l'inconnu

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Après-midi d'été, 15h03.
Attablée au Café des lumières, sous la chaleur niçoise, je suis en train de lire mon livre mais ce dernier ne me passionne guère. Il s'agit encore une fois d'une histoire d'amour. Ça m'a toujours ennuyée.

Je sens un regard posé sur moi depuis 5 minutes.

Je lève la tête et j'aperçois un jeune homme qui boit une bière avec ses potes, qui semblent justement lui parler. Pourtant, il ne leur répond pas et continue de m'observer.
J'ai peur qu'une fois croisés, nos regards ne se quittent plus.
Il prononce quelques mots à ses potes mais je ne parviens pas à lire sur ses lèvres.
L'inconnu se lève et s'approche vers moi. Il est très beau.
Mes jambes se rapprochent et se frottent lentement pour dissimuler l'excitation qui apparaît.
Nous sommes désormais à quelques centimètres l'un de l'autre.
Soudain, il plante ses yeux dans les miens.
Ça brule.
Je frémis à son regard insistant.
Il me rend tellement mal à l'aise que je n'ose plus bouger. Je suis comme paralysée. Le monde disparait. 

Autour de nous, plus un seul bruit.

Qu'est-ce qui m'arrive ? Est-ce que c'est ça le véritable coup de foudre ?

Il me propose de prendre un verre chez lui.
Je ne peux faire autrement que d'accepter, en sachant très bien ce qu'il va se passer.
Il me tend sa main.
Je lui donne la mienne.
Le sol devient mou comme si nous étions dans le désert, je suis assoiffée, je manque d'air. J'ai très soif d'un coup. Je finis alors mon verre de fin d'une traite.
Mes jambes tremblent à son contact. Il m'effleure le bras.
Je suis électrisée par sa main. Elle me parait si douce. Si différente de tout ce que j'ai connu.

Nous arrivons dans son immeuble.
Nous n'allumons pas la lumière du couloir et je me laisse guider par ce bel inconnu.
Il me porte dans les escaliers. Je sens son odeur. Il ne porte pas de parfum. Je n'ai jamais aimé ça, je préfère l'odeur corporelle. La sienne sent érotiquement bon. Tellement bon que j'aimerais la gouter...
Sa main sur ma cuisse.
Il lui faudra seulement quelques secondes pour qu'il décide de la monter de plus en haut jusqu'à atteindre mes fesses.
Il y dépose quelques fessées tout en m'avouant qu'il m'avait repéré depuis longtemps.
Je ne connais pas son prénom, ni son âge, ni ce qu'il fait dans la vie mais c'est ça qui est excitant.

Arrivée dans son appartement, il m'embrasse délicatement les lèvres en me serrant fort contre lui puis m'ordonne de me déshabiller devant lui.
Je ne suis pas complexée, j'accepte. Ses doigts fins ouvrent délicatement la fermeture éclair de ma robe.
Ils effleurent mon corps en me procurant d'exquises sensations.
Ma robe tombe à terre.
Il la ramasse en me disant que je n'en aurais plus besoin désormais.

Je suis nue.

- Tu es exactement comme que je l'avais imaginé, tu es merveilleuse, divise, exquise... Je ne pouvais rêver d'une meilleure soirée. Me dit-il tout en caressant mes hanches.

Il embrasse sensuellement ma poitrine en me faisant sucer ses deux doigts pour me les enfoncer une seconde après.
Je m'agrippe à son cou au premier va et vient et le mordille jusqu'à lui laisser une marque rouge.
Il m'assure que la partie ne fait que commencer et que je n'ai pas le droit de jouir maintenant.
Ma main dans ses cheveux bruns le redresse.
L'inconnu m'embrasse sauvagement en serrant mon corps contre le sien.
Je peux sentir son excitation à travers son pantalon.

Puis il m'ordonne de rester debout et s'en va.
Où va-t-il ? Pourquoi me laisse-il seule dans le noir, sans lui ?
Dans le noir, je ne vois rien. Dans le noir, j'ai peur. Je l'appelle. Aucune réponse.
J'entends des bruits de vêtements tomber par terre. Il doit être en train de se déshabiller.

Soudain, je sens ses mains prendre les miennes et les attacher derrière mon dos avec sa ceinture.
Je ne prononce plus un seul mot. Je suis tiraillée entre l'excitation de ce petit jeu et entre la peur d'être allée chez un psychopathe sans prévenir personne...

Soudain, je sens quelque chose de froid glisser le long de mon cou puis descendre sur ma poitrine pour s'arrêter sur mon bas ventre.
Il y dépose un baiser d'abord timide puis plus prononcé.
Je me crispe, me tortille de plaisir en n'attendant que lui. Qu'est-ce que c'est bon bordel...
Il prend le glaçon dans sa bouche puis m'embrasse les lèvres avec.
Le glaçon fonds. Je suis déjà toute mouillée.
Mon corps se cambre lorsqu'il s'approche du mien.
Nu.
Une jambe relevé autour de lui, je peux enfin sentir sa chaleur en moi.

C'est doux mais fort. Bruyant mais silencieux. Bouillant et glacial.
Nos corps forment une symbiose.
Nos bassins dansent ensemble, au même rythme. C'est comme si nos corps se connaissaient depuis toujours.
Mon dos claque contre le mur de derrière.
J'aimerai le toucher mais je ne peux.
Il me chuchote des mots difficilement compréhensibles entre deux cascades de respiration.
Je comprends qu'il rêvait de ce moment depuis longtemps.
Quel plaisir.

Ma bouche contre son oreille, je lui chuchote à quel point j'aime ça et que je veux qu'il aille plus vite, plus loin.
Au lieu de ça, il se retire, me retourne et me cambre en avant.
Il me pénètre une seconde fois.
Plus rapidement cette fois-ci.
Plus profondément cette fois-ci.

Il pose sa main sur ma bouche pour m'empêcher de crier lorsque je jouie. Il me propose de dormir dans ses bras cette nuit. J'accepte. L'insomnie me laissera un peu de répits. J'apprendrais le lendemain qu'il s'appelle Arthur et qu'il a 10 ans de plus que moi.

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