Chapitre 5

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Le lendemain, Itoura se réveilla dans une pièce paisible , il y avait un feu de cheminée qui réchauffait la pièce et une délicieuse odeur émanait de l'extérieur, cette petite pièce lui faisait étrangement penser à sa maison d'enfance qui était elle aussi dans le village.

Il se releva du lit sur lequel il était couché intrigué et se mit à inspecter la pièce, il remarqua vite qu'il était couvert de bandages et que quelqu'un avait donc été aux petits soins avec lui alors qu'il était inconscient.

Il se mit à sourire, il avait pu sauver une partie des habitants de son village d'une attaque si meurtrière tout en restant lui-même en vie, alors rassuré il s'avança vers la porte principale et tourna sa poignée glaciale en direction de ce délicieux parfum qui l'attirait tant.

En sortant il fut complètement ébloui par le soleil et se rendit compte qu'il n'était que dans une petite maison aménagée pour une seule personne cette fois-ci faite de briques, le village était déjà en reconstruction tout le monde travaillait dur malgré le soleil et les nombreux dégâts causés, il pensait la volonté du village de Parawol Tougué inébranlable, il en était fier.

Malheureusement c'est en marchant dans le village qu'il pu se rendre compte que contrairement à lui les habitants étaient meurtris, la bonne ambiance que dégageait le village avant l'attaque avait disparu plus personne ne dansait ou ne souriait. Chacun travaillait tous presque d'une façon robotique, les tragiques événements de la veille avaient non-seulement détruit le village mais ils avaient aussi détruit son identité, alors attristé Itoura vint s'asseoir sur un banc en face du lever de soleil, c'était son endroit favori du village un banc en face de la forêt sur lequel on pouvait observer le soleil se lever et se coucher.

En regardant au loin il repensait aux dernières paroles de son chef, il n'était pas sûr de pouvoir lui succéder car malgré tous les combats qu'il a mené hier soir il n'a pas su empêcher les pertes humaines, nombreuses figures emblématiques y étaient passées rien ne sera plus jamais comme avant.

Alors qu'il s'apprêtait à se lever résolu au fait qu'il devait laisser la place du leader à un autre quelqu'un vint lui mettre une tape sur l'épaule, il reconnut vite Kownareff qui s'était ramené sachant que Itoura venait souvent ici méditer.

Il avait vu Itoura marcher au loin et était persuadé qu'il allait mal alors qu'il le considérait comme un homme véritable, un dur, un héros il s'installa alors à ses côtés et se mit à lui parler dans le but de le réconforter.

"J'ai oublié ton nom désolé mec,on se connait p't'être pas depuis longtemps mais...en tout cas sache que je comprend ce que tu ressens, tu devrais t'y résoudre on ne peut pas toujours sauver tout le monde." dit le cowboy serrant alors son poing en grinçant des dents, il reprit "Je sais...c'est horrible, c'est injuste mais si tu veux pouvoir te pardonner à toi-même il va falloir te surpasser, tu peux pas te morfondre toute ta vie!".

Itoura se releva alors et regarda Kownareff en ricanant avant de lui dire "Un gamin qui s'amuse à matter les danseuses crois pouvoir me donner des leçons de vie ?" Cependant derrière ses airs de bonhomme insensible Itoura avait été touché par l'intention du jeune homme, il avait compris que Kownareff était quelqu'un qui avait lui aussi dû vivre des choses horribles et allait essayer de suivre ses conseils.

"D'ailleurs, Abdul va bien ?..." demanda Itoura inquiet pour la santé de celui qu'il considérait déjà comme un ami "Pas trop, il essaie de se rassurer en se disant que si elle devait y passer c'était la volonté de Dieu et qu'elle doit être heureuse au paradis...fin'bon tu devrais passer le voir un de ces quatres" lui répondit alors le cowboy.

Itoura acquiesce alors avant de saluer Kownareff mais ce dernier lui fit signe de se retourner, quelqu'un était là pour lui parler.

En se retournant il pu aperçevoir une femme assez grande portant des bijoux traditionelles assez prisés, elle portait aussi quelque-chose qui lui semblait assez lourd dans son dos, Itoura se rendit vite compte que c'était la femme du chef.

Il s'avança vers elle pour lui accorder ses plus sincères condoléances, elle les accepta avant de se mettre à le remercier.

Itoura ne comprenait pas, il lui répondit alors "J...Je n'ai rien fait, je ne mérite pas de remerciement sincèrement..." elle se mit alors à sourire avant de le prendre dans ses bras "Votre détermination a toujours inspiré mon mari, vous étiez presque son modèle il vous admirait profondément Itoura alors...merci d'avoir toujours été là pour lui." Alors qu'il ne savait que dire tant il était pris par l'émotion quelqu'un d'autre vint serrer dans ses bras Itoura, c'était un petit garçon, celui qu'elle portait dans son dos.

Elle reprit alors "Voici mon fils...Saidou, il tenait aussi à vous remercier vous êtes son héros."

Itoura prit alors l'enfant dans ses bras à son tour et ne pu s'empêcher de lâcher quelques larmes, il s'était rendu compte que malgré le fait qu'il n'ait pas pu sauver tout le monde les gens admiraient sa détermination et son attachement envers le village, se morfondre n'allait pas l'aider à devenir quelqu'un de meilleur qui pourrait être là pour ceux qui auraient besoin de son aide.

Il se releva alors séchant ses larmes et souriant avant de se mettre à foncer vers le village utilisant son stand pour transporter les matériaux et réparer tout les dégâts potentiels qui auraient pu être causés, cette fois il remarquait qu'à chacune de ses interventions les villageois regagnaient le sourire, le simple fait de le voir pouvait redonner de l'espoir à certain et une fois chaque maison correctement restaurée il fonça vers la maison de son ami Abdul pour lui adresser ses condoléances, il le prit dans ses bras avant de le faire sortir pour lui montrer le village.

Tout était à nouveau restauré, les habitants quand à eux décidaient à leur tour de ne plus se morfondre, se disant que plutôt que de vivre les morts dans la tristesse il est préférable de les accepter imaginant que leurs proches devaient reposer au paradis et n'aimeraient pas les voir au plus bas, le village de Parawol reprenait de sa superbe organisant alors le soir même des grandes funérailles en l'honneur du chef et des braves habitants ayant péris des mains de l'armée.

Jojozoi Partie 0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant