Pourquoi Elle?

Chapitre 1

Léa

Je n'ai pas du tout envie d'y aller! Chaque rentrée des classes est une épreuve pour moi. Enfin là, il s'agit de ma deuxième année au MIT. Je veux me spécialiser dans la recherche technologique afin d'améliorer le quotidien des gens, plus particulièrement les personnes avec des problèmes de santé pour qui la vie au quotidien est compliqué. Moi-même si je pouvais inventer une puce qui permet de se rendre invisible... ça devrait pouvoir se faire en jouant avec la réflexion de la lumière, il faudra que je m'y penche sérieusement car je suis extrêmement introvertie. Perdue dans mes pensées, une masse vient se poser sans aucune douceur sur mes épaules.

- Alors, tu es impatiente de découvrir cette nouvelle année, avoue.

Mon amie, Amélie dans toute sa splendeur. Une belle brune aux cheveux court en bataille, des yeux noirs et clairement, complètement dérangée, bien que très belle.

- Pour les cours je suis toujours impatiente, mais pour le reste... grimacé-je.

- Il va falloir que tu sortes de cette timidité si tu veux trouver un bel homme, je veux bien t'aider mais tu es quand même un cas difficile.

- Un cas? Je ne suis pas sûre de bien le prendre. J'ai fait des efforts regarde j'ai mon meilleur ami Franck et... toi, j'aurais peut-être mieux fait de m'abstenir le jour où tu es venue m'agresser.

Mon amusement se lit clairement sur mon visage et dans mes yeux pétillant de malice. Car oui, je suis une grande timide mais avec mes proches c'est tout l'inverse et je ne sais pas pourquoi.

- Hey! Je te signale que je suis géniale et ça fait un an jour pour jour que nous sommes amies.

- Rencontré, c'est différent, m’amusé-je.

Honnêtement j'adore cette fille, elle a vingt ans alors que j'en ai dix sept. Oui j'ai sauté deux classes, une au collège et une au lycée, de plus je serai majeure dans deux mois. La petite moue boudeuse de mon amie me fait bien rire malheureusement... Bam.

- La vache! Ça fait mal.

N'ayant pas vue la porte se fermer devant moi je me la prends de plein fouet et finis sur les fesses, car bien sûr c'était l’autre porte qui était grande ouverte. Ils auraient pu réfléchir et ouvrir les deux battants. Mon "amie" éclate de rire à mes dépends pendant que je rougis de honte.

- Mademoiselle, vous allez bien?

Je relève mes yeux bleus en direction de cette voix douce féminine, seulement mon cerveau s'arrête tout comme mon cœur, ma respiration et le reste de mon organisme en captant ses prunelles d'un vert clair hypnotiques.

- Je pense qu'elle s'est cognée plus fort que je ne le pensais, remarque Amélie.

Sa réflexion me sort de mon état, je détourne le regard encore plus rouge qu'il y a une minute. Qui est cette femme avec ses long cheveux blond ondulés, son tailleur jupe noire et une chemise rouge sous sa veste, et ses jambes. On en parle de ses talons qui mettent ses longues jambes finement musclées en valeur ? Du coin de l'œil je la détaille sans faire attention à ce qui m'entoure. Je n'ai jamais vue une femme aussi belle, elle doit avoir dans les vingt-cinq ou vingt-six ans, une peau légèrement hâlée. Mon dieu elle me fait beaucoup d'effet c'est indéniable.

- Vous allez bien mademoiselle?

- Je... oui... vais bien... bredouillé-je pathétiquement.

- Vous devriez allez à l'infirmerie au cas où.

Elle me tend sa main afin de m'aider à me relever, je la saisis avec hésitation. Au contact de sa peau mon corps frissonne instantanément.

- Ça va... cours... cinq minutes.

Je me fustige intérieurement, mais c'est pas possible, je ne peux même pas faire une phrase complète, quelle horreur.

- Nous devons aller en cours dans cinq minutes et elle va bien, ne vous inquiétez pas je m'occupe d'elle.

Je remercie silencieusement mon amie pour son intervention, tu parles d'un génie, je suis tellement mal à l'aise.

- Très bien faites attention à vous mademoiselle?

- ...

- Elle s'appelle Léa, et mois c'est Amélie.

- intéressant, à très vite Léa.

Son sourire est magnifique. Elle tourne les talons et continue son chemin, je ne bouge pas d'un orteil, subjuguée par cette démarche, cette prestance et cette beauté incroyable. Des doigts s'imposent devant mon champ de vision et se mettent à claquer.

- Hello, il y a quelqu'un? On t'a perdue?

Je secoue la tête afin de reprendre mes esprits. Je souris à la brune, bêtement bien sûr et dis sans réfléchir.

- C'est la femme de ma vie.

- OK, super on peut y aller maintenant? Dit-elle avec un haussement d'épaule nonchalant.

Je ne répond pas et nous nous dirigeons  vers l'amphithéâtre sans me départir de ma tête d'ado, ce que je suis, complètement idiote, ce que je ne suis pas à la base.

La pièce est déjà pleine et il reste seulement des places devant sur le côté, je déteste ça, je ne demande qu'une chose, me faire petite et surtout pas remarqué, c'est déjà compliqué avec ma maladresse innée alors si l'univers se met aussi contre moi je suis foutue.

- Salut les filles, je vous ai manqué?

Et voilà Franck, mon meilleur ami, beau gosse, brun aux yeux marron, musclé et une vrai tête lui aussi, on se connais depuis gamin, c'est comme un frère pour moi.

- Salut mon chou, j'ai rencontré la femme de ma vie ce matin, dis-je toujours le sourire collé au visage.

- Non, qui?

Son excitation se lit sur ses haussements de sourcils et ses dents dévoilés.

- Je ne la connais pas, j'ai perdu mes moyens devant elle.

- C'est le moins que l'on puisse dire, tu l’aurais vue, elle balbutiait comme un bébé c'était tout mignon et je ne te parle même pas de ses joues.

Mes deux amis rigolent à mes dépends alors que je me renfrogne et me tasse sur ma chaise.

- Elle est si jolie que ça? Elle est comment? Demande encore Franck.

- Calme toi Franckie je l'ai vue la première, elle est blonde, les yeux vert, elle porte un tailleur noir avec des talons et elle est juste parfaite.

- Heu, blonde, yeux vert et tailleur noir... heu... un peu comme la prof qui prépare ses affaires?

Je fronce les sourcils et tourne la tête en direction du bureau sur l'estrade.

- Oh merde!! C'est elle.

Mais pourquoi faut-il que ce soit ma prof de technologie, je suis maudite ou quoi, pourquoi elle?

- Et bien ma chérie, j'aimerais pas être à ta place, chuchote Amélie.

- Tu vise le haut du panier, rajoute Franckie.

Quant à moi, je ne peux que soupirer de désespoir et puis même si elle n'était pas ma prof, je n'aurais jamais eu le courage de l'aborder et je ne risque carrément pas de le faire maintenant. J'essaie de me cacher derrière ma tignasse rousse mais c'est peine perdu son regard s'est posé sur moi et un petit sourire en coin s'est formé. Et voilà elle doit bien rire après notre rencontre.