37. Ultimatum

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Ce soir encore, le Royal Monster était bondé, agité et bruyant ! On ne compte plus les verres de bières, de tequila, que les clients se sont enfilés. Son bureau étant très éloigné de la pièce commune où se sont installés les bruits, lui permet de profiter pleinement de son appel vidéo. En effet, assis depuis trente minutes dans son fauteuil en cuir, Tony Fares est en pleine visioconférence avec l'un de ses collaborateurs mexicains. Il traite affaires, bien que ses pensées n'y soit mêlés. Il n'attend que se termine cette visio pour sauter dans sa voiture et rouler à vive allure vers chez Liv ! Toute cette journée, il n'a pas pu se libérer. Martin Vergara a eu besoin de lui pour de petites activités qui se sont enchaînés, drainant les heures. Évidemment, Tony ne pouvait refuser. Il doit tout à cet homme, en plus de le respecter. Pour retrouver sa femme, comme il aime à penser, il compte se servir du traceur installé dans le téléphone portable qu'il lui a offert pour le mener à elle. C'est d'ailleurs grâce à ce dispositif qu'il a pu la retrouver la dernière fois avec Julian. Il espère simplement qu'elle ne soit pas encore avec lui. Ça serait compliqué si ce gamin osait se mettre entre eux.

Liv lui manque horriblement, cela se voit pleinement avec sa déconcentration, son déséquilibre. Tony aimerait pouvoir tout effacer et que tout redevienne comme avant. Il aimerait la serrer dans ses bras, l'embrasser à en prendre la langue.

— Tony tu m'entends ?

— Euh, oui pardon, que disais-tu ?

— Je disais que la cargaison ne sera possible que le jeudi d'après celui-là, on a pas encore réunis les éléments. Il faut qu'on soit prudent pour que tout soit subtil, tu le sais.

— Oui la subtilité est de mise, renchérit-il machinalement.

— Voilà, je te rappelle dans deux jours pour l'avancée.

L'appel se coupe enfin, Tony souffle, refermant son ordinateur avec soulagement. La tête qu'il place contre le dossier du fauteuil, il ferme les yeux comme pour s'accorder un peu de répits. Il est exténué de tout. Sauf que très vite la porte de son bureau s'ouvre sur un cinquantenaire trapu, de crâne rasé dont le visage n'est pas si désagréable à la vue. Il fait son entrée en compagnie de deux gardes du corps vêtus de costumes noires tout comme lui. De sa canne sur laquelle il prend appui, il regarde Tony avant de souligner dans un ricanement rauque :

— On fait la sieste Tonio !

Tonio, c'est le surnom donné à Tony Fares. Cela remonte à plusieurs années quand il n'était qu'un enfant. Il peut s'agir d'une marque d'affection.

Celui-ci à l'entente de cette voix familière, se redresse en flèche, surpris de le découvrir là devant lui dans son antre.

— Kasem ?! Kasem qu'est-ce que vous venez faire là ? Je ne vous attendais pas !

Tony se précipite pour le saluer d'une main ferme, Kasem en profite pour lui tapoter l'épaule s'assurant qu'il soit en forme. Sa cigare en bouche, il ordonne à ses hommes de les laisser seuls.

— Que me vaut l'honneur de votre visite ? S'enquiert Tony en servant un verre de whisky frais à son hôte s'étant déjà installé dans un canapé.

— Disons que je suis venu passé mes vacances en Espagne, et comment ne pas faire un tour ici pour te voir et également tes filles. Tu sais que l'autre que tu m'as refilé n'a pas fait long feu, j'en veux une autre. Pas d'une poupée gonflable cette fois.

Empreinte VicieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant