais pour garder ton calme face à ces sales putes. Ç'aurait été moi, je les aurait défoncées, je supporte pas qu'on s'attaque à toi.
Il avait prononcé ces paroles en me regardant droit dans les yeux, et mon cœur a battu la chamade. On a du rester comme ça longtemps parce qu'au moment où on descendait, je me suis rendue compte que les autres passagers nous regardaient en souriant. Ça n'a pas eu l'air d'affecter Dimitris, mais moi, ça m'a gênée.
C'est juste un ami, et je ne le connais que depuis 2 jours !
En cours, on a pu choisir nos places et on s'est mis au fond, côte à côte. Loin des regards.
On a aussi mangé ensembles à la cantine, on était tout le temps ensembles. Je l'adore, à chaque fois qu'une fille me regardait pour me mettre mal à l'aise, il s'en rendait aussitôt compte et me faisait ce sourire qui me réchauffait et me faisait craquer...
Au cours de sport, Dimitris ne supportait plus que les deux putes continuent de se foutre de moi ouvertement.
Dimitris a commencé à parler calmement mais le ton est vite monté quand Melissa a commencé à assurer que j'étais un thon :
- À ta place, je me regarderais dans le miroir avant d'ouvrir ma gueule ! Syrine elle est tellement plus belle et plus mignonne que toi ! C'est une fille adorable et formidable et attentionnée et affectueuse et... Hier elle m'a donné le plus beau bisou de toute ma vie, c'était le plus tendre et...
Louis, le petit ami de Melissa n'a pas eu l'air d'approuver le fait que je sois plus belle que sa copine et a commencé à menacer Dimitris :
- Retire tout de suite ce que tu dis sur ma copine petit fragile sinon...
- Sinon?
- Sinon ça, dit-il en lui lançant un coup de point, qu'il esquive.
- Connard!, crie Dimitris en se ruant sur Louis.
- Dimitris arrête !, lui dis-je, ça sert à rien...
Il était peut-être courageux, sacrément même pour défier Louis, mais il avait l'air beaucoup plus mince et faible que lui et j'avais bien peur qu'il finisse par terre.
J'ai supplié Louis de le laisser tranquille après que j'ai entendu un énorme CRACK.
Il l'a lâché et je l'ai accompagné à l'infirmerie. Il s'est vite endormi dans le lit dans lequel l'infirmière l'avait mis.
J'ai eu le privilège de l'admirer en train de dormir, il était adorable, et était encore plus beau. Il avait l'air tellement naïf et vulnérable. Comme un bébé, on a envie de le protéger et de le chérir, je me suis retenue de ne pas le prendre dans mes bras car j'avais peur qu'il se réveille brusquement.
Il s'était cassé la jambe, le pauvre.
Les pompiers sont venus le chercher et j'ai été dans l'obligation de retourner en cours, je lui ai fait un dernier baiser sur la joue avant de partir.
A la fin des cours, j'appelle ma mère en lui disant j'était collée deux heures, que je devais rester au collège. J'ai donc couru à l'hôpital, la dame de l'accueil m'a demandé mon lien avec lui :
- Je ne suis pas de la famille mais je suis très inquiète et j'ai menti à ma mère pour être la et je dois le voir s'il vous plait, je vous en supplie, j'en ai besoin.
Elle m'a souri :
- C'est la chambre 303.
J'ai couru, dans la chambre, il y avait son père. Je lui ai expliqué qui j'étais et les circonstances de sa jambe cassée, il avait l'air apaisé, rassuré.
- Il doit être endormi parce qu'il m'a dit ce matin qu'il avait eu une insomnie la nuit dernière, ai-je ajouté.
- Je préfère quand même le garder encore quelques jours à l'hôpital, dit-il d'un ton grave.
Dimitris et son père ne se ressemblaient pas du tout, j'ai pensé qu'il ressemblerait plus à sa mère. Le père de Dimitris était beau, il avait de longs cheveux blonds, qui lui donnaient un air avec Ashton Irwin.
Bien qu'il était beau, il l'était moins que son fils, Dimitris avait toujours cette étincelle dans les yeux. Cette petite lumière que maintenant ses paupières étaient en train de cacher...
- Tu peux veiller sur lui ? Je vais demander au docteur de le garder plus longtemps.
Je lui ai sourit, et lui ai dit que tout ira bien. Néanmoins, je ne comprends pas, pourquoi il voulait garder son fils à l'hôpital.
Tout à coup, la vision de Dimitris, coincé dans ce lit, sa jambe suspendue aux différentes cordes et matériels médicaux, m'a paru insupportable. Les larmes me sont montées aux yeux et deux filets chauds d'eau salée ont coulé sur mes joues. Je me suis couchée sur son torse, l'ai embrassé sur la joue et j'étais en sanglots quand je lui ai parlé :
- Dimitris guérit vite, s'il te plaît... À côté de qui je vais m'asseoir en classe maintenant, avec qui je vais manger à la cantine, qui va m'acheter une barre chocolatée a la récréation et me payer une glace à la fin des cours ? Dépêche toi de guérir j'ai besoin de toi Dimitris. Avant, ma vie était un long tunnel obscur et tu as été la lumière qui m'a guidée. Je ne suis pas encore arrivée à la sortie et j'ai besoin de toi. Dimitris, réveille toi, s'il te plait...
J'ai ensuite chuchoté ses derniers mots :
- Je t'en supplie Dimitris, je t'aime.
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A new neighbor
RandomJe m'appelle Syrine, j'ai 14 ans et depuis toute petite, j'habite dans la même maison, avec les mêmes gens... Ce dimanche soir, je ne pensais pas qu'aller acheter des pois chiches m'aurait apporté autant dans ma petite vie tranquille...