Chapitre 4 - Partie 1

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C'était à moi de poser la question ! C'était mon campus, pas le sien. Bien que rien ne m'appartienne réellement, mais j'étudiais ici, ce qui n'était pas son cas.

— J-Je déjeune, lâchai-je en évitant son regard.

Il n'était pas seul. Evidemment, un gars comme lui ne trainait pas tout seul. De ce que je pouvais en voir, ils étaient un groupe de 5 ou 6 personnes, dont la plupart des filles. L'une d'elles s'approcha d'ailleurs de Nathan, parlant fort, comme pour être certaine que tout le monde comprenne qu'elle lui parlait et qu'elle avait là un privilège réservé à une élite dont elle faisait partie.

— Un problème ?

— Nan. Partez devant je vous rejoins.

Pardon ?

— Hm. D'accord, dit-elle en me jetant un regard que je ne pus traduire.

Le groupe s'éloigna en effet, non sans faire un peu de bruit. Je détournai la tête face à leurs regards, inexorablement attirés vers Nathan. Lui et sa belle gueule avaient le don d'attirer l'attention et je n'étais qu'un dommage collatéral.

Cramponné à mon téléphone, comme si celui-ci pouvait me cacher, je ne vis pas Nathan tirer la chaise devant moi, mais je l'entendis. Je relevai le regard, surpris par son geste. J'avais bien compris qu'il allait rester, mais de là à s'installer en face de moi, comme si tout était parfaitement normal, c'était bien trop pour mon cœur.

— T'as reçu mon mail ? commença-t-il de but en blanc.

— O-Oui. Je n'ai pas encore regardé parce que tu l'as rendu en retard.

— D'ailleurs, je voulais parler de ça avec toi.

Je plissai les yeux, pas certain de comprendre. C'était de sa faute s'il avait rendu en retard et que le planning du projet était chamboulé. Je ne voyais pas de quoi il voulait que l'on discute alors que, de mon côté, j'avais tout fait dans les temps.

— Les deadlines sont trop restreintes. Je suis master, j'ai masse de boulot à côté et si je suis à la lettre le planning, j'ai plus de vie.

— Tu l'as accepté pendant notre réunion, me défendis-je en me cachant à moitié derrière mon téléphone portable, encore entre mes mains.

— Quelle réunion ? On s'est vu une fois ! Le reste on a vu par mail, même pas un coup de téléphone quoi.

À l'entendre, on avait l'impression que c'était de ma faute. Et ça se disait maître designer en dernière année ? À pleurnicher sur une deadline tout à fait correcte si l'on était sérieux et rigoureux.

Je fronçai les sourcils, mes lunettes encore sur le nez à cause des écrans que j'utilisais très souvent. La musique de mon jeu s'était arrêtée et mon écran était verrouillé. Techniquement, je n'en avais plus besoin, sauf que, même si c'était mon crush que j'avais en face de moi, c'était dans le cadre des études, et donc je n'avais pas spécialement envie que cette discussion s'éternise.

— Tu ne m'as pas répondu, alors j'ai considéré que tu n'avais pas d'objection sinon tu te serais manifester. La deadline est là pour qu'on avance à bon rythme et qu'on évite de se perdre si l'un ou l'autre est largué. On a peu de temps pour boucler le jeu, et si on ne respect pas le planning que j'ai fixé, on n'y arrivera jamais.

— J'ai pas répondu parce que j'avais pas fait gaffe que les dates étaient aussi serrées ! J'ai bientôt mon stage et je bosse à côté. Si je suis tes indications, c'est à peine si j'ai le temps de manger et de dormir, déclara Nathan indigné.

Par-Delà les ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant