Prologue.

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15 ans auparavant.

Je le regardais au loin, il était si admirable, je comprenais pourquoi Papa prenait autant de temps pour lui, il était spécial.

La salle arc en ciel était pleine de gardes, il n'était pas un garçon contrôlable, il voulait être libre et retirer les méchants de ce monde.
Je dois avouer que je le comprenais, on ne se parlait pas vraiment car il était mon aîné et que Papa n'acceptait pas qu'on se côtoie régulièrement, il avait peur que 001 me mette des idées noires en tête.

Mais j'étais déjà d'accord avec tout ce qu'il disait et pensait, je pouvais le sentir, il allait changer le monde, il méritait d'être libre.

Mon regard ne voulait plus se détacher de lui, de ce que j'avais entendu son vrai nom était Peter.. enfin je crois, j'écoutais de temps en temps aux portes pour m'informer sur lui.

Il m'intriguait énormément.

Papa me disait souvent que l'approcher ne me serait pas bénéfique, pour lui j'étais une fille sage et pure, je devais le rester.
J'étais sa petite fille, sa Harper.

Il était le seul à m'appeler comme ça, les autres de l'hôpital me nommait 002, sûrement car je suis venue après 001.
Je dois avouer que cela m'attriste, j'aurai aimé être aussi spéciale que lui, que tout le monde m'apporte l'attention qu'il a si facilement.

Et tout ça pour quoi ? parce que je suis moins puissante que lui, mes pouvoirs ne sont pas les mêmes, je suis juste un copié collé.. je n'ai même pas ma vraie identité.

Je suis 001, en fille et en plus jeune.

Je grogne légèrement, puis une voix me sort de mes pensées.
C'était Papa.

-Harper, viens là ma fille.

Je souris intérieurement en l'entendant m'appeler, 001 me jette un regard rapide comme pour me prévenir de ne pas trop l'approcher et je racle légèrement ma gorge.

Je m'avance vers eux lentement, hésitante, j'avais l'impression de marcher sur des œufs à chaque pas de plus.

Papa me prends la main pour m'attirer un peu plus, puis il me donne une glace à l'eau, immédiatement je saute de joie.
Nous n'avions jamais le droit à des sucreries à l'hôpital, j'étais tellement heureuse.

-Numéro 1 a passé les examens sans essayer de tuer quelqu'un alors voici une récompense pour vous deux.

Je regarde Peter, qui lui ne montre aucune émotion sur son visage, il avait deux ans de plus que moi, j'en avais 6 et lui 8.
Je pense que c'est sûrement car je suis jeune, je suis une enfant à ses yeux, une enfant qui saute de joie pour une glace à l'eau.

Mon sourire s'efface et je jette la glace par terre, elle s'écrase et numéro 1 écarquille légèrement les yeux.
Il sourit légèrement avant de regarder la réaction de papa.

-Harper, ce ne sont pas des manières, qu'est-ce qu'il te prends ?

Je ne lui lance pas un seul regard, j'ai l'impression que cela le contrarie beaucoup.
Il prend violemment la main de numéro 1 avant de sortir de la salle arc en ciel, il marchait vite, beaucoup trop vite pour de petites jambes comme les miennes.

-Papa.. doucement s'il te plaît, je vais tomber.

Il ne répond pas, je constate que son visage s'est crispé et que ses sourcils se sont froncés.

Je l'ai énervé.

Il ouvre la porte de nos chambres en faisant rentrer numéro 1 dans la sienne en premier, il l'a referme, puis m'emmène dans la mienne.

Avant de sortir, il me regarde droit dans les yeux avec un air légèrement déçu.
Je n'aimais pas ça.

-Tu vois l'influence qu'il a, il ne t'as même pas parlé que tu deviens aussi mal élevée que lui.

Je mordille ma joue en plissant les yeux quand il claque la porte pour sortir de ma chambre, puis je m'allonge sur mon lit en tapant du pied contre le mur.

Après quelque minutes, j'entendis quelques chuchotements, j'arque mon sourcil étonnée, serai-je  devenue folle ?

Mais non, ça continue et de plus en plus fort, ça venait des aérations.
Mon rythme cardiaque s'accélère en comprenant que c'est numéro 1.

-Je ne te pensais pas aussi rebelle, Harper.

Un rictus se forme sur mes lèvres mais il disparaît aussi vite quand je comprends qu'il se moque de moi, je continue de m'énerver toute seule en sautant dans mon lit.

Ne plus jamais...

Ne plus jamais me laisser avoir..

Ne plus jamais me laisser avoir par un monstre !

C'était la devise, je n'allais plus jamais le laisser se servir de moi, je savais qu'il voulait que Papa se retourne contre moi.

Mais maintenant j'allais être la parfaite petite fille.

L'humaine et son monstre (peter ballard 001)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant