Chapitre 14

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Alyssa éclata de rire et fit tourbillonner Zaphir dans les airs. Khaled tira les rideau furieux, ne supportant pas cette vision. Il se contourna la table et se plaça devant le portrait de son père. Un homme remarquable. Il voulait percer le mystère de cette femme qui l'intriguait et pour cela il lui fallait un dossier complet. Pour se faire, il ordonna à son conseiller de trouver toutes les informations sur Alyssa. Son enfance, adolescence, sa vie amoureuse,..., tout, il voulait tout savoir sur elle.

Mais que lui arrivait-il ? Il s'est laissé troubler par cette jeune femme. Il ne pouvait pas nier qu'elle était d'une beauté à en faire pâlir les déesses grecques. Mais il connaissait ce genre de femme, belle à l'extérieur mais d'une âme perfide.

Il retourna s'asseoir sur son fauteuil, lorsqu'il reçut un appel de Ahmed lui disant qu'il avait le document qu'il demandait et que celui ci était dans son bureau.

Khaled referma son ordinateur lorsque Ahmed entra dans son bureau. Après des heures de travail, ses pensées ne se tournèrent que vers Alyssa Parker.

- Vôtre Altesse pardonnez moi de vous déranger.

- Entre mon ami ne reste pas dehors.

Ahmed tenait dans ses mains des documents et son visage froissée n'annonçait rien de bon.

Khaled sut qu'il avait les informations qu'il lui avait demander la veille. Il ne lui restait plus qu'à savoir ce qu'elles contenaient et il savait que ça n'allait pas être tout rose.

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- Cet homme est un rustre, un homme des cavernes. Il est...

- Calme toi Alyssa, souffle et respire à fond, dit Brunelle dans le combiné.

Ça faisait des heures que Alyssa lui détaillait le cheikh avec des insultes à l'appui. Elle avait tellement parlé que les mots lui manquait.

- Pourquoi n'as tu pas chercher à demander de l'aide Alyssa.

Elle se pinça les lèvres en triturant son pull.

- Il m'avait promis qu'il ne me ferait pas de mal et même si je sais que c'est un montre, je savais au fond de moi qu'il est un homme de parole.

- Pourquoi l'avoir cru lui plus qu'un autre.

Alyssa ferma les yeux, en retenant une grimace de douleur. Elle se rappela de son visage sombre contrastant avec le froid.

- C'est un vrai homme, dit-elle en fixant le tapis, et même s'il a été d'une extrême brutalité, je pense que... Je ne sais pas.

Alyssa retint son souffle le palpitant douloureux.

- Il a une cicatrice mais...mais elle ne m'a pas fait peur car...

- Car tu sais que tu en as aussi.

Elle ferma mes yeux pour seule réponse en passant une main tremblante sur sa joue mouillées. Elle avait raison lorsqu'elle avait vu ses cicatrices, Alyssa pensait pouvoir être comprise avant de se contraindre à ne pas espérer. Des douloureuses pensées virevoltèrent dans sa tête à une vitesse folle. Elle mordit son poing pour empêcher ce cri de douleur de traverser la barrière de ses lèvres.

- Tu évolues Alyssa. En deux jours tu as réussi à affronter des peurs qu'il y'a quelque mois encore tu te résignais à accepter. Tu as changé, je ne sais pas comment mais ça me fait plaisir, dit sa sœur la voix chevrotante.

Un silence ressourçant lui permit de remettre ses idées en place.

- Vas-tu leur raconté ? Demanda doucement Brunelle.

- Raconter quoi ? Que lorsque j'avais dix sept ans, je suis allé vivre avec un homme que je croyais être l'homme de ma vie et que un an plus tard je me retrouvait dans le coma, incapable de bouger. Que j'ai dû voir plusieurs psychologues avant de réussir à dire un mot...que...que

Alyssa éclata en sanglot incapable de retrouver une respiration régulière. La douleur lui comprimait le cœur si bien qu'elle du fermer les yeux pour qu'elle se dissipe.

- Alyssa tu ne dois pas avoir honte de ce que tu as vécu, c'est ton histoire. Tu es une victime et une survivante.

- Non...non... je ne suis pas...une vict...,

- C'est bon ne dit plus rien, ça suffit pour aujourd'hui.

Alyssa essuya son visage avec son pull. Il lui était tellement facile de se confier à sa sœur qu'à une quelconque autre personne. Même avec sa psychologue et ses parents, elle n'arrivait à dire ses plus horribles craintes.

- Aujourd'hui nous avons pu dépassé plusieurs limites Alyssa. Nous avançons.

- Tu crois ?

- Oh que oui Alyssa. TU avances, dit sa sœur en appuyant sur le pronom.

Alyssa lui faisait entièrement confiance même si elle ne partageait pas son avis. Cet appel lui avait fait beaucoup de bien et c'est moins angoissée qu'elle raccrocha le téléphone. Sous le soleil brûlant, elle sortit de sa chambre prudemment et décida d'aller à la rencontre du petit prince.

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- Vôtre majesté vous devriez vous asseoir que je puisse commencer.

Devant la mine grave de son ami, Khaled s'exécuta, non sans exprimer son agacement par un soupir grave.

- Alyssa Parker n'est pas celle que nous croyions...

- Je te l'avait dit Ahmed, tu as laissé entrer cette femme dans mon pays, sur mes terres. Cette femme ve...

- Vôtre Altesse, vous comme moi avons eu une mauvaise opinion de cette jeune femme, déclare-t-il en posant les dossiers sur la table.

- Impossible, je ne me trompe jamais. Est tu fou ? Ahmed as-tu fait les bonnes recherches sur elle ? S'emporta Khaled en se levant.

Ahmed ouvrit un dossier et le lui tendit.

- Vous devriez le consulter vous même votre Majesté. Et pour être honnête avec vous, je ne pourrai pas vous l'expliquer. Je suis trop vieux pour cela.

Interpellé par la tristesse qu'il lut dans les yeux de Ahmed, il baissa les yeux sur le dossier.

Pour la première fois depuis la naissance de son fils, Khaled éprouva une sincère compassion qu'il dissimulait derrière un masque de fer. Il était impossible que le dossier soit faux mais il savait qu'il devait l'entendre de la voix de la jeune femme pour savoir toute la vérité.

Incapable d'en regarde plus, Khaled referma le dossier brutalement.

Il se donna une semaine pour tout savoir. Une semaine pour connaître toute la vérité.


D.M VERTRELLE.

Passion dans le désert Où les histoires vivent. Découvrez maintenant