Chapitre 4. Feliz cumpleaños !

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PDV Adriánn

- Feliz cumpleaños señora ! clame le portier en une interminable courbette à l'abord de « La Casa de Las Sirenas » dont l'enseigne écrit en lettres blanches italiques baigné d'un éclat bleue cæruleum représente notre accoutumé night-club.

- Gracias Señor prononce Ana d'une intonation pleine d'émoi.

- AD. Peux-tu me dire quel âge va avoir ta sœur ? 12 ans ? ironise Julio.

- Tu sais comment est Ana. Susceptible. Tu risques de me la vexer plaisanté-je.

Face à cette remarque désobligeante, Ana déboucle ses lèvres -sans doute pour le quereller- mais se dédit finalement de la conversation probablement éreinté des constantes piques que Julio lui déverse dans l'unique intention de la contrarier. Après avoir pirouetter sur elle-même, le menton levé arrogamment, les commissures ridées s'ébauchant en un sourire prétentieux qui assigne : « vos allusions ne m'atteignent pas », elle s'écarte en direction du club.

- Ce n'est pas bien méchant. Ana s'en remettra ajouté-je. J'ai un appel à passer, en attendant tente de te racheter auprès d'elle si elle veut bien de toi. J'extrais mon paquet de clopes de ma poche. Je vous rejoins juste après.

La carrure mouvante de Julio compagne celle d'Ana - élancée et fuselée - avant de s'évaporer dans l'essence même des chahuts et des tonalités harmonieuses qui débordent du club.

...

Adossé au coffre de ma voiture dans ce parking éperdument dépeuplé, cigarette incendiée entre le pouce et le majeur, je liquide les minutes qui me scindent de la venue de notre oncle en épluchant de ma paire d'yeux de tigre le fin bout doré se consumer avec soin. Notre oncle Jorge m'ayant affirmé qu'il serait de la partie, j'attends de lui qu'il honore sa parole malgré son absence amplifiée ces derniers temps. C'est pourquoi quand la messagerie tombe à travers l'appareil aimanté à mon lobe, je n'hésite pas à rétorquer.

- Dónde estás ? Ton fils est déjà . Je te préviens, ne sois pas en retard. Ana estaría triste. Après un silence entrechoqué d'une abyssal inspiration, j'annexe. J'espère... qu'au moins aujourd'hui, tu manifesteras de ta présence. Tu...

Ma phrase s'écorche à l'instant où mes deux trous se posent sur un atome de tissu blanc délavé qui s'échappe à moitié de l'emprise de mon coffre.

Qu'est-ce que c'est ?

La curiosité prime sur mes doigts sveltes qui enchevêtrent immédiatement le vêtement afin de le déguerpir de là. À maintes reprises, je m'évertue à le dégager mais il est bel est bien coincé alors je presse la coque de clef pour débarrer la voiture. Et quand des émanations rouillées brouillant celle de la terre mouillée me percutent les voies nasales, je renifle comme un chien de chasse affamé et sondent instantanément les effluences pointilleuses de sang aride qui s'évapore du coffre.

MARIA ROSAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant