VIII - Tant de haine - Partie 2.

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Jeme réveille à genoux, dos à une colonne de béton. Des mèches decheveux blond-roux et brun tombent sur mon front et passent devantmes cheveux. Je veux les repousser mais me rend compte que mesavant-bras sont attachés à la colonne dans mon dos, m'immobilisantdans une position assez désagréable. Les cordes frottent sur mescicatrices et blessures plus ou moins récentes, ce qui me faitgrimacer.

Mesfrères et soeur sont dans la voiture de Charlie. Charlie au volant,Fabien et Camille scrutant les murs des immeubles à la recherche desplaques indiquant les noms des rues et le téléphone de Camillebraillant l'itinéraire comme un vieux GPS. La voiture s'engouffredans un petit passage étroit ou les garçons sont même contraintsde rabattre les rétroviseurs. Ils arrivent dans une cour delotissement. Un panneau attire le regard de Camille.

-Rue de l'Etoile, Bâtiment A, lit elle.

Aussitôt,Charlie va voir le panneau du bâtiment en face et Fabien celui entreles deux. Celui-ci n'attend même pas que Charlie dise qu'il est faceau bâtiment C pour entrer dans le bon bâtiment. Les numéros sontinscrits sur les portes des appartements. Un petit escalier encolimaçon très serré mène au numéro 6. Sans réfléchir plus,Fabien descend suivit de Charlie et Camille.

Quandils arrivent au sous-sol, ils regardent autour d'eux. Il y a peu delumière. Ils avancent doucement et soudain Fabien se précipite versle poteau en béton auquel je suis attaché. Il pose ses mains surmes joue pour me faire lever la tête vers lui. Je sens son soufflesaccadé sur mon nez.

-Renard ! Ca va ? Tout va bien ? fait-il, inquiet.
- Recule !ordonne une voix froide derrière le poteau.
- Fabien ! Partez !Laissez moi !
- Non ! refuse mon grand frère fermement.

Lemédecin sort de derrière la colonne accompagné de sa collègue quim'a entaillé le bras il y a quelques jours. Un Juke-box s'allumealors, surprenant tout le monde, excepté les médecins. En unclaquement de doigt, des créatures se jettent sur Charlie et Camilleet les mettent au tapis, assommant Camille et bloquant Charlie ausol. Deux créatures viennent se mettre au côtés de Fabien pour leforcer à se mettre à genoux. Le médecin approche avec son aiguillevers Fabien. Celui-ci reconnais alors le violon au accords celtes desa chanson "Tant de haine".

-Chante, nous la libèreront et je te piquerait. Reste muet et je voustransforme tout les deux, explique froidement le maître descréatures.

Fabienne prend même pas le temps de réfléchir et ne rate même pas lecoche de la chanson.

Pourqu'elle soit à moi
J'aurais décimé la Terre
Déclaré laguerre
A la mort
Pour qu'elle n'ait plus froid
Même enhiver
J'aurais brûlé sa chair
Au feu de mon coeur
Sur soncorps

Entendant cela, le médecin souris et vient défaireles cordes qui retiennent mes avant bras. Il me laisse m'affaler auxgenoux de mon grand frère. Son regard bienveillant se pose alors surmoi.

- Non... Fabien... Ne fait pas ça... je l'implore.

J'aibeau le supplier, il finira la chanson. Le comprenant, je me décideà chanter avec lui les refrains, les larmes aux yeux.

Ily a tant de haine
Qui brûle en moi
Un souffle qui m'entraîneau-delà des lois
Lourde peine
Sous ma croix
Une douleurobscène qui me donne tous les droits

Tantde haine
Qui brûle en moi
Il y a tant d'amour que la vie m'avolé
Il y a tant d'amour que la vie m'a volé

Lemédecin semble à la fois surpris et amusé de nous voir chanterensemble. Il l'est encore plus quand il comprends lui aussi queFabien compte finir la chanson totalement.

Pourqu'elle me revienne
J'irai jusqu'au bout du ciel
M'y brûlerles ailes
Et tomber

J'ouvriraimes veines
Pour que ruisselle
Sur moi chaque parcelle
D'orqu'elle y aura
Versé

Ily a tant de haine
Qui brûle en moi
Un souffle qui m'entraîneau delà-des lois
Lourde peine
Sous ma croix
Une douleurobscène qui me donne tous les droits
Tant de haine
Qui brûleen moi
Il y a tant d'amour que la vie m'a volé
Il y a tantd'amour que la vie m'a volé

Noussommes tous étonné, enfin pas tant que ça quand on regarde bienles paroles de la chanson, en voyant que c'est la collègue aucheveux bleus du médecin qui chante la partie de Morgane, soit Zaho.

Elleest la source, elle est ton Graal
Mais tu ne peux la posséder
Aquel roi à quel rival
Les dieux l'ont-ils destinée ?


Ily a tant de haine
Qui brûle en moi
Qui m'entraîne au-delàdes lois
Lourde peine
Sous ma croix
Me condamne et me donnetous les droits

Sansque les médecins s'en rendent compte, Charlie se défait del'étreinte des créatures et s'approche dans la plus grandediscrétion du médecin.

Tantde haine
Qui brûle en moi
Un souffle qui m'entraîne au delàdes lois
Lourde peine
Sous ma croix
Une douleur obscène quime donne tous les droits

Tantde haine
Qui brûle en moi
Il y a tant d'amour que la vie m'avolé
Il y a tant d'amour que la vie m'a volé
Il y a tantd'amour que la vie m'a volé

Alorsque le médecin s'apprête à enfoncer la pointe dans le cou deFabien, Charlie attrape son poignet, le lui tordant presque. Ilchutent ensemble. Pendant un instant, le temps semble s'arrêter.Charlie frappe le visage du médecin en criant et lui ordonnant denous laisser tranquille.

Unefois calmé, Charlie lâche l'homme au visage maintenant ensanglanté.Celui-ci fait signe à sa compagne et ses créatures de le suivrealors qu'il s'enfuit ventre à terre. Charlie va voir si il peutréveiller Camille et savoir si elle n'est pas blessée. Fabien meprend dans ses bras tendrement.

-Pourquoi tu as chanter... Il devait te transformer... Et c'est de mafaute...
- Hey, Renard, ce n'est pas de ta faute. J'ai chanterparce que... Non, ça n'a pas d'importance.
- Dis le moi Fabien.
-Je t'aime aussi fort que les paroles de cette chanson le décrivepetite soeur. Je ferais tout pour te protéger et te garder auprèsde moi.

Sansplus un mots, je me love dans ses bras, heureuse et apaisée.

Je me sens vivant 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant