Il pleuvait des cordes ce soir-là. Les gouttes d'eau rebondissaient avec violence contre les galets formant la route principale. Serpentant entre les arbres d'une sombre forêt et se dédoublant pour ensuite se rejoindre plus loin dans des carrefours sans aucune indication, cette dernière causait du tort à bien des voyageurs. De plus, de hauts arbres empêchaient d'avoir une quelconque visibilité, même la journée. Alors parfois, des charettes arrêtées sur un bord de la route étaient retrouvées, ses conducteurs morts de faim.
Enfin, encore fallait-il retrouver les corps avant les animaux sauvages.
Ce chemin, renommé par les locaux « Le chemin des âmes errantes » menait jusqu'au château où résidaient la reine et ses enfants, ainsi que leurs serviteurs. Bien sûr, ce n'était qu'une supposition, car personne, à part les habitants de la vieille bâtisse, n'avait su sortir du dédale qu'était la forêt.
Alors lorsque les habitants du village à l'orée des bois virent un carrosse s'y enfoncer, roulant à toute allure, ils se demandèrent qui était le fou qui osait y pénétrer. Le véhicule en question s'engouffra sur la route sinueuse, tournant tantôt à droite, tantôt à gauche selon les embranchements.
En observant le cochet qui frappait sèchement, de sa cravache, les chevaux tractant le carrosse, on pouvait alors aisément deviner qu'il connaissait le chemin. L'homme d'un certain âge était trempé jusqu'aux os, mais continuait de pousser les canassons à la robe marron à aller toujours plus vite, un air angoissé déformant ses traits.
La pluie rendait les galets glissant, ce qui faisait parfois déraper le véhicule. Malheureusement, le domestique n'avait pas le temps de s'en préoccuper, il ne pouvait que prier pour ne pas renverser le carrosse.
Ce dernier filait a toute allure, ne s'arrêtant à aucun moment. Mais malgré sa course effrénée dans une obscurité quasi totale, seulement repoussée grâce à une piètre lanterne, le véhicule ne renversa rien ni personne.
« Accélérez, bon sang de Dieu ! Ou nous n'allons pas arriver à temps !» hurla une voix depuis l'intérieur de l'habitacle.
« J-Je fais ce que je peux », répliqua le conducteur, la gorge nouée d'appréhension.
Tout reposait sur lui. Il ne pouvait pas se permettre d'arriver en retard, sinon le maître n'y survivrai pas. Il était l'avenir du pays, le perdre serait une tragédie.
Alors, déterminé à faire tout ce qui était en son pouvoir pour sauver le jeune homme en question, il cria en frappa encore plus ses chevaux, cherchant à aller toujours plus vite.
Après seulement quelques minutes le carrosse arriva devant le château, dont les grilles étaient ouvertes en grand. Ils les attendaient.
À cause de la pluie torrentielle qui s'abattait sur la région, aucun animal ou insecte ne se promenait dehors. Aussi, la bâtisse semblait abandonnée, morte.
Mais en se rapprochent, le cochet pu voir une silhouette tenant un chandelier se découper dans la nuit, abritée sous le porche de l'entrée des domestiques.
Vite, l'homme tira sur les rennes pour que les deux équidés à la robe marron tournent et se dirigent vers la femme qui les attendait.
Il arrêta ensuite brutalement le véhicule, et couru ouvrir la portière à ses passagers, sans oublier la petite marche afin d'éviter une quelconque chute -un seul blessé était suffisant.
Le premier à sortir fut un homme d'âge mûr, à l'air grave accentué par ses sourcils fournis plissés et sa mâchoire mal rasée contractée. En suivant vinrent une femme à l'air préoccupé et enfin un jeune garçon d'à peine 12 ans qui ne savait pas trop ce qu'il faisait là. Au vu de ses yeux gonflés, ses parents l'avaient certainement tiré d'un lourd sommeil.
« Pourquoi avez-vous emmené votre fils, Dr.Gredald ? » demanda la femme aux chandeliers, qui était en fait une jeune fille aux cheveux noirs corbeaux et aux yeux verts.
« Nous ne pouvions le laisser seul par ce temps ! » s'indigna la mère de l'enfant.
« Amelia, je suis désolé de vous imposer sa présence, mais nous ne devons pas perdre de temps », la pressa l'homme.
« Vous avez raison... »
Elle déglutit.
« Suivez moi, je vais vous montrer où- »
« Ma Dame ! » la coupa une femme d'âge mûr -certainement une domestique-, alors qu'Amelia se retournait pour ouvrir la voie.
« Anne ? »
Les yeux de l'adolescente se mirent à briller.
« I-il s'est réveillé ? » demanda t-elle, la voix gonflée d'espoir.
Mais malheureusement, tout se brisa lorsque, par-dessus le fracas de la pluie, la domestique annonça l'irréversible :
« Je suis désolée, mais il n'a pas pu tenir jusqu'aux soins du médecin. Il est mort ma Dame. »
Il y eu un instant de flottement, où même la pluie sembla se suspendre, retenant son souffle.
Puis le chandelier tomba de la main de la noiraude, et, à l'image de son coeur, les bougies perdirent leur flamme, elle qui les faisait briller de mille feux, et devinrent dures et froides.
Comme un déclic, le monde se remit alors à tourner.
Abandonnant toute dignité, Amelia tomba à genoux et laissa échapper des pleurs trop longtemps retenu. Ses sanglots faisaient se mouvoir ses épaules et déchiraient la nuit pourtant déjà loin d'être silencieuse. Les quelques gouttes de pluis déposées sur son visage se mélangèrent aux perles salées qui sillonaient son visage sans s'arrêter, parcourant ses joues et son nez rougis, pour finir par s'écraser sur sa chemise de nuit maintenant tachée de boue.
Un premier éclair déchira alors le ciel, le tonnerre ne tardant pas à gronder peu de temps après.
Le ciel exprimait sa peine, couvrant par respects les gémissements et les cris de peine de la jeune princesse qui venait de perdre son promis.
La lune, dévastée par ce qu'elle voyait, préféra se retirer derrière les nuages noirs opaques, et attendit patiemment que le médecin et sa femme fasse rentrer la jeune fille au cœur brisé et aux yeux rougis dans le château.
Car cette dernière savait.
Elle savait que la vie n'en avait pas finit.
Ni avec Amelia, ni avec Jungkook qui, du haut de ses 12 ans, était resté coi face à la scène qui s'était jouée devant lui.
Bonjour bonjour !
Alors, ce prologue ? J'espère qu'il vous donne envie de lire la suite, en tout cas moi j'ai eu du plaisir à l'écrire ! Ceci est donc ma première histoire, un Jungkook x oc !
Vous êtes peut-être un peu perdus quant à ces quelques paragraphes, mais ne vous inquiétez pas le chapitre 1 arrive bientôt !
Je ne pense pas avoir un rythme de parution régulier en premier lieu, tout simplement car n'ayant encore jamais posté je ne sais pas à quelle fréquence je peux écrire et vous livrer des chapitres bien ficelés.
Mais d'ici une dizaine de chapitres, soyez assurés que j'aurai trouvé une organisation fiable ! Je vous informerai alors, eheh.
En attendant, merci à vous d'avoir lu ce début d'histoire, et j'ose espérer que la suite vous fait envie !
May ♡︎
VOUS LISEZ
Hégémonie [ Jungkook x oc ]
Fanfiction𝐇𝐞́𝐠𝐞́𝐦𝐨𝐧𝐢𝐞, 𝐧.𝐟 : Suprématie d'un État, d'une nation sur d'autres. Quand au milieu des coups d'État et des tentatives d'assassinat les règles de l'échelle sociale sont brisées. Amelia n'a toujours connu que les murs de son château. Bient...