𝗔𝗡𝗧𝗜-𝗥𝗢𝗠𝗔𝗡𝗧𝗜𝗤𝗨𝗘, sσσsɦʋ

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Devant le téléviseur, elles étaient assises l'une à côté de l'autre et elles ne savaient pas vraiment comment elles en étaient venues à joindre leurs mains. Mais c'était ainsi depuis presqu'une heure maintenant et aucune d'elles n'avait estimé qu'il était nécessaire de le relever. Alors, elles n'avaient rien dire, ni faire, si ce n'est profiter de ce contact anodin, finalement.

Le printemps avait vite laissé place à l'été et Soojin avait maintenant terminé ses examens. Tout s'était très bien passé selon elle et demain, elle allait recevoir ses résultats. Pour l'évènement, elle avait invité Shuhua chez elle et lui avait même proposé de dormir histoire de découvrir les résultats ensemble. Bien entendu, celle-ci avait accepté, ça lui faisait particulièrement plaisir d'avoir une place spéciale dans le cœur de son amie.

Mais la proximité entre les deux jeunes femmes était de plus en plus fine comme si elles avaient besoin de sentir le contact de l'autre contre elles. En fait, elles ne savaient pas vraiment comment les choses avaient pu en arriver-là, mais c'était simplement arrivé.

Le film toucha à sa fin et le générique se déroula.

Elles auraient pu se lever et partir dormir, Shuhua sur le canapé et Soojin dans sa chambre comme c'était prévu. Oui, mais ce n'était visiblement pas au goût de la taiwanaise. En effet, la fatigue la gagnait et elle n'avait plus vraiment de filtre à cette heure de la nuit. Alors, tout naturellement, elle posa sa tête sur l'épaule de Soojin. Elle fût alors surprise par son parfum, l'odeur de la cerise emplie ses narines, elle prit une profonde inspiration qu'elle espérait silencieuse, toutefois. Seulement, ça n'avait pas échappé à Soojin qui n'en menait pas plus large.

Elle pivota la tête pour embrasser Shuhua sur le front. Celle-ci, surprise, se redressa. L'ambiance prit une note nouvelle, quelque chose alourdissait l'air, elles avaient chaud alors que les températures n'avaient pas été particulièrement élevées. C'était à la fois étrange et enivrant. Elles étaient si proches qu'elles pouvaient sentir le souffle de l'autre. Elles échangèrent de longs regards intenses.

Tout ça était nouveau pour Shuhua, elle ne comprenait pas vraiment ce qui était en train de se passer. Tout ce qu'elle savait c'est qu'il se passait de drôles de choses dans son bas-ventre. C'était chaud et confortable, ça faisait comme des vagues, une promenade estivale en plein mer, douce mais grandissante. Elle avait envie de plus, elle avait envie d'être gourmande et goûter au plaisir mais elle n'avait pas les mots, elle ne suivait pas tout ce qu'elle vivait. C'était comme si son corps naviguait seul, alors que son esprit observe simplement. Alors, elle avait décidé de se laisser porter.

Malgré elle, Shuhua ne put s'empêcher de loucher sur les lèvres rouges qui se tenaient devant elle. Alors, ses joues s'empourprèrent, elle avait chaud, trop chaud.

Quant à Soojin, elle admirait la beauté de la jeune femme face à elle, elle était subjuguée par le tableau qui se peignait sous ses yeux. Les joues rouges de Shuhua lui donnait envie de les croquer. Elle se laisserait bien succomber pour voir quel goût elles avaient mais elle se contenta d'observer les réactions de la plus jeune. Elle avait peur d'être maladroite, trop entreprenante. Elle voulait que les choses aillent à son rythme, peu importe, elle la suivrait.

Pourtant, elle ne résistait pas à la tentation de poser ses yeux sur ses lippes rosées et légèrement gercées. Elle dût se retenir de toutes ses forces, si Shuhua ne faisait rien alors elle se reculera pour ne pas faire d'erreur. Et c'est ce qu'elle fit deux secondes plus tard.

« Non ! »

Shuhua se jeta littéralement sur les lèvres rouges de sa muse et l'embrassa précipitamment. Elle n'avait jamais embrassé mais les choses se faisaient naturellement, Soojin suivait la cadence et ne put s'empêcher de sourire dans le baiser. La candeur de la plus jeune l'amusait, elle avait envie de lui prendre la main pour caresser les nuages et suivre les étoiles. Elle se contenta de déposer délicatement ses doigts sur les joues de la taiwanaise pour reprendre le dessus.