Rose Hill

152 18 5
                                    

Je rappelle tout de même qu'à la base, je suis partie rejoindre Tony dans sa maison en Californie. Donc c'est 19°C minimum. Sauf qu'en ce moment je suis dans le Tennessee, à Rose Hill, en plein mois de décembre et, à la vue de la neige, je dirais qu'on tourne autour des 0°C.

Alors, oui, je claquais bruyamment des dents alors que je traversais les rues de Rose Hill, désormais plongées dans le noir de la nuit, en t-shirt et gilet. Heureusement, d'après mon téléphone, je devrais être bientôt arrivée à mon itinéraire. Je me suis souvenue que, dans le film, Tony visite les ruines d'une explosion qui a fait 6 morts. J'ai fait quelques recherches et j'ai facilement trouvé l'adresse de l'endroit, l'évènement ayant été assez médiatisé. C'est comme ça que je le retrouverais car, malheureusement, je n'avais pas l'adresse exacte de Harley, le petit garçon du film.

« On se les caille ici... » marmonnais-je alors que de la buée s'échappait de mes lèvres. Mes doigts commençaient à s'engourdir par le froid, à force de rester hors de mes poches pour tenir mon sac.

Je soupirais de soulagement alors que le GPS de mon téléphone indiquait qu'il ne me restait qu'un tournant avant d'arriver. Lorsque j'y suis arrivée, je pus observer un cratère qui indiquait le lieu exacte de l'explosion. Quelques ruines des murs restaient encore debout auxquels on avait déposé à leurs pieds des fleurs, des dessins, des photos, des mots, des bougies ce qui rendait l'endroit un peu plus lumineux. Malgré que mon sens moral me dise que c'était un peu indécent, je pris une bougie pour l'approcher de moi et me réchauffer un peu. Je m'installais finalement par terre, écartant la neige pour ne pas être mouillée et plaçant la bougie près de moi. Je frottais de temps en temps mes bras pour créer de la chaleur et pliais mes jambes contre ma poitrine pour pouvoir les envelopper dans mon large gilet. Il n'y a plus qu'à attendre Tony....

J'ai pensé à un truc.

« Oh putain tuez moi.... » marmonnais je en emprisonnant l'arrête de mon nez avec deux de mes doigts.

Non mais attends, j'ai encore rien dit !

« Ce serait parfait, merci. »

Ahah très drôle. Donc, ce que je voulais dire: concrètement qu'est ce qui nous retient à l'hôpital psychiatrique ?

« Super drôle. T'essaie de me plomber encore plus le moral ? »

Non mais c'est une vrai question. Allez, réponds, s'il te plait.

« Eh bien.... C'est toi. »

Exactement ! Et pourquoi ?

« T'essaie de faire un jeu de devinettes ? Parce que c'est pas amusant. »

Non, j'essaie vraiment de te dire quelque chose, mais il faut que tu joues le jeu.

« Bon d'accord. » soupirais je. « Alors si on est encore là bas c'est parce que tu es trop agressive et que je suis incapable de te contrôler. »

Encore une bonne réponse. Donc, en conclusion, pour qu'on nous laisse notre liberté, il faudrait que je me calme ?

« Oui. »

Eh bien je suis prête à faire cet effort.

La dernière phrase me déconcertait un peu.

« C'est à dire ? »

Je suis volontaire pour essayer d'être moins...agressive. Plus modérée. Mais à une seule condition.

Je râlais, basculant ma tête en arrière.

« Je savais bien que c'était trop beau pour être vrai ! »

Laisse moi t'expliquer, bon sang ! Je pense que si tu me laissais les commandes plus souvent, ça me rendrait moins frustrée, moins en colère, je ne serais pas obligée de déverser toute mon énergie refoulée en une seule partie mais en plusieurs petites parties. Tu vois ce que je veux dire ?

D'une vie à l'autre: Iron Man 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant