Chapitre 4

16 0 0
                                    

Léa

Le week-end est passé tellement lentement que je suis heureuse d'être déjà lundi, d'autant plus que la blonde de mes rêves devrait me donner une réponse à ma lettre.  Mon stress monte en flèche. Au pire elle aura mis la lettre "N", mais si c'est un "O" je lui ai déjà préparé une autre déclaration.
Dès l'instant où je m'installe avec mes amis, je ne peux m'empêcher de sourire en voyant sa réponse. Je sais pertinemment qu'elle ignore que c'est moi mais qui sait, peut-être qu'un jour je lui avouerai.

- Elle a dit oui, chuchoté-je à mes deux amis.

- Tu vas faire quoi du coup? demande Franck.

- Je vais lui donner une autre lettre, dedans je lui demande si elle célibataire, j'ai vraiment plus de cran quand je lui écris.

La moue boudeuse que je montre à mes amis les fait sourire, je ne comprends pas comment je peux être moi-même avec eux et être si catastrophique avec les autres personnes.

- Je sais pertinemment que je n'ai aucune chance avec elle mais c'est plus fort que moi, tout ce qu'elle me fait ressentir est intense, je veux tout connaître d'elle, être là pour elle, faire partie de sa vie, et ses lèvres... Non mais sérieusement qui ne rêverait pas de les goûters ne serait-ce que quelques secondes.

- Mademoiselle Parker!

Je sursaute sur ma chaise et mon corps se tend à l'entente de la voix de ma prof. Oh elle est en colère et visiblement ce n'est pas bon pour moi quand elle continue.

- Vous êtes ici pour étudier et non papoter, vous n'êtes pas au lycée et je vous demanderais de rester attentive dans mon cours, si j'entends ne serais qu'un filet de votre voix, ce ne sera pas la peine de revenir demain.

Son intonation est tranchante, j'ai un frisson glacé qui me traverse le dos. Pourquoi me parle-t-elle aussi durement, je ne suis pas la seule à parler, il y en a même un, qui dort un peu plus loin. C'est quoi son problème. Je baisse la tête les joues rouges, j'aimerais vraiment partir en courant.

- Vous viendrez me voir à la fin, j'ai deux mots à vous dire.

Je me fais la plus discrète possible durant le temps qu'il me reste. Merde, pourquoi s'en prend-elle à moi comme ça ? Amélie me tend un bout de papier.
" on t'attendra dehors, ne te laisse pas faire, tu n'as rien fait de mal."
Plus facile à dire qu'à faire, je m'apprête à prendre un savon par la femme qui fait battre mon cœur et en face de qui je perds toutes mes neurones sans exception.

Les étudiants sortent dans le silence pendant que moi... moi je tente de calmer ma respiration, je suis terrifiée par la confrontation qui s'annonce. Je ne veux pas me laisser intimider seulement c'est plus fort que moi.

- Vous vouliez me voir?

Je parle tellement doucement que je ne sais même pas si elle m'a entendue, je joue avec mes bracelets sans quitter des yeux les planches de l'estrade devant son bureau. Il est vraiment de bonne qualité ce bois.

- Léa, je peux savoir ce qui t’a pris de discuter pendant mon cours ?

Mes yeux s'ouvrent grand en même temps que ma bouche, elle est sérieuse là? Elle me vouvoie et maintenant que nous somme seule elle repasse au tutoiement... sans compter que cette question n'est pas justifiée, pleins d'élèves parlaient et même certains plus fort que moi. Je commence à sentir une certaine colère monter en moi ce qui est rare en général. Allez ma belle te dégonfle pas et envoie-lui ta façon de penser. Après une grande inspiration je me lance, allez je vais tout donner et lui faire comprendre qu'elle n'a pas à me parler sur ce ton devant tout le monde.

- Je... heu... vous...

Et merde.

- Vous n'aviez pas à me parler comme ça, murmuré-je le plus bas possible.

- Mais enfin Léa, je veux que tu réussisses, pour cela tu dois te concentrer au maximum, tu es plus jeune que les autres étudiants ce qui n'est déjà pas simple pour toi, mais si en plus tu te reposes sur tes acquis tu vas vite te retrouver débordée.

Je ne sais plus où me mettre, j'ai l'impression de me faire remonter les étiquettes par ma mère, sérieux elle a cru que j'avais dix ans ou quoi ?

- Vous... je sais... d'autres personnes discutaient et vous n'aviez pas à me parler sur ce ton devant tout le monde.

C'est sûr mon cœur va finir par lâcher tellement il bas vite, je m'énerve et je sens des larmes de colère sur le coin des yeux, sans oublier que je viens de hausser la voix sur ma prof, bravo Léa, tu vas la séduire comme ça, bien que cette situation me refroidit légèrement.

- Je veux t'aider pour que tu es toutes les cartes en main, et ce n'est pas parce qu’on s'est vues en dehors de la fac que je dois faire du favoritisme et te laisser faire ce que tu veux, réplique-t-elle la mâchoire serrée et une lueur d'énervement dans les yeux.

- Je... je ne l'ai jamais pensé, ni même demander.

Mes cordes vocales se brisent sur cette phrase et je décide de prendre mes jambes à mon cou. C'est trop pour moi, je laisse couler les perles salées sur mes joues et sorsde cette maudite salle. Je me sens honteuse de m'être fait traiter comme si j'étais une gamine. Certes je le suis encore mais j'ai toujours été plus mature et sans histoire. Les seules fois où ma mère me réprimandait c'était seulement parce que je ne faisais pas assez de bêtises de jeunesse dans ma vie tellement j'ai toujours été calme. Bon même si mon côté incroyablement maladroit l'a souvent inquiété.
J'entends mes amis qui m'appelle. Je ne fais pas attention à eux et pars me réfugier chez moi. Après ce qu'il vient de se passer, je veux juste oublier que je viens de me faire ridiculiser par la femme qui obsède littéralement mes pensées.

Pourquoi Elle?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant