À travers nos souvenirs || Bucky Fanfiction

Chapitre 49

Une semaine s'est écoulée depuis que je me suis enfermée dans cet hôtel abandonné.

C'est sale, ténébreux, poussiéreux, et je ne cesse de faire des crises d'allergie, mais au moins je ne peux blesser personne. 

J'ai tant pleuré, en proie à mes démons qui reviennent et les nouveaux qui se sont formés. Seule dans le noir, j'ai appelé à l'aide. Le silence m'a répondu.

J'aurais tout donné pour être entre les bras de Bucky, mais simultanément, je ne veux pas lui faire de mal. Je suis terrorisée chaque fois que je pense à ce que je lui ai fait.

Je l'ai tué. J'ai tué mon mari. J'ai tué ma seule source de réconfort, de bonheur. Je suis un monstre, un vrai monstre, qui extermine des gens d'un simple rêve. 

Si un cauchemar m'a fait réaliser une telle atrocité, je n'ose imaginer ce que je peux produire, éveillée et en plein contrôle. 

C'est un peu ce qui s'est produit dans la base d'Hydra, avec la nouvelle facette de mon pouvoir.

Je me recroqueville, encore une fois assaillie par l'overthinking. Je ne cesse d'accumuler les crises d'angoisse et les murmures de supplications. Loin de la chaleur de Bucky, je me sens vide.

Encore une fois, la panique et l'angoisse déclenchent une vague. Elle entraine un autre pan du mur délabré et ébranle l'hôtel à l'abandon. 

Cela fait sept jours et sept nuits que je pleure comme ça, que je me sermonne, que je ressasse mes mauvais souvenirs et que mes démons profitent de ma faiblesse pour attaquer mes moindres recoins. 

Je recule lentement jusqu'à une extremitée du bâtiment qui n'est pas trop abimée. Si de l'eau quitte mon corps une nouvelle fois, ce sera moins grave. 

Des bruits inhabituels remplissent l'air autour de moi. Je me lève, tremblante, pour jeter un coup d'oeil dehors.

Une bande de gamins s'amusent à lancer des roches sur la parroi est, là où je suis. Je passe ma tête par la fenêtre et les observe. Ils sont deux étages plus bas, dans l'herbe jaunie. 

?- Je t'avais dit qu'il y avait quelqu'un!

??- Qu'est-ce qu'elle fait là?!

?- Je ne sais pas, je l'ai vu hier. 

???- C'est n'importe quoi, tu as sûrement dit à ta mère de se cacher là. 

??- T'es bête, sa mère est plus vieille que ça.

?- Pourquoi vous faites pas seulement lui parler, hein? 

??- T'es tellement une mauviette. 

Je les observe en silence, des larmes sur les joues. Des enfants. Innocents et purs. J'aimerais pouvoir avoir des enfants. 

???- Madame? Vous allez bien?

Laure- Oui.

Ma voix est cassée, peu convaincante. 

???- Qu'est-ce que vous faites là?

Laure- Je réfléchis. 

Ils échangent un regard. 

??- Comment vous appelez-vous?

Laure- Arrêtez de m'embêter, gamins. Je n'ai pas la tête à ça.

Je m'éloigne de la fenêtre et m'assois en tailleur dos au mur. Une nouvelle angoisse monte en moi: celle de ne jamais avoir d'enfants.

Je me remet à sangloter et je donne un coup de poing dans le sol, agacée d'être une petite femme brisée et pleurnicharde. Pourquoi suis-je si sensible?! C'est agaçant!