Je me souviens que le lendemain de cet épisode quelque peu catastrophique, nous étions lundi. Je me souviens que comme tout le monde, ou presque, je détestais le lundi. Je me souviens que ce lundi-là était encore plus détestable, car je pensais que tu m'en voulais.
Je me souviens que pour la première fois depuis que nous étions ensemble, tu n'attendais pas en bas de chez moi. Je me souviens du long trajet que j'ai dû faire seul. Je me souviens qu'à chaque pas, j'angoissais un peu plus sur ta réaction lorsque nous allions nous voir.
Je me souviens de tous les scénarios que je m'étais faits dans ma tête, du plus affreux au plus agréable. Je me souviens m'être imaginé une infinité de situations. Je me souviens qu'elles étaient toutes plus improbables les unes que les autres.
Je me souviens avoir pris le tram, l'esprit totalement ailleurs. Je me souviens avoir presque raté mon arrêt, tellement j'étais dans mes pensées.
Je me souviens de la tension qui envahissait mon corps petit à petit. Je me souviens qu'elle était de plus en plus insoutenable. Je me souviens du stress qui m'envahissait. Je me souviens que je le pouvais plus penser à autre chose qu'à ta réaction lorsque tu allais me voir au lycée.
Je me souviens de la fatigue qui alourdissait chacun de mes pas. Je me souviens de mon esprit qui s'embrouillait un peu plus à chaque instant. Je me souviens des alentours qui disparaissaient au fur et à mesure que mes paupières se fermaient. Je me souviens m'être pris un poteau, tellement j'étais absent. Je me souviens que ce choc m'a réveillé.
Je me souviens que mes pensées ont repris de plus belle, ressassant mon angoisse. Je me souviens avoir fait une crise d'angoisse en pleine rue.