À Ymir

176 28 4
                                    

Ma chère Ymir,

Je t'écris cette énième lettre en réponse à la tienne, qui n'en attendait aucune. J'ai pris cette habitude; elle me donne l'impression que tu es toujours là, que tu es simplement partie en voyage.
    Je me suis un peu ennuyée cette semaine. Deux enfants ont quitté l'orphelinat avec des parents qui semblent aimants et heureux de les avoir. J'espère pour eux que tout ce passera bien.

    Ma grossesse arrive à son terme, je le sens. Nous n'avons pas encore décidé du prénom, mais j'aimerais beaucoup que ce soit une fille. Ne me demande pas pourquoi, je ne saurais te répondre.
    Je voudrais tant que tu sois à mes côtés. Puis je me dis que si c'était le cas, je ne serais peut-être même pas enceinte. Peut-être que nous serions toutes les deux au bord d'un lac, à rire comme autrefois. Peut-être que j'aurais pu t'apprendre à broder, comme tu me l'as si souvent demandé. Ou bien à cuisinier ces sablés que tu aimais tant quand c'était jour de fête en ville. Je me souviens que je t'empêchais de les voler au boulanger, mais tu réussissais toujours à en prendre deux ou trois discrètement.
Peut-être qu'on vivrait toutes les deux loin d'ici, de tout le monde. Et si tu ne l'avais pas déjà fait, peut-être que je t'aurais demandé de m'épouser.

    Je donnerai n'importe quoi pour te revoir. Pas un jour ne passe sans que notre amour ne hurle à l'intérieur de moi et je te promets de le chérir jusqu'à mon dernier souffle.
   
Je pense à toi,

Historia.

𝐀̀ 𝐯𝐨𝐮𝐬, 𝐧𝐨𝐬 𝐌𝐨𝐫𝐭𝐬 - 𝖲𝖭𝖪Où les histoires vivent. Découvrez maintenant