Stalk&Love - Editée

Prologue

« Telle est la triste condition de celui qui est engagé dans le mal qu'il ne peut plus s'y arrêter. Dès qu'il commence à concevoir un doute sur la nature de ses actions, dès qu'il peut entrevoir qu'il s'égare, au lieu de rétrograder, il se précipite en avant, comme pour s'étourdir, comme pour écarter les lueurs qui l'assiègent. Pour s'arrêter, il faudrait qu'il se calmât, qu'il s'examinât, et qu'il portât sur lui-même un jugement effrayant, dont aucun homme n'a le courage. »
Adolphe Thiers, L'histoire de la Révolution Française, (1841).

Prologue:

J'ai du mal à reprendre connaissance, je sens bien que ce n'est pas un réveil normal. Ma bouche est pâteuse, mes paupières sont collées l'une à l'autre et mon corps souffre le martyre. Que s'est-il passé ?

Je me trouvais avec mes amis et puis... je ne me souviens pas. J'ai beau chercher dans ma mémoire, je ne me rappelle rien après ça. Mon Dieu, que m'est-il arrivé ?

Prise de panique, j'ouvre les yeux brutalement. Dans un premier temps, je reste aveuglée par la lampe industrielle qui brille au-dessus de moi. Le panorama qui se révèle m'indique que je suis allongée sur le sol dans le couloir du gymnase. Les basses d'une musique entêtante résonnent plus loin. Ma robe est relevée jusqu'à mon cou. Mon soutien-gorge est ouvert, mes seins en sont sortis. Ma culotte git à quelques centimètres de moi.

QUE S'EST-IL PASSE ?

Pitié, pitié, pourvu que ça ne soit pas ce que je crois.

Pitié, pitié, pourvu qu'on ne m'ait pas fait de mal.

Pitié, pitié...

L'évidence s'impose à moi, même si l'incompréhension voudrait la nier. J'éclate en sanglots en me réajustant maladroitement d'une main tremblante. Je regarde rapidement en bas. Je ne remarque rien. Est-ce normal ? Est-ce que si une personne m'avait... je le verrais ? Est-ce que je le sentirais si quelqu'un m'avait... ?

Pitié, pitié, faites que ça ne soit pas ça.

Pourquoi je ne me souviens pas ?

Que s'est-il passé ?

Que s'est-il passé ?

Que s'est-il passé ?

⭐⭐⭐⭐⭐