Mafia Segreta

8. Ossigeno

Giulia

Nous sommes arrivés chez Marc dans un lourd silence pesant depuis que Suzie a appris qu'elle ne ferait pas partie de cette réunion. Pour une personne aussi solaire qu'elle, elle s'est soudainement effacée pour laisser place à une ambiance glaçante.

Le domaine de Marc est méconnaissable le jour, voir plus impressionnant. Il n'est pas tellement différent de l'autre, mais dix fois plus grand.

En descendant de la voiture, j'aperçois le propriétaire de cette villa se tenir devant la porte avec un grand sourire et un costume parfaitement cintré à la taille, comme s'il allait nous faire une annonce merveilleuse pour lui, mais bien malheureuse pour moi.

- Ma Giulia ! S'écrie-t-il les bras ouverts.

Je le dévisage, mais Suzie tire mon bras et me stoppe.

- Une deuxième chose...

- Suzie, tu parleras à ta nouvelle copine plus tard venez !

Néréo passe la porte d'entrée et ne fait même pas attention à Marc tandis que Suzie, elle, marche à côté de moi, tout aussi réticente que moi, face à ce qu'il va se passer.

- Tu es splendide, ma Giulia, me sourit-il.

- Je ne vous appartiens pas, alors est-ce que vous pourriez cesser de faire comme si j'étais votre pute ? Vous ne me toucherez jamais, vous me dégoûtez, je crache.

Il contracte sa mâchoire, prend un élan pour me gifler, mais une main tatouée l'arrête.

- Certainement pas Marc, ordonne Néréo.

Le concerné se tourne furtivement vers mon coéquipier, qui ne le lâche pas. Suzie prend mon bras et m'amène dans le salon sans me laisser le temps de réaliser ce qu'il vient de se passer.

- Tu m'avais l'air d'avoir un sacré caractère, mais là...chuchote-t-elle avant d'arrêter sa phrase, une fois devant Noah, allongé sur le canapé, sur son téléphone.

Elle me sourit et racle sa gorge. Noah tourne sa tête pour regarder dans notre direction puis hausse les sourcils surpris de me voir, avant de dégoter un sourire charmeur.

- T'es encore vivante toi ? Me demande-t-il.

- C'est une vraie question ? Froncé-je les sourcils.

Il rigole, se redresse, saute au-dessus du canapé et se dirige vers la cuisine ouverte, pendant que nous nous posons sur le canapé qui peut accueillir une vingtaine de personnes, au moins. Mon regard s'oriente vers la baie vitrée qui s'ouvre sur Gabriel croquant dans une pomme rouge, connard.

- Jacinta n'est pas là ? Je demande à Suzie, étonnée de ne pas l'avoir encore vu.

- Elle n'a pas le droit d'être ici quand une réunion importante se produit, comme tous les autres employés d'ailleurs.

Je lui répond d'une mine peu intéressée, mais bien au contraire, c'est une information en or qu'elle vient de me procurer. Mes jambes se croisent avant d'être interrompu par Gabriel qui vient s'asseoir juste à côté de moi.

- Tu es vraiment splendide Giulia, pose-t-il son coude sur le haut du canapé.

- Encore plus avec un énorme bleu sur le ventre ! S'écrie Suzie.

Gabriel la foudroie du regard puis pose ses yeux sur les miens, en mode « pourquoi tu as ouvert ta bouche, salope » mais il n'a pas le temps d'ajouter quelque chose que Néréo arrive vers nous.

- De quoi parle-t-elle ? Demande-t-il de son aura, qui je l'avoue, est imposante.

- Bon les enfants, on doit absolument effectuer cette réunion, j'ai un avion à prendre dans deux heures, nous coupe Marc.