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Le début des Jeux

Charlotte respirait profondément, les yeux fermés, tandis que la plateforme s'élevait sous ses pieds. Elle tenait très fort le ruban que sa petite sœur lui avait offert avant de partir pour le Capitole. Elle repensa à sa famille, à leurs visages toujours souriants même après des heures de travail. Elle le ferait. Elle gagnerait. Pour eux, pour le district Onze. Elle releva la tête, observant l'arène qui s'offrait à elle, malgré la lumière que dégageait Jean Kelvin, loin devant Charlotte. 

Les autres regardaient aussi les alentours : bien que les arènes furent habituellement naturelles et boisées, ce qui s'étendait devant eux était une immense mer, parsemée de petites îles reliées les unes aux autres. Un immense paquebot naviguait entre elles. Interloquée, elle préféra regarder le contenu de la Corne d'Abondance. De nombreuses victuailles, des armes, des protections.... A quelques pas de sa place se trouvait un petit pain couvert de graines. Un pain du Onze. Ce n'était pas le moment d'hésiter. Elle le ferait, et rendrait le sourire  à sa famille !

Le gong retentit. Au loin, la voix de Jean Lefoute retentit.

- Bande de petits connards, même si c'est la 69EME EDITION, ARRÊTEZ DE DIRE "NICE" ! CREVEZ TOUS DANS CETTE ARENE !

Les tributs s'élancèrent vers la Corne, pataugeant dans quelques centimètres d'eau. Charlotte aperçut, à quelques mètres, une arbalète. Son père lui avait appris à s'en servir, elle était confiante de sa maîtrise. Elle piqua un sprint, tendit le bras, et se fit transpercer le coeur par un couteau lancé par Ony, qui s'enfuit vers les îles en prenant l'arbalète. Charlotte mourut sur le coup, sans le temps d'un dernière pensée pour sa famille. Le canon retentit.

Jean-Kelvin faisait saillir ses muscles du haut de la Corne d'Abondance, prenant la pose. Les tributs étaient gênés par le rayonnement qui émanait du jeune homme, et ne voyaient absolument. Quand soudain, Marnie jeta un objet à la tête de notre dieu à tous. Un recueil de Ronsard. Horrifié, le beau gosse tomba en arrière, et partit loin de ce qu'il considérait comme une insulte à la poésie. La jeune fille ramassa un tome de Two Piece par terre et courut en le lisant. Aminya courait, gênée par sa tenue qui révélait ses sublimes courbes, et ramassa un sac à dos qui traînait par là. Elle trébucha sur ses talons hauts, et ferma les yeux, se préparant au pire... Au lieu de ça, Themis l'aida à se relever.

- Tu n'as rien ? dit il en essayant de regarder Aminya dans les yeux pour ne pas paraître distrait par autre chose.

- Oh, merci beaucoup ! Depuis que ma famille m'a abandonnée, cela m'arrive fréquemment... Quand je repense à mon père qui m'abusait, je.....

Elle s'efffondra sur le sol en pleurant, et Themis, saignant du nez, la porta sur son dos.

Jessica fouinait dans le tas et repartit avec un sac Gucci en direction du paquebot, tandis que la plupart des autres tributs s'étaient enfuis comme des victimes avec quelques objets. Le bel Olivier Carglasse, lui, était le seul resté sur place, et pris tout ce qu'il restait. Cependant, il remarqua un impact. Une fissure. Il ne put s'empêcher de tenter de la réparer, mais c'était en fait un piège des Juges, et la Corne explosa dans un feu d'artifice tandis que le canon retentissait. Adieu, Olivier Carglasse. Sa dernière pensée fut cet impact, cette fissure.

Un peu plus loin, sur une île recouverte d'arbres, Dars avançait prudemment. Sa petite taille lui permettait d'être très discret, mais il s'arracherait les cheveux plutôt que de le reconnaître. Il sortit de la forêt, lentement, et fut ébloui par une sublime lumière aveuglante qui tombait du ciel !

T/P, qui suivait la scène sur son IPhone X, fut choquée déçue, et pleura du sang tellement cette vision était belle.