Les oiseaux migrateurs, à la recherche de chaleur pour réchauffer leur plumage, rayaient le ciel bleu de ce matin automnal afin de s'aventurer dans les contrées du sud, véritable source de caloricité. Les groupes de volatiles ne se mélangeaient pas, et volaient toujours avec une certaine organisation. La voûte céleste semblait alors être la scène d'un bal éthéré, composé de groupes au placement et au rôle bien défini. Tous s'élançaient, se croisant et se frôlant sans pour autant se rencontrer. Le doux soleil déjà haut faisait office de projecteur, éclairant de son corps les vedettes éphémères.
Sur Terre, au milieu des arbres aux feuilles rouges et tombantes, l'ombre des oiseaux se reflétait sur les brins d'herbe verdoyants et gorgés de rosée. Le bruit des ruisseaux et des insectes étaient la seule source de bruit, répandant un calme apprécié de chaque être sauvage qu'habritait la forêt.
Cette dernière, qui entourait le château, tapissait chaque jour un peu plus le sol de ses enfants rougis, qui se complaisaient à se balancer au grès du vent, avant de se déposer en douceur sur le sol boueux. En ce mois d'octobre, la nature se préparait petit à petit au froid de l'hiver qui approchait, tout comme les animaux qui approvisionnaient leurs réserves.
Tandis que les écureuils récupéraient les fruits à coques pour les cacher, les souris, elles, tentaient de trouver refuge dans les maisons, tout comme les araignées.
S'élevant dignement au cœur de la forêt, la forteresse royale semblait alors être un très bon parti pour l'hiver. Un petit mulot était d'ailleurs en train d'essayer de pénétrer dans l'enceinte de la bâtisse, ayant repéré un trou lui permettant d'accéder à la salle du trône.
Après plusieurs dédales creusés par ses prédécesseurs dans les murs, le petit animal arriva dans une large salle aux trois murs en pierre recouverts de drapeau et de tableaux. Ces derniers représentaient les membres de la famille royale, étant espacés et parfois alternant avec des armes accrochées au mur. Haches, arbalètes et dagues réfléchissaient la lumière traversant les larges vitraux transparents placés sur toute la longueur du dernier mur. Le haut plafond caché par les épaisses poutres en bois était plat, supportant l'étage supérieur. Le sol, lui, était fait de dalles beigeâtres légèrement usées par le temps. Sur l'un des côtés, une grande porte en chêne massif était gardée par deux hommes en armure, faisant face aux trônes, qui accaparaient le regard de quiconque entrait dans cette pièce. Les sièges royaux se trouvaient en face de l'unique sortie, tout au fond, et étaient surélevés. Le sol, arrivé au trois quarts de la pièce vers le fond, devenait alors des marches, et après 6 enjambées sur un tapis rouge, deux trônes étaient alors accessibles. L'un était large et plutôt carré, tandis que le second se faisait plus discret et jouait plus sur la hauteur.
Le mulot, habitué au calme de la forêt, fut de suite décontenancé par le violent débat qui avait lieu en face de lui : deux humains, un homme et une femme, semblaient se disputer, sous le regard exaspéré d'une jeune femme assise sur le plus fin des sièges.
Longs cheveux noirs corbeaux, yeux émeraudes au regard perçant et teint de neige, cette dernière régnait en maître sur la salle. Un grain de beauté, petit éclat sombre qui contrastait avec le rose de ses lèvres douces, attirait le regard sur ces dernières. Sa prestance semblait éclipser quiconque se trouvait dans les environs, paliant aux centimètres qui lui manquaient pour se faire remarquer dans les lieux fortement fréquentés.
« Princesse, je vous en prie, vous devez nous aider !» pleura la femme, en s'inclinant bien bas.
Le visage impassible, assise élégamment sur son trône, Amelia regardait silencieusement les deux villageois qu'elle avait devant elle, chacun effleurant la quarantaine.
« Ne l'écoutez pas ! Sauf votre respect, Majesté, mais cette bonne femme ment comme elle respire ! s'écria l'homme, sa barbe noire entaillée de poils blancs touchant la base de son cou à chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Je l'ai déjà entendue de vanter d'avoir aperçu un esprit de la forêt... Cette dame que voilà est folle !»
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Hégémonie [ Jungkook x oc ]
Fanfiction𝐇𝐞́𝐠𝐞́𝐦𝐨𝐧𝐢𝐞, 𝐧.𝐟 : Suprématie d'un État, d'une nation sur d'autres. Quand au milieu des coups d'État et des tentatives d'assassinat les règles de l'échelle sociale sont brisées. Amelia n'a toujours connu que les murs de son château. Bient...