Empreinte Vicieuse

5. Plan

Evan la suit de près. Ils ont en chemin monté toute une scène digne d'une série télé. Il compte prendre Tony à son propre jeu. Quand ils approchent de son bureau, Liv s'empresse de courir afin de s'y engouffrer. La porte qu'elle verrouille automatiquement, essoufflée. Tony qui consultait des documents, se lève en trombe.

— Liv ? Que fais-tu là ? T'as fini avec ton client ?

— Avec mon client ? Je vous rappelle que je ne suis pas une prostituée et ce dernier n'a pas essayé une seule fois de me toucher. Apparemment vous le lui avez ordonné. Je peux savoir pourquoi ? Qu'attendez-vous de moi ?

— Tutoie moi pour commencer. Comment t'as trouvé mon bureau ?

— Je me suis renseignée. Et non, je ne tutoie pas les ordures de votre genre. Je ne cherche pas à être proche de vous.

Tony affiche un sourire espiègle. Contournant la table, il s'avance machinalement vers elle. Liv se retrouve bloquée contre la porte.

— Des ordures comme moi ? Ils te fascinent pas vrai. Pourquoi fermes-tu la porte si ce n'est pas une visite privée ? Tu veux que je m'occupe personnellement de toi, petite poupée ?

Il caresse sa cuisse, sa bouche se pose sur sa joue. Leurs corps sont si proches que Liv peut sentir aisément son érection grandissante. Elle prend peur. Il vaut peut-être mieux arrêter ce petit jeu.

— Si j'ai fermé la porte c'est pour éviter que cet idiot pervers ne me rattrape. Il ne voulait pas que je vienne vous voir. Il n'en avait pas reçu l'ordre apparemment.

— Ça ne m'étonne pas de lui. Evan a toujours été l'un de mes plus fidèles clients. Il m'obéit aveuglément. Tellement naïf. Mais je ne lui en veut pas de t'avoir laisser filer. J'ai le plaisir de sentir à nouveau le parfum exquis de ta peau. De t'avoir pour moi.

Tony presse sa taille, plonge son regard dans le sien, promène ses mains jusqu'à ses fesses. Sauf qu'il n'a pas le temps de faire quoi que ce soit car Liv l'arrête en le repoussant légèrement.

— Je veux savoir également où est Tria. Elle a été séparé de moi par un autre homme. Dîtes moi où elle se trouve.

Il ricane excessivement.

— Pourquoi parler de cette traînée alors qu'on est bien tous les deux. Je sais que tu as aussi envie que moi. Allez viens là...

Liv retire sa main de la sienne.

— Non, Tria n'est pas une traînée ! Soit vous me dîtes où elle se trouve soit vous faites une croix sur moi. Je ne coucherai pas avec vous. J'espère aussi qu'il ne lui a rien fait.

Sceptique à la fois surpris par ce qu'il entend, Tony plisse les yeux. Il se rend compte que l'obtention de son plaisir est dans les mains de cette Tria. Peut-il vraiment s'y fier ?

— T'es sérieuse ? Si ta copine n'a rien eu tu me laissera te faire l'amour ?

Liv sourit en coin.

— Oui. Mais si jamais c'est le contraire vous me laissez faire ce que je veux avec qui je veux.

— Comment ça ? Tu veux te prostituer maintenant ? J'ai du mal à croire.

— Disons que ce n'est pas une fin en soi. Et puis, j'ai bien envie de découvrir les facettes du plaisir charnel.

Perplexe, Tony la fixe, l'air à ne rien comprendre. Il se perd avec elle. Cependant c'est toujours lui qui tient les rênes, cette petite va se brûler si jamais elle veut jouer avec lui. Il le ressent fortement.

— J'ai besoin d'une preuve.

— Pour Tria, pour lui épargner cette vie je suis prête à tout, déclare-t-elle en se rapprochant de lui. Liv n'a jamais été intime avec un homme. Elle ignore quoi faire. Elle essaye tant bien que mal de faire l'aguicheuse. D'imiter les vraies prostituées nocturnes qu'elle a pu croisé lors de ses vadrouilles dans la rue.