7. 10 novembre 1998

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Comme souvent à la fin des cours depuis trois semaines, je suis parti chercher Til et mon carnet de croquis dans ma chambre avant de descendre dans le parc de Poudlard. Assis dans l'herbe en tailleur, le lance un petit sort de périmètre qu'Hermione m'a appris cet été quand j'ai adopté Til.

"Ça crée un champ de force, en quelque sorte, qui bloque le passage pour ceux que l'utilisateur veut, originellement c'est pour contrôler les déplacements des bébés et bambins mais ça devrait marcher sur les animaux, ça dit "êtres vivants" dans les instructions. Faudra que tu la sorte de ton dortoir cette pauvre petite boule de poil."

Donc me voilà, comme tous les jours après les cours, en train de laisser mon furet batifoler dans l'herbe pendant que moi je m'exerce en dessin. Je reste généralement là jusqu'au dîner et fais mes devoirs après, donc je suis dehors entre deux à quatre heures par jour à dessiner.

Généralement j'esquisse soit des personnes de mémoire ( c'est encore bien approximatif) soit des paysage comme le parc devant moi, le lac, la forêt interdite, la nouvelle cabane d'Hagrid avec son potager... bref ce que je vois. J'étais tellement concentré sur ma feuille que j'ai à peine senti et entendu une personne s'asseoir à côté de moi.

J'ai fini par relever la tête et Til, que je suivais du regard se mit à courir, non pas vers moi mais à côté de moi. En revenant sur terre j'ai senti cette présence à mes côtés mais pas trop près. J'avais senti cette odeur musquée. J'ai entendu ce souffle régulier et bas. Draco Malfoy qui regardait droit devant lui, assis par terre, dans l'herbe, à côté de moi... J'aurais presque crié.

Pour éviter de montrer ma stupéfaction, face à ce calme qui contrastait avec l'animosité originelle de notre relation j'ai sorti un simple:

"H- Bonsoir Malfoy.

D- Bonsoir Potter."

Pas d'insulte, pas de ton mordant, pas de surnom humiliant, rien, juste de la politesse. Plutôt normal mais pas quand il s'agit de Malfoy et Potter. Bien qu'en fin de compte il faut que je prenne compte de son comportement depuis la rentrée et que finalement, c'est ça le nouveau normal avec Malfoy. Sans y penser plus je me remets à griffonner dans mon carnet, jetant un petit coup d'œil de temps en temps à Til puis à Malfoy qui n'en dit rien de plus. Je me pose milles et unes questions mais ne les vocalises pas. Le moment est trop parfait, l'ambiance trop légère. J'étoufferais si j'ouvrais ma grande bouche de gryffondor pour gâcher le tout et que Malfoy me lançait un de ces regards de glace brulante qui veut tout dire.

L'heure du dîner arrive à grand pas donc je ferme mon carnet et attrape Til pour aller les déposer dans le dortoir. Je me relève et lâche un bref "J'y vais Malfoy, a plus tard." avant de me retourner vers le château mais avant le moindre pas de plus, la voix de Malfoy m'arrête.

"D- Est-ce que tu m'en veux?

Je me retourne pour me mettre face à lui, et le trouve debout me fixant d'un regard toujours froid mais pas froid menaçant comme avant. Là c'est différent ; en même temps il est différent.

H- Bien sûr que je t'en veux.

Il se tend mais je continue avant qu'il en place une.

H- Je t'en veux d'avoir fait ce que tu as fait. Que ce soit à l'école ou à la guerre. Même si tu n'as rien choisi, tu as fait tout ça.

J'essayais d'avoir un ton calme, sans paraitre aussi froid que lui en sixième année. J'essaie juste d'être honnête. Je lui en veux à ce Draco qui cherchais chaque occasion pour me rabaisser, m'attirer des ennuis, m'insulter, moi ou mes amis. Mais j'ai de la sympathie pour le Draco de la tour d'astronomie, le Draco de de la salle à manger de son manoir et celui au milieu de la cours de Poudlard.

D- Et... est-ce qu'il y a quelque chose que je puisse faire?

H- Bien sûr que tu peux."

J'eu faible sourire. Je cale Til sur mes épaules avant de m'avancer vers Draco en tendant la main. Il n'y a rien à dire, il sait ce que c'est, une demande d'amitié, comme la sienne à 11 ans. Quelque peu abasourdi, il regarde ma main, puis mon visage puis re ma main tendue avant de la serrer et en me regardant les yeux.

"Merveilleux. On se voit demain en cours Draco."

Sur ses derniers mots je me dirige vers les dortoirs avant d'aller à la grande salle, où Draco est déjà, tout comme Neville, avec qui je mange presque tous mes repas, parfois Ginevra se joint à nous mais c'est rare.

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Zinzolin casiasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant