Ta vie à moi [KatsuDeku]

5 - Indépendance

Pdv Izuku (temporalité : 6 mois depuis la rencontre)

J'ai un sérieux problème, du genre vraiment. Katsuki, ou Kacchan depuis quelques semaines maintenant, me fait de l'effet. Quand je dis ça, je parle évidemment de désir et pas qu'un peu...

En six mois, les choses ont évolué de manière improbable : nous sommes devenus très proches, complices, nous partageons littéralement notre vie, enfin je partage surtout la sienne.

J'ai rencontré ses parents, ses amis, Denki le premier même, et je m'entends avec tous, ce qui fait que j'ai l'impression d'avoir moi aussi, une famille, des amis, une vie...

Avec lui, alors que nous avions convenu d'une cohabitation et d'une relation patron / employé, bah, ça a vite vrillé. Résultat, j'ai des sentiments très forts pour lui, d'amitié, puisque je suis hétéro. Ça, c'est ce que je croyais, sauf que, un demi-hétéro, même très très proche d'un homme, n'éprouve pas pour autant d'attirance pour lui.

La demi-sexualité fonctionne comme n'importe quelle autre, en théorie, si vous êtes hétéro, voir un homme torse nu ne vous fait ni chaud ni froid. Ça n'empêche pas de le trouver beau, en toute objectivité...

Alors je me suis dit, tu te sens attiré, c'est seulement parce que tu l'aimes beaucoup, mais en vrai, si tu l'imagines à poil, ça ne te fait pas bander... échec constaté au réveil. En effet, sur le moment rien, mais dans la nuit, je n'ai rêvé que de lui et au petit matin, j'avais une gaule à casser des briques...

Deuxième « espoir » de ne pas considérer la seule personne qui se soucie réellement de moi depuis la mort de ma mère, accessoirement hétéro affirmé, autrement que comme un ami : me dire que mes songes l'avaient modelé de façon à ce qu'il me plaise.

J'ai donc entrepris de faire en sorte de le voir au moins torse nu, technique bien connue de la boisson renversée sur le T-shirt, un Kacchan qui se déshabille sous mes yeux, caleçon, chaussette... Résultat ? Mini moi au garde-à-vous...et merde...

Partant de là, je me suis posé sérieusement la question, est-ce que je peux le considérer comme un partenaire potentiel ? Être attiré par lui, comme ça m'est arrivé avec mon amie au travail, ne veut pas dire que je pourrais réellement être avec cette personne.

Le truc c'est qu'avec Kacchan, contrairement à cette femme, je me vois facilement passer d'amitié à amour, comme ça a été le cas avec mon ex...

J'y ai bien réfléchi, je ne veux pas perdre cette vie, je ne veux pas le perdre, lui. J'aime trop ce qu'il y a entre nous, je passe trop de bons moments à le regarder sculpter, à discuter, rigoler, et même m'engueuler avec lui.

Ma seule conclusion, je dois réduire notre proximité. Pour ça, je dois pouvoir vivre ailleurs que chez lui et ne venir que pour travailler ou en ami, mais ne plus vivre avec lui comme si nous étions en couple.

J'ai suffisamment de temps libre dans la semaine pour prendre un travail à la supérette du coin de la rue, ils recrutent, ça tombe bien, mais je dois en parler à Kacchan avant de postuler.

Izuku : Kacchan ?

Katsuki : Oui Deku

Izuku : Je me disais, j'ai pas mal d'heures de libres maintenant que j'ai trouvé mon rythme ici, du coup, je pourrais trouver un deuxième travail

Katsuki : Et pour quoi faire ?

Izuku : Pouvoir payer un loyer

Katsuki : Tu veux me donner un loyer, mais je ne te paye pas justement parce que je te loge

Izuku : Non, je veux dire, prendre un logement dans le coin et venir ici pour mon travail comme convenu, sans que tu aies à me loger

Katsuki : *s'énerve* Pourquoi ? Tu n'es pas bien ici ? T'en as marre de ma gueule ? De mon sale caractère ? C'est quoi le souci ?

Izuku : Y'en a pas, monte pas dans les tours comme ça, je veux juste reprendre un peu d'indépendance, j'ai le droit non ?

Katsuki : Non, t'as pas le droit de te remettre d'aplomb et de te barrer juste après. En plus de ça, je te rappelle que...

Izuku : *crie* Non, Kacchan, ma vie ne t'appartient pas, arrête avec ça. Tu as inventé ça pour m'empêcher de retourner me jeter sur les rails, mais je vais mieux, alors lâche-moi avec ça. Puis je ne me barre pas, je vais seulement vivre ailleurs et travailler au lieu de glander la moitié du temps

Katsuki : Ça aussi, t'en as marre

Izuku : Mais de quoi tu parles, j'en ai marre de rien du tout

Katsuki : Ton temps libre, tu le passes à faire quoi ?

Izuku : Je... je te regardais quand même sculpter de temps en temps, j'adore ça, tu le sais bien

Katsuki : Alors reste

Izuku : Je ne peux pas

Katsuki : Quoi tu ne peux pas ? D'où tu ne peux pas ? Si rien ne te saoule ici, si tu t'y sens bien comme tu me le rabâches sans arrêt, si tu m'apprécies, c'est quoi ton putain de problème ?

Izuku : C'est moi, le problème, Kacchan

Katsuki : Ouais, c'est ça, bah casse-toi, si c'est ce que tu veux

Izuku : Pourquoi ça t'énerve à ce point ? Je ne comprends pas ta réaction

Katsuki : Laisse tomber, après tout, mon but premier était que tu retrouves gout à la vie, que tu veuilles retrouver une indépendance est la preuve que j'ai réussi, je devrais juste me réjouir. Oublie ce que j'ai dit avant et fonce

Izuku : Sûr ?

Katsuki : Sûr

Finalement, je ne suis pas allé à la supérette, je n'en avais plus envie, j'avais plutôt besoin de réfléchir et aussi, d'essayer de comprendre l'attitude de Kacchan.

Il était énervé en surface, cependant, j'ai senti qu'il était triste, voire désespéré à des moments. Le « Alors reste », il n'a pas sonné comme un ordre, ni même une demande, c'était à la limite de la supplique.

J'en viens à espérer que comme le mien, son cœur d'hétéro a craqué pour un homme et que c'est pour ça qu'il ne veut pas que je m'éloigne, mais c'est tellement improbable que c'en est risible...