Chapitre 9

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Je prend mes clés, ma fameuse veste en cuire et sors de l'appartement. Charlie dort encore, ses cauchemars sont revenus. Elle ne dort presque plus, je m'inquiète pour elle. Hier, elle est rentrée le sourire aux lèvres. Elle a passé une soirée en compagnie de Leah. Cela fait plus de trois semaine qu'elle ont repris contacte. Cela fait également trois semaine depuis que je me suis fait cette plaie dans la main. Elle ne part pas. Je reviens là où ou je m'étais arrêté. J'étais tellement heureux pour elle. Elle a en quelque sorte retrouvée sa vie d'avant, la vie qu'elle aimait tant. Ces seules sources de peine, à présent, sont les terribles cauchemars, qu'elle fait toutes les nuits et qu'elle refuse de me raconter et l'autre source et bien c'est.. moi. Je suis une espèce de bombe à retardement. Quand j'exploserai, ce ne sera plus le Brad que je suis, mais la partie obscure qui est en moi, qui prendra le dessus. Pour l'instant elle ne fait que de petites interruptions dans ma misérable vie. Personne n'aurait cru que je serais ainsi. Moi je l'ai toujours su, j'ai toujours été comme cela et je ne suis pas prêt de changer. Ma personnalité, mon monde, mes actes, mes erreurs, tout cela c'est moi, j'ai toujours été comme ça. Je le serai pour toujours. Cette foutue maladie est en moi depuis ma naissance. Malgré tout ce que j'ai pu faire pour l'éviter cela n'a rien donné. Elle se manifeste au pire des moments. Je trouve enfin une vie stable, après cette adolescence catastrophique. J'ai toujours cru que ce n'était qu'une phase. Faut croire que c'est pas le cas. Ma vie était si parfaite, si modèle. Mes étude n'ont certes pas été très abondants, pourtant je me sens plutôt bien avec ça. Je suis très vite devenu indépendant et avec Charlie notre vie était toute tracée. Mais ce n'est plus le cas à présent. Je pourrais lui dire que tout va bien, et je le fais beaucoup d'ailleurs, mais ce n'est pas le cas. Je l'aime mais ce n'est pas moi le problème, c'est elle. Elle ne me supportera pas, je suis si arrogant avec elle, je fais comme si j'allais bien mais je lui mens. Finalement c'est peut-être moi le problème.. Je suis juste trop faible pour me l'avouer. Oui c'est ça, je suis le problème et je ne serais plus jamais autre chose que cela.

Je quitte mes pensées arrivant enfin à l'endroit désiré. Enfin désirer est un bien grand mot. Je dois voir cette psychiatre depuis presque trois semaines, je ne me sens pas mieux pour autant. Nous ne faisons que parler de ma vie actuellement, d'un côté c'est une bonne chose.

- Je ne sais toujours pas ce que tu as Bradley. Je ne peux pas t'affirmer que c'est forcément un trouble bipolaire mais ta grand-mère et ton père l'ayant eu je ne peux que penser que c'est le cas.

- Je.. mon père était de type 2. Je crois vraiment avoir ça.

- Tu sais combien de temps il faut et combien de psychiatres il faut voir pour diagnostiquer une personne du genre de ton père ?

Je hoche la tête négativement pourtant je sais parfaitement la réponse: 7 à 8 ans. Et pour les psychiatres.. 3 ou 4 voir plus. Je ne veux pas qu'elle sache que je sais absolument tout de cette maladie. Elle pourrait trouver ce qui cloche chez moi. Elle pourrait découvrir les heures passées devant l'ordinateur, à chercher ce qui me hante tous les jours. Mon père s'est suicidé il y a quelques temps. Il avait arrêté les médicaments qu'il prenait tous les jours depuis plus de 30 ans. Il avait été diagnostiqué à l'âge de 17 ans. Il n'était qu'un gosse, m'a-t-il dit quelques jours avant sa mort. Il m'avait raconté toutes ses souffrances et problèmes rencontrés pendant que moi je ne pensais qu'à savoir avec qui j'irais joué au foot ou aux jeux vidéos. Je n'était qu'un gamin, 13 ans c'est assez jeune après tout... Il a quitté ce monde le jour de mes 14 ans.

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