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Point de vue de Elyn.

𝖬𝖾𝗋𝖼𝗋𝖾𝖽𝗂 , 06 :57 , 𝖲𝖺𝗅𝗅𝖾 𝖽𝖾 boxe:



Mon père et moi sommes dans une position défensive, s'apprêtant à me porter un coup violent au foie. Cependant, je réussis à me positionner en m'écartant légèrement et propulse mon bras gauche pour l'atteindre au visage, mais avec habileté, il évite mon assaut et se repositionne face à moi. J'envoie un uppercut vers sa joue mais il parvient également à dévier ce coup. Cela attise ma colère, il affiche un sourire et réplique avec un coup au visage que je reçoit de plein fouet. Malgré le choc sur ma joue, je réussis à lui donner un coup à la tempe qui le renverse. Il déteste perdre et n'est pas du genre à être patient, tout comme moi.

Peu importe qu'il soit de ma famille, je finis toujours par l'emporter.

Je rejoins mon père à terre et tends la main pour l'aider à se relever.

- Sérieusement, encore une fois, bien joué, dit-il d'une voix tremblante.

- Je t'ai fait mal, n'est-ce pas?

- Honnêtement, oui et j'ai bien compris pourquoi tu as fait ça.

- Tu m'as énervée et j'ai envoyé ce coup sans vraiment y penser, dis-je en me souciant de ses blessures.

- Mais Elyn, tu dois apprendre à contrôler tes coups, me répète-t-il furieux, ne prenant aucun gant avec ses propos. Je t'enseigne ça depuis plus de 10 ans Elyn, tu dois apprendre à t'en sortir seule si tu ne suis pas mes conseils.

- Sérieusement, tes conseils pour finir comme toi? Non merci, répliquais-je, énervée, alors que je filais vers les vestiaires.

Il m'avait énervée.
La situation m'a énervée.

- N'aie pas l'air surpris si tu finis par envoyer quelqu'un aux urgences à cause de tes coups.

- Ne dis pas ça.

- Je n'ai rien à ajouter. Moi, je n'ai jamais fait assez mal à quelqu'un pour qu'il finisse à l'hôpital, ajoute-t-il, enfonçant le clou.

Je me retourne vers lui et le gifle.

- Je ne te permets pas de dire ça.

Il m'a rappelé ce que j'avais fait par le passé, alors que c'est de sa faute. Si je n'avais pas débuté la boxe avant l'âge de 10 ans, rien de tout cela ne serait arrivé.

Je file vers les vestiaires, mon souffle se fait lourd. Ma gorge commençant à se serrer et une toux irrépressible s'empare de moi. J'essaie de me relever, mais ma force me fait défaut. Le temps d'un battement de coeur, je suis debout, l'instant d'après, je m'écroule.

Je suis allongée sur le carrelage des vestiaires, mes paupières se ferment tandis que je m'abandonne à la fatigue...

****

Je me retrouve dans une pièce en bois, ligotée.

Qu'est-ce que c'est que ce bordel?

J'essaye d'évacuer la tension en faisant craquer mon cou. Je suis toujours habillée avec mes vêtements de sport, trempée de sueur. L'air conditionné fonctionne à plein régime, ce qui me fait frémir. Les cordes me démangent les doigts mais n'ose pas bouger. La pièce sombre où je me trouve, rend mes yeux lourds et fatigués.

-Tu te demandes ce que tu fais ici, n'est-ce pas Elyn Smith, 1ère du nom?

J'entends une voix me dire derrière moi. Est-ce qu'il lit dans mes pensées?

- Oui, je suppose que vous allez me l'expliquer?

- Tu n'es pas au courant?

- Au courant de quoi?

- Je ne suis pas idiot, Elyn. Collabore et rien ne t'arrivera, m'incrimine-t-il.

- Collaborer ? Mais pour quoi faire? Pourquoi suis-je ici, dites-moi non?

- Le self-control, c'est ce que ton père essaie de t'enseigner, n'est-ce pas? ricane-t-il à mon oreille.

- Je fais de mon mieux.

- Sais-tu qui je suis Elyn ?

- Devrais-je le savoir?, demandais-je, questionnant à mon tour.

- Effectivement, tu devrais. Je suis Dimitri. Dimitri Redshers mais tu peux m'appeler John.

Je fronce les sourcils puis acquiesce.

- Pourquoi suis-je ici?

Il ne répond rien. Un silence pesant s'installe avant que j'entende une porte claquer bruyamment.

- Bordel.

Me voilà assise, ligotée sur une chaise, sans comprendre pourquoi. Je n'avais aucune idée de la raison de cette situation absurde, et ma curiosité pourrait un jour me coûter la vie, mais je n'allais pas laisser ces hommes me faire ça.

En vérité, je suis épuisée. Fatiguée d'attendre, attachée à cette chaise, sans raison apparente. Mes yeux commencent à se fermer malgré moi, mais je crains de manquer une occasion de lui poser des questions lors de sa prochaine visite.

Ma patience atteint ses limites et mon père commence à me manquer, malgré notre dispute. Mais en y repensant, il a peut-être prononcé des mots qu'il n'aurait pas dû dire, quoiqu'il en soit, le contexte actuel rend difficile la communication avec lui.

Redshers Où les histoires vivent. Découvrez maintenant