Question de timing

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Parfois, lorsque le vide est trop grand, je reste là, allongée sur mon lit.

Incapable de bouger.
Fixant le sol.
Je réfléchis à ma vie et me dit qu'elle n'a aucun sens.
Je ne sais pas ce que je veux, avec qui je veux, ou je veux.
Je sais simplement que je désire.
Je suis faite pour aimer.
C'en est une certitude.

Je me réveille vers 5 :30.
Je suis mouillée.
Pas dans le sens que vous pensez.
De l'eau s'échappe de mon corps.
Je sue de stress, de panique et d'angoisse.
Mon petit corps qui tente de me donner un signe.
J'ai donc froid et je n'ai pas assez dormi.
Mais tout va bien.
Car je suis chez moi.
Mais tout va bien.
Car ce sont les chants des oiseaux qui m'ont réveillé et pas ce foutu réveil m'annonçant le départ.
Je profite de l'instant présent.

Revenons.
Les oiseaux chantent à 5:30 du matin. Le jour est déjà levé.
J'aperçois le golf à travers ma fenêtre.
Le vert.
La météo annonce 27 degrés pour aujourd'hui.

Je ne voulais pas repartir.
Je ne voulais pas lui dire au revoir.
Je ne voulais pas repartir sans lui dire au revoir.

Mais je retourne dans mon gris de Pologne ce soir.

J'arrive chez lui.
Nous avons décidé de nous revoir, une dernière fois avant que je reparte.
Au vu de la belle météo annoncée, j'ai décidé de porter ma nouvelle robe verte.
Je me sens belle et désirable dedans.

A peine suis-je arrivée qu'il m'enlace et pose ses lèvres contre les miennes avec délicatesse.
Tout en m'embrassant, il me pousse jusqu'à ce que je sente un mur contre mon dos.
Surement celui de son salon.
Le sourire aux lèvres, il m'ordonne de me tourner et remonte ma robe en me caressant les fesses.

- C'est pour moi que tu portes une si belle robe aujourd'hui ? Me demanda-il

- Pfff dans tes rêves, il fait juste trop chaud... lui répondait-je

Mes mains contre le mur je ne le vois pas mais je peux sentir son souffle à quelques centimètres derrière mon oreille droite.
Son érection grandit au fur et à mesure que ses mains glissent le long de mon ventre par-dessus ma robe.
Je suis déjà toute mouillée.

- De quoi as-tu envie aujourd'hui ma belle ? Me demanda-t-il

J'avais envie que ce moment dure longtemps.
Le plus longtemps possible pour oublier que ce serait probablement le dernier.
Qu'après, nous devrions nous dire au revoir et que la probabilité de se revoir est quasiment égal à 0.

- Je voudrais que tu me caresses plus longtemps que d'habitude, que ce moment ne s'arrête jamais...

Pour toute réponse, il glisse ses mains sur ma poitrine au-dessus de ma courte robe noire, titillant mes tétons. Sa main droite continue de me caresser le cou, ma nuque, pour atteindre mes cheveux blonds.
Je suis parcourue d'innombrables frissons et laisse ma tête tomber sur le côté.

- Je voudrais que tu me désires, que tu me dises à quel point mon corps va te manquer...

Je n'ai pas eu le temps de finir ma phrase qu'il insère deux doigts dans ma bouche, m'empêchant de discuter plus. Je commence donc à les sucer doucement et je me languis de ce qui m'attends. Ils dirigent ses doigts mouillés vers mon sexe puis me les introduits. Je pousse un gémissement. Qu'est-ce que c'est bon bordel...

Je lui avais dit que j'avais acheté une nouvelle robe, que je voulais qu'il me prenne dedans.
Mes vœux vont être exaucés.

Mes mains sont contre le mur, mon bassin cambre.
Je ressens son excitation et sa queue se durcit contre moi, contre mes fesses.
Il relève le bas de ma robe par derrière et s'insère en moi.
Nous n'avions jamais eu besoin de lubrifiant, nos deux corps fusionnent à merveille.
Il pose délicatement sa main droite sur mon cou.
Il m'embrasse la nuque, caresse délicatement mes côtes tout en tenant fermement mes hanches.
Il gère tout le mouvement, je n'en peux plus.
Nos respirations s'accélèrent.
Je suis toute mouillée, encore une fois, pas dans le sens dont vous pensez. Nous sommes transpirants.

- Je vais venir, stop, on arrête me dit-il à bout de souffle

C'est à ce moment-là que je prends le relais.
Il se retire de moi, je me retourne, descend en embrassant son torse, son bas ventre puis sa queue.
Je le sens frémir de plaisir lorsque je pose mes lèvres humides sur lui. Je le prends en bouche et commence la fellation.
D'abord très légèrement et tout doucement puis très fort pour qu'il me sente.

- Putain, qu'est-ce que c'est bon... s'exclama-il, pas sûr que ça me ralentisse ça.

Sa main rassemble mes cheveux en une queue de cheval qu'il s'amuse à tirer pour m'indiquer ses préférences. C'est lorsque je suis au plus profond que monsieur me dit stop.
Il me dit de me lever et de l'attendre dans sa chambre.

- Tu connais le chemin, me lança-il un peu sèchement

Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ?

Je m'allonge sur son lit en l'attendant. Ma tête tourne un petit peu à cause de la chaleur de cet après-midi.
Il avait fermé ses volets afin de ne pas laisser la chaleur s'infiltrer. Raté. Je suis restée dans le noir.
J'entends des pas revenir et sa présence dans la chambre.

- Qu'est-ce qu'y a ? Lui demandai-je

- Rien, ce n'est rien, laisse.

Comme d'habitude, je n'obtiendrais pas plus de lui.
Je le sens approcher et venir au-dessus de moi.
Il attrape mes mains et les attache au-dessus de moi avec un ruban rouge.
Ce qu'il a dû trouver dans sa cuisine un peu plus tôt...

- Comme ça tu ne pourras plus bouger, tu ne pourras pas repartir prendre ton avion.

Il a prononcé cette phrase d'une manière si douce, si sincère que je ne sais quoi en penser ni répondre.
J'ai senti une pointe d'amertume mélangée à de la tristesse.
Je ne cherche pas à me débattre et l'embrasse délicatement sur la bouche.
Nous sommes désormais à la recherche de l'affection.
La douceur à remplacer l'excitation animale du début.

Il me re pénètre doucement, profondément.
Nous cherchions à décupler toutes les sensations, à ressentir pleinement les choses.
Ses doigts cherchent mes lèvres dans le noir.
Arrivé à destinations, il approche sa bouche de la mienne et dépose des bisous de manière très sensuellement. Nos deux bassins bougent au même rythme, de plus en plus vite.
Je ne veux pas que cela s'arrête.
Je l'entends chuchoter qu'il aime ça, qu'il ne veut pas que je parte.

- Promets moi que tu reviendras... Me chuchote-il.

- Sinon quoi ?

- Arrête avec ça.

Je rigole de lui.
Il n'aime pas ça.
Il ne m'avait jamais dit des choses de ce genre.
Nos discussions n'étaient pas profondes, à l'inverse de ce que nous faisions lorsque nous nous voyons...

- Tu vas voir... Me menaça-il

Ses vas et viens sont de plus en plus rapides.
Mes mains, toujours attachées, passe sur ses épaules et je tente de m'agripper à lui, malgré les secousses de ses pénétrations.

Soudain, il se retire et me pousse sur le côté.

- Mets-toi en levrette. Ne discute pas c'est un ordre.

J'obéis et me met en position, les mains toujours attachés devant moi.

Finis la délicatesse.
Pour me punir de m'être moqué de lui, il vient en moi d'un seul coup.
Un seul grand coup.
Je pousse un énorme cri partagé entre le manque de délicatesse et le plaisir intense de la domination.
C'est de plus en plus profond.
De plus en plus fort.
Il caresse mes fesses puis m'inflige une grosse fessée.
Ma fesse est rouge.

Je ne lui dis pas d'arrêter, j'aime ça.

Il continue ses vas et viens jusqu'à ce qu'on explose, en même temps.
C'est à cet instant précis que je regarde mon téléphone.
Dix appels manqués de ma mère. Prise de panique, je regarde l'heure. J'ai raté mon avion...
Pardon maman.
Je suis amoureuse.

Courts récits érotiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant