Le lendemain, nous sommes donc au lycée pour notre heure de colle. Une heure, ça peut paraitre peu, mais un samedi matin, devoir faire une dissertation de français en une heure, au risque de revenir le samedi suivant, une heure est extrêmement long. Nous avons de la chance dans notre malheur, parce que cette fois nous sommes deux. Nous essayons donc de passer le temps en nous regardant toutes les trente secondes. L'heure passe donc relativement vite, et nous nous retrouvons à la sortie :
« Est-ce que tu serais disponible pour qu'on mange ensemble ce midi ? me dit-elle, très souriante.
- Tu sais, normalement je vois Jeffrey le samedi...
- Ah oui, bien sûr, je comprends, me dit-elle, visiblement déçue.
- Mais j'ai du temps jusqu'à 14 heures, et il n'est que 10 heures, ça nous laisse du temps.
- Super, alors tu veux manger où ?! dit-elle, avec beaucoup d'enthousiasme. »
Voyant mon regard moins enthousiaste qu'elle, pour ne pas dire découragé, voire abattu, accablé, elle ne comprend pas très bien, et commence à s'inquiéter :
« Qu'est-ce qu'il y a ? Ça ne te fait pas plaisir ? Je croyais que c'est ce que tu voulais.
- Si bien sûr que ça me fait plaisir.
- Alors qu'est-ce qui ne va pas ?
- Ça me peine énormément de devoir ne passer qu'un temps limité avec toi à cause de Jeffrey.
- Je t'ai déjà dit de ne pas t'en faire pour ça, ça me convient.
- Moi ça me dérange, parce que je te l'impose, et que tu ne devrais pas à avoir à compter les heures que tu peux passer avec moi, ou si tu pourras même me voir dans la journée.
- Ce n'est pas toi qui nous l'imposes, mais Jeffrey. Et je t'assure que si tu arrives à passer du temps avec toutes les personnes qui comptent pour toi, peu importe que ce soit dix minutes ou deux heures, tu seras très fier de toi. En tout cas moi je le serai.
- Merci. Ça me touche énormément.
- Je serai toujours là pour ça, me dit-elle avec tendresse. Alors, tu veux te promener avant d'aller manger ?
- Oui bien sûr. »
Nous commençons à marcher. Avoir mis les choses au clair avec elle m'a enlevé un poids, véritablement. Elle compte tellement pour moi que je ne veux pas que ce que je lui apporte soit négatif. Ça ne fait que quelques jours que je la connais, mais au fond, c'est comme si je la connaissais depuis toujours. Nous devions nous rencontrer un jour où l'autre j'en suis persuadé. Les choses n'arrivent pas par hasard, le destin fait bien les choses. Nous décidons donc de marcher, sous le soleil frais du printemps, sans but précis. Mais nous sommes bien, l'un à côté de l'autre, sans que le bruit des travaux ou personnes qui se sont levées du pied gauche ne puisse nous perturber. Rien, pas même les bruits désagréables de la vie de tous les jours ne saurait rompre le romantisme qui nous guide. Nous marchons sans même parler, mais sans ressentir de l'ennui. Le temps passe au contraire si vite. Midi sonne à l'Eglise de la Place des Colombes. Nous nous arrêtons alors de marcher, car il va falloir que nous allions manger, car le temps est contre nous. Je remarque alors que nous sommes devant la Statue aux Colombes, la même que lors de notre premier rendez-vous. Je trouve cette statue si belle, très bien sculptée, et surtout, tellement romantique. Je prends pour la première fois le temps de détailler cette œuvre devant laquelle je passe pourtant tous les jours. Elle représente une femme vêtue d'une toge, et autour d'elle volent cinq colombes. Ces oiseaux sont magnifiques, majestueux, doux, et amènent la paix. Ou du moins c'est ainsi que je les vois. L'artiste qui a sculpté cette statue devait être si paisible pour faire une œuvre telle que celle-ci. Après m'être improvisé amateur et critique d'art, je reviens au moment présent, et nous nous asseyons au bord de la Statue aux Colombes. Je me sens alors porté par ce que dégage cette statue, ce romantisme et cette paix intérieure qu'elle me procure. Je me laisse ainsi porté par mon cœur, plus que par ma raison. Mais je me laisse faire car je vois et je sens qu'Amy est réceptive aux mêmes émotions que moi à l'intérieur d'elle. Je me lance alors, et l'embrasse tendrement, longuement. Je n'avais jamais ressenti ça. Un frisson de bonheur et de plaisir me traverse le corps, tout entier. Je découvre cette sensation, car je ne l'avais pas encore fait. J'espère l'avoir bien fait, et avoir été correct avec elle. Et surtout j'espère qu'elle a ressenti la même chose qu'elle m'a fait ressentir à travers ce baiser. Après ce moment de plaisir que j'ai savouré, je me demande si je ne suis pas allé trop vite, si je n'ai pas précipité les choses. Nous en avions parlé simplement la veille, et nous nous disions justement que nous n'étions pas prêts. Et voilà que le lendemain je l'embrasse déjà. Je suis inquiet de sa réaction, qui ne tarde pas à arriver :
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Un Amour Brûlant
RomanceTom, 17 ans, tombe éperdument amoureux d'une jeune fille de son lycée. Son ami d'enfance, Jeffrey refuse d'accepter cette idylle et rompt tout contact avec Tom. Alors que les deux jeunes amants filent le parfait amour depuis quelques années, Tom déc...