Le Bachelor. Le gentleman célibataire. (Par Yzanmyo et LiliCatAll)

Nuits agitées.

Debout devant la porte, Sasuke hésita un bref instant avant de finalement enfoncer la carte magnétique qui faisait office de clé dans la serrure de la suite. Il poussa le battant, et s'écarta légèrement pour laisser entrer sa prétendante en premier. Ino pénétra dans la pièce rapidement et s'extasia sur le décor luxueux, se précipitant sur le balcon du petit salon privé pour admirer la vue depuis le vingt-et-unième étage de l'hôtel.

Sasuke referma doucement la porte derrière lui, se répétant comme un mantra que s'enfuir ruinerait sa réputation. Surtout qu'Itachi ne le lui pardonnerait jamais. Tout en rejoignant Ino, il tenta de repérer où étaient planquées les caméras. Orochimaru lui avait expliqué ce matin même que pour lui laisser plus d'intimité avec ses prétendantes, les cameramen ne seraient pas avec eux dans la suite dont la chambre, mais que celle-ci serait truffée de caméras et de micros.

La nouvelle ne l'avait en rien réjoui, loin de là. Il avait eu l'espoir fou que l'équipe de tournage réfrénerait les tentatives de viol des candidates, même s'il ne comptait pas sur eux pour les en empêcher mais plus pour défendre la pudeur des demoiselles. Hélas, mille fois hélas, tout espoir d'en réchapper s'était évaporé le matin même. Pire ! Itachi était clairement complice de ce crime organisé contre son intégrité physique.

" Une nuit entière ! Seul avec l'une d'elle ! Mais je vais me faire violer ! Tachi !"

Cependant, malgré son ton suppliant, presque larmoyant, son aîné l'avait regardé avec seulement un peu de surprise, nullement sensible à sa détresse. Puis, il avait porté le coup fatal, d'un ton d'évidence, signant définitivement la mort de Sasuke :

" Mais c'est le but non ? Que tu couches avec l'une d'elle...".

Ce fut donc sur ces derniers mots, cette ultime sentence le conduisant tout droit à la potence, qu'il était monté dans la limousine chargée de les emmener Ino et lui vers la métropole la plus proche et le lieu qui serait son échafaud. Il était tellement traumatisé par ce que venait de lui dire son frère, ce traître, qu'il avait hurlé de frayeur comme une fillette apeurée quand Ino lui avait effleuré l'épaule, alors qu'elle bouclait simplement sa propre ceinture de sécurité.

Sa réaction avait surpris la demoiselle, qui avait par la suite pris grand soin de ne pas le toucher. Le temps du trajet il s'était progressivement détendu, suffisamment pour retrouver toutes ses manières de gentleman quand ils sortirent de la voiture. La journée s'était déroulée paisiblement, à son grand étonnement. Une fois seule, sans ses concurrentes, Ino s'avérait être d'une compagnie somme toute agréable.

Tout en se promenant dans les rues commerçantes, ils avaient discuté de tout et de rien, Ino alimentant la conversation bien plus que Sasuke. Elle ne s'était pas collé à lui de manière insistante, le prenant parfois par le bras pour l'emmener voir telle ou telle chose, ses intérêts allant des vitrines de magasins aux monuments historiques très fleuris. Ils avaient déjeuné en terrasse d'une brasserie conviviale, sur une place piétonne entourée d'arcades.

L'un dans l'autre, Sasuke était plutôt satisfait de sa journée quand ils s'étaient arrêtés pour dîner dans un restaurant chic et huppé. Ses angoisses sur le déroulement de la nuit à venir étaient revenues en force durant le repas. Dans l'ambiance feutrée du restaurant, Ino lui avait fait clairement comprendre ce qu'elle espérait de cette nuit en tête à tête. Oh, elle ne le lui avait pas dit franchement, mais ses œillades, ses attouchements soi-disant innocents et le regard langoureux avec lequel elle le couvait ne lui laissaient aucun doute sur le sujet.

Sasuke avait pris bien soin de ne pas faire quoique se soit qui puisse laisser croire qu'il répondait positivement à ses avances, ne relevant aucun de ses sous-entendu, détournant le regard quand elle le fixait intensément, détournant toute conversation trop intime et écartant chaque partie de son corps effleurée. Mais en l'occurrence, à présent, à part pousser la demoiselle du balcon, il n'avait aucune chance de lui échapper.