Chapitre 1

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Ile de Toroa, West Blue

Le soleil commençait à décliner lentement à l'horizon. L'océan se teintait d'une belle couleur orangée et au loin, on distinguait à peine les bateaux qui filaient toujours plus nombreux sur Grand Line. Ils n'approchaient pas plus, tant l'île de Toroa était isolée. Pour autant, elle était paisible. Petite certes, mais remplie de basses montagnes et de champs de fleurs.

Elle était là, assise sur une branche d'arbre en face de la mer. La petite brise lui caressait le visage et la faisait frissonner. Elle portait une simple robe bleue à manches amples et regardait l'horizon, fascinée par ce spectacle. La fillette tenait fermement contre elle un livre. Le carnet d'Oden, comme on l'appelait. C'est grâce à ces histoires d'aventures aux quatre coins des mers que la petite rêvait de parcourir elle-aussi le vaste océan, tout comme Oden. Elle avait aussi entendu parler d'un trésor, que le Roi des Pirates lui-même aurait caché, le One Piece. Elle le trouverait. Pour accomplir ses deux rêves, il fallait qu'elle devienne pirate.

Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas le petit bateau qui venait d'accoster sur l'île, à l'écart du village. Un homme imposant en descendit, et commença lentement à gravir la petite montagne. Il arborait une grande moustache blanche et un long manteau qui flottait derrière lui, lui donnant l'air d'un roi. Entre temps, la fillette avait fermé les yeux et se laissait à présent bercer par le bruit des vagues.

- C'est comme cela que tu accueilles ton père ? lui dit une voix familière.

Elle se retourna et manqua de tomber de sa branche. L'homme était au même niveau que la fillette et la regardait dans les yeux. Il n'avait pas une expression de colère, mais plutôt un air de bienveillance.

- Salut, dit-elle en détournant le regard.

- Tu pourrais montrer un peu plus de joie...Déjà que je ne viens qu'une fois par mois.

Edward Newgate, alias Barbe Blanche, attrapa la petite et la porta jusqu'à sa maison. C'était une maison traditionnelle assez petite, mais qui convenait pout une fille de son âge. Il sortit d'un sac une liasse de billets qu'il déposa sur un meuble, puis s'installa autour de la table avec sa fille. Barbe Blanche disposa quelques plats et regarda encore une fois sa fille. Elle regardait en bas, ses mèches blondes tombaient sur son visage et la cachait. Elle ne voulait pas le voir. Elle ne voulait pas qu'il vienne ici.

- Tu peux manger, Rin.

La dénommée Rin ne répondit rien, et se jeta sur les quelques plats qu'elle avala goulument. Le vieux rigola.

- Guarara, doucement, on dirait que tu n'as pas mangé depuis des jours.

La petite hocha la tête, toujours la bouche remplie de riz.

- Comment ? Tu ne manges plus depuis des jours ? Je ne te laisse pas assez d'argent pour te nourrir ? Pourtant je te donne assez pour un mois voire un mois et demi. Comment peux-tu tout dépenser en si peu de temps ?

- C'est parce que j'économise.

Le vieux la regarda avec des grands yeux.

- Economiser pour quoi ?

- Pour un bateau. Parce que figure-toi que plus tard, je deviendrai pirate et je parcourrai le monde avec Oden !

Rin avait une voix aigue de petite fille et ses joues s'étaient teintées de rouges quand elle avait sorti cette phrase. Elle se tenait debout sur la table, le doigt pointé vers la mer que l'on apercevait à travers la fenêtre. Elle regardait la vaste étendue d'eau avec des yeux grands ouverts, et parsemés d'éclats dorés. Elle avait des yeux aussi bleus et profonds que l'océan. Barbe Blanche fronça alors les sourcils.

- Oden ? Pirate ? Arrête de raconter n'importe quoi. Si je t'ai emmenée sur cette île, c'est justement pour que tu ne sois pas mêlée à tout ça. Je t'interdis de devenir pirate, c'est compris ?

- Tu dis ça à cause des méchants ? Ou à cause de mon don ?

Il resta muet un instant.

- Comment tu sais ça toi ?

- Je suis peut-être petite, mais il y a beaucoup de choses que je comprends, Père.

Barbe Blanche serra les dents, et se leva, sans adresser un « aurevoir » à sa fille, puis il quitta la pièce. Rin regarda la silhouette de son père s'éloigner au loin et se mis à courir derrière lui.

- De toute façon tu peux pas m'obliger à rester ici pour toujours ! M'en fiche, je partirai !

Le vieux ne répondit rien.

- Papa ! Attend ! Reste encore un peu, je veux pas être seule !

Mais le bateau commençait déjà à repartir et ne devint plus qu'un petit point qui filait au loin. Elle avait les larmes aux yeux.

- Papa... sanglota-t-elle.

Elle s'assit par terre, la tête dans les mains. De grosses larmes coulaient sur ses joues.

-...je te déteste.

You are my destiny (Ace x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant