Chapitre seize.

2.1K 109 36
                                    

Keiji est assis sur mon lit, dos contre le mur et le bas du corps recouvert par la couette. Je lui tends un verre d'eau ainsi qu'un médicament. Il les prend et les avales sans hésitation.

Je lui tourne le dos et marche vers la porte de ma chambre. Je n'ose pas le regarder, je sais que si je le regarde trop je vais me mettre à pleurer.

— Repose-toi. dis-je, la voix vacillante.

Je sors de la pièce et ferme la porte derrière moi. Mes mains viennent immédiatement recouvrir l'intégralité de mon visage qui est finalement devenu humide de larme. J'ai tellement mal au cœur. Je l'ai enfin retrouvé alors pourquoi suis-je dans cet état ? Je ne dois pas pleurer. Je dois rester fort.

Je vais m'assoir sur le canapé après avoir retrouvé mon calme. L'enfant est debout dans le salon. Il marche et observe les alentours.

— Vous vous appelez comment ? demande-t-il en venant s'assoir près de moi. Moi je m'appelle Kôtashi Akaashi !

Un petit sourire effleure mes lèvres. Cet enfant est sage et curieux. Il est vraiment adorable.

— Kōtarō Bokuto ! Et tu peux me tutoyer !

Ses yeux s'écarquillent tandis qu'il s'approche encore plus de moi.

— Bokuto ? C'est vrai ? Comme papi et mamie !

— Papi et... mamie ? répété-je.

— Maintenant que j'y pense, tu ressembles beaucoup à l'homme que papa me montrait sur les photos.

Le petit garçon vient s'installer sur mes cuisses, les joues légèrement roses d'embarras. Il me regarde droit dans les yeux.

— Tu es mon papa, toi aussi ?

Ses iris semblent refléter de la tristesse, voire même du désespoir. Et je pense que les miennes aussi. Kôtashi est tellement mignon. Il ne mérite pas de se sentir aussi triste.

— Non, je... je ne suis pas ton père.

— Alors tu es quoi ? Les seuls fois où j'ai vu papa sourire c'est quand il parlait de toi !

Mon cœur se serre. Moi qui pensait que Keiji m'avait oublié, en fait c'était tout l'inverse. Il pensait à moi aussi fort que je pensais à lui. Il montrait des photos de nous à son enfants, c'est comme si je faisais partie de leur vie familiale. C'est trop douloureux, je ne peux pas m'empêcher de verser des larmes. Si tu pensais à moi, pourquoi ne pas m'avoir rejoint dès le début ? Notre amour est tellement fort que même avoir vécu six ans éloignés l'un de l'autre n'a pas éteint la flamme en nous. Tu as fait tout cela pour ne pas décevoir ta mère et au final elle n'accepte pas ton enfant. Bordel, la vie est tellement injuste !

— Je ne sais pas qui je suis pour toi... Je n'en sais rien du tout, p'tit gars, je suis désolé.

— C'est pas grave. Je suis sûr que ce mystère sera résolu dans peu de temps !

Je souffle du nez, amusé, tout en souriant malgré les larmes qui continuent de s'échapper de mes yeux.

Kôtashi m'encercle de ses petits bras. C'est un câlin chaleureux, innocent et plein de réconfort. Je lui rends son étreinte et c'est ainsi que nous nous endormons. L'un dans les bras de l'autre, comme un père et son enfant.

ALPHA x ALPHA. [Bokuto x Akaashi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant