chapitre V

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- Tu n'es pas obligée de me donner une réponse dès maintenant. Je peux te laisser le temps de réfléchir.

Aideen marqua une pause, et sembla enfin consentir à me laisser intervenir.

Depuis une dizaine de minutes, elle essayait de me convaincre de suivre les enseignements d'Eira, pour, d'après elle, apprendre à me défendre « comme il se doit ».

- Donc tu ne me penses pas capable de me défendre seule ?

- C'est-à-dire que... grimaça la cheffe.

Du coin de l'œil, j'aperçus même le visage d'Eira se crisper pendant quelques secondes.

Les deux femmes se regardèrent, avant que la dirigeante ne lâche un soupir.

- Écoute. Je ne veux pas que tu aies l'impression que j'essaie de te ralentir, d'accord ? Je vais être honnête avec toi, tu nous as plus été imposée qu'autre chose. Je n'ai pas eu mon mot à dire sur ta venue, pourtant ça reste mon escadron, et tant que j'en aurai la charge, tu seras également sous ma responsabilité.

Elle marqua une pause.

- Si je te demande de t'entraîner avec Eira, ce n'est pas pour rien. Ne prends pas cette requête à la légère. C'est pour ton bien, et celui de tout l'escadron. Soyons honnêtes, tu ne sais pas te battre, et bordel je ne sais pas non plus si tu es capable ne serait-ce que de tenir une arme.

La concernée sembla par ailleurs vouloir intervenir, mais Aideen était bien décidée à monopoliser la parole jusqu'au bout.

- Tu la prendras sous ton aile, adressa-t-elle à Eira. C'est non négociable, je t'ai laissé bien trop de libertés jusque maintenant.

- Je ne suis pas rétablie, rétorquai-je.

Elle me regarda dans les yeux, l'air dépassée.

- Je te l'ai déjà dit, tu commenceras l'entraînement quand ton corps se sera remis du choc qu'il a reçu. Ce n'est que pour quelque temps ! Arrête de voir ça comme une corvée, tu sais très bien que ce n'est pas le cas.

Je soupirai, las. J'avais, en réalité, plus la sensation d'être un poids pour son escadron qu'autre chose. Bien qu'elle n'osait pas le formuler, j'étais consciente d'être parfaitement inutile.

- Je... commençai-je, hésitante. Laisse moi y réfléchir.

Elle inclina la tête, m'informant qu'elle me laissait un délai de deux jours. La cheffe nous congédia ensuite d'un geste de la main.

- Allez, sortez de là. Toutes les deux. J'en ai assez vu.

Elle commença à s'activer sur une pile de documents qu'elle avait délaissée sur un coin de son bureau.

- Et appelez-moi Nikos ! ordonna-t-elle tandis que Eira refermait la porte.

S'en suivit alors un silence des plus complets, seulement animé de nos respirations.

La nuit était tombée depuis quelques heures déjà, et le camp était calme. Bien plus que d'habitude.

Tournant la tête vers la mercenaire, je tentai une discussion.

- Tu penses qu'elle...

- A l'impression que tu ne sers strictement à rien ? Oui. Tout le monde ici, en fait.

- Même toi ?

Elle hocha la tête, cynique.

- Surtout moi.

- Sympa.

Elle acquiesça une nouvelle fois, puis m'informa qu'elle comptait aller dormir, avant de me demander si j'avais "d'autres questions bêtes comme ça".

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 16, 2023 ⏰

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Until Death Do Us Apart [MINI-REECRITURE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant