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Point de vue de Elyn :

!!! TW : TCA !!!

Le réveil est abrupt, mes paupières s'ouvrent avec difficulté, presque collées par le manque de sommeil et la faible lumière qui pénètre à travers les fentes de la fenêtre. La sensation d'être dans un autre monde, dans un cauchemar éveillé, provoque en moi un sursaut involontaire. Ma respiration est hachée, ma tête tourne, incapable de comprendre ce qui est en train de se passer.

- Bien dormi, marmotte ?

- Euh... Combien de temps ai-je dormi ? dis-je, prise de panique.

- 5 jours.

- Pardon ?

- Tu as dormi pratiquement 4 heures, tiens, mange, déclare-t-il en approchant l'assiette.

Je n'arrive pas à saisir la réalité de ses mots. Comment ai-je pu dormir pratiquement quatre heures d'affilée sans m'en rendre compte ? Ai-je été droguée ? Mon esprit s'embrouille, mes pensées s'entrechoquent, et la terreur m'envahit.

- Je n'ai pas faim, prétends-je instinctivement.

- Mange.

- Je n'ai vraiment pas faim.

- Je crois que tu n'as pas bien compris, mange, répète-t-il d'une voix ferme.

- Mais je n'ai pas faim.

- Putain, je tombe encore sur une nana qui sait pas se salir les mains.

Il esquisse un sourire avant de s'approcher.

- Mange, Elyn. Ça te fera du bien après tout ce qui s'est passé.

- Qui es-tu ?

- Mange, et tu le sauras.

Il se lève, entrebâille la porte, et sort légèrement. Mon crâne résonne comme deux cloches, tambourinant comme un tam-tam. Je ne sais toujours pas pourquoi ils m'ont kidnappée et attachée.


****

Mon estomac réagit mal à l'hamburger et aux frites. Probablement parce que je n'avais pas mangé depuis 24 heures, après quoi je me suis précipitée sur un fast-food.

Comment a-t-il osé dire que je ne voulais pas manger cet hamburger juste parce que j'avais peur de me salir les mains. Sérieusement, ce n'est qu'un hamburger et ce n'est certainement pas pour ça que je ne voulais pas le manger.

Je pose ma tête près du rebord de la fenêtre, observant les nuages à travers la vitre. Cela me calme, me permettant de respirer et de me sentir libre. Alors que je commence à m'endormir, une nausée soudaine me saisit. Je me précipite vers la salle de bain voisine et vomis. J'espérais enfin trouver le repos dont j'avais tant besoin. Après tout, je n'avais pas dormi correctement depuis mon enlèvement.

Mes cheveux trempent presque dans le vomi, retenus par des mèches mouillées qui s'étendent sur mes épaules. Mes mèches sont retenus par les mains de ce dernier.

C'était pour ça.

- Ça va ?

Je relève la tête et l'adosse au mur des toilettes, reprenant lentement ma respiration.

- Ça va. Tu as une brosse à dents ? Je n'aime pas... ça.

- J'en ai une, je te la ramène.

- Merci.

Il part rapidement pour chercher une brosse à dents, et revient avec une dans la main. Je le remercie silencieusement, me dirigeant vers le lavabo pour me brosser les dents. Chaque coup de brosse est un rappel de ma fragilité, ce sentiment d'impuissance qui m'envahit. Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi ai-je été enlevée et attachée ?

- Sans être indiscret, te fais-tu vomir ?

- Ça l'est, non ?

- Réponds à ma question, encore.

- Non, j'ai arrêté. Satisfait ? Peut-on savoir pourquoi je suis là et pourquoi j'étais là-bas ?

- Beaucoup de questions. Garde-les pour ton père quand il voudra te revoir.

Il me tourne le dos et se dirige vers le salon du jet.

- Repose-toi, il reste 2 heures.

- On va où ?

- Los Angeles.

J'acquiesce, pensant à mon sommeil tant attendu. J'étais tellement fatiguée, n'ayant pas beaucoup dormi depuis qu'ils m'avaient attachée. Je voulais revoir mon père, lui demander pourquoi j'avais finis sur cette chaise. Il ne m'avait pas aidée, envoyant un homme soi-disant pour me sauver. Après cela, il osait encore dire qu'il m'aimait et que j'étais tout pour lui.

Il n'était même pas capable de se lever pour voir sa fille !

C'était scandaleux et dégoûtant !

J'étais déçue de son comportement absurde, de son manque d'intérêt pour moi et pour tout ce qui l'entoure. Il ne pensait qu'à lui.

Les images de notre dernière rencontre me hantent, m'envahissent de sentiments de trahison et d'abandon. Mes paupières se ferment lentement, m'emportant dans un sommeil profond, tandis que mon esprit lutte pour trouver des réponses à toutes les questions qui restent sans réponse.

Redshers Où les histoires vivent. Découvrez maintenant