Chapitre 13

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7 décembre 2021

Mon état c'est dégradé à une vitesse alarmante. C'est flippant, ça devient de plus en plus réelle et de plus en plus proche. J'ai fait 2 malaises entre mon mariage et aujourd'hui. Et on est parti à l'hôpital 3 fois parce que je me plaignais de douleur trop forte. Ce qui peut vouloir dire qu'une chose, mes médicaments de me suffisent plus. On a du passer au antalgique de palier 3. Les pires. C'est ce qui te disent: Coucou, dans 1 mois tu sera plus là ! Pour ma part c'est de la morphine. Ça calme les douleurs de façon conséquente évidemment, mais c'est sans compter les effets secondaires. J'arrête pas de vomir, mais c'est pas le pire. Non le pire c'est la dépression respiratoire. Je savais même pas que ça existait. Pas besoins de vous expliquer tout est dans le nom, c'est une insuffisance respiratoire. En gros, vous voyez le petit Stevie dans Malcolm ? Je respire comme lui quand il parle sauf que j'ai pas besoin de parler pour répondre mon souffle. Il suffit juste que je respire. Le truc le plus dingue c'est que c'est arrivé d'un coup, pratiquement du jour au lendemain. J'ai aussi l'impression que mon coeur bat à deux à l'heure, c'est étrange comme sensation. Enfin, j'en prend de plus en plus selon maman. Elle dit que mes prises de morphine sont de moins en moins distancés, ce qui est faux. J'en prend que quand j'en ai besoin, mais elle m'a répondu que je confondais douleur et dépendance. Le plus triste c'est qu'elle a raison. C'est plus un besoin psychologique que physique. Donc au final je sais pas ce qui est le mieux ça ou la douleur...En faite si je sais, ça, c'est 100 fois mieux que la douleur, ce qui en dit long.

Maman et Aryan sont au petit soin. Ça fait plus de 10 jours que je suis clouée au lit, c'est à peine si je vais au toilettes. J'ai même pas la force d'aller jusqu'au salon. Je ne suis pas sorti de chez moi depuis plus de 10 jours ! J'ai horreur de ça, d'être enfermée dans une pièce sans rien faire. D'être enfermée tout court. Pour quelqu'un qui aime sortir, passer du temps dehors, c'est une torture. Ça me rappelle ma leucémie quand j'étais petit. Je voyais les gens dehors, avec leurs enfants courir, sauter, jouer. Et je pouvais rien faire de cela. Je pouvais seulement attendre que ça passe. Seulement attendre que j'ai un peu moins mal dans l'espoir d'aller faire un tour à la cafétéria. C'est exactement la même chose, le même sentiments. Sauf que cette fois j'attend dans l'espoir d'aller faire un tour dans le quartier, ou un petit tour en voiture. Il y a quand même une amélioration non ? Dehors c'est toujours mieux que la cafétéria. Actuellement je devrais être à l'hôpital, ils ont insisté pour me garder. J'ai insisté pour rentrer. Avoir une mère chirurgienne à joué en ma faveur. Y'a rien de pire que de passer les derniers jours de sa vie dans un hôpital. Donc en soit je peux m'estimer heureuse, ça pourrait être pire. Je devrais arrêter de me plaindre je sais, mais parfois ça fait du bien de se plaindre à quelqu'un.

Comme j'ai envie d'aller au toilettes, qu'Aryan est pas là et que je ne veux pas déranger ma mère j'y vais toute seule (Ils préfèrent m'accompagner dans mes déplacements). J'enlève ma canule à oxygène en me levant doucement. Quand je sens que ça va, j'avance. Je fais ce que j'ai à faire et au lieu de me rediriger vers ma chambre je vais à la cuisine chercher de l'eau. J'y trouve ma mère au téléphone, elle a l'air énervée et quand elle me voit elle baisse la voix avant de raccrocher.

-C'était qui ?

-Rien d'important, qu'est ce tu fais là tu devrais pas être debout.

-J'avais soif, je fais en me dirigeant vers le frigo.

Elle m'arrête et va elle même chercher la bouteille avant de me servir un verre.

-Merci, je lui dis en buvant.

-Je vais laisser la bouteille dans ta chambre, ça t'évitera les déplacements.

J'acquiesce.

-C'est l'heure ? Je lui demande en sachant qu'elle sait de quoi je parle.

Falling like the starsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant