10. Vain

98 3 0
                                    

Peu à peu, recouvrant ses esprits, Tria ouvre les yeux. Avec effroi, elle constate que ses mains, ses pieds sont attachés. Sa bouche est couverte par un ruban adhésif. Couchée sur ce matelas peu confortable dans cette grande pièce lugubre, elle ne peut ni crier ni bouger. Juste attendre. Submergée de peur, elle s'interroge sur sa présence en ces lieux. Tria est troublée.

Soudain la seule porte scandant les murs, s'ouvre pour laisser entrer une silhouette masculine. Elle tressaille en découvrant un homme particulièrement musclé, de la trempe de Tony Fares. Il est habillé d'une chemise rouge fourré dans un pantalon blanc. Sa main tenant une assiette, il s'avance vers notre captive.

— Bonjour, ça va ? Je t'apporte ton déjeuner. Mange tout et prend des forces t'en aura besoin pour tout à l'heure.

Tria essaye d'hurler, de gesticuler pour lui faire savoir son ressenti. Il sourit calmement avant de lui retirer le ruban.

— Voilà, tout doux, ne crie pas. Si tu cries je serai contraint de te tuer, la prévient-il en lui montrant son flingue bien dissimulé.

Elle se calme, le fixant sévèrement.

— Qui êtes vous ? Pourquoi m'avez vous enlever ? Et de quoi parliez vous tout à l'heure ? Pourquoi ai-je besoin de force ? Que vais-je faire hein !?

— Mon identité importe peu. Tu sauras bien vite l'objet de tout ça.

L'inconnu lui tourne le dos, s'apprêtant à repartir. Tria se redresse du mieux qu'elle peut pour l'arrêter de sa voix.

— Dîtes moi c'est quoi ce cirque !? C'est Tony ce minable qui vous envoie pas vrai ? Il ose pas se montrer ? Quelle merde, je le hait !

— Mange petite, à plus, se contente-t-il de répondre avant de refermer à clé la porte.

— Vous croyez vraiment que je vais manger cette nourriture empoisonnée ? Vous vous trompez ! Hurle-t-elle avant de se rasseoir sur le matelas.

Elle jure encore et encore, pleurant ensuite. Tria n'a aucune idée de ce qui l'attend et cela l'effraie. Elle est persuadée de l'implication de Tony. Mais que faire ? Cette pièce doit être bien protéger de l'extérieur. Elle ne peut s'en échapper. Pour vu que rien de mal lui arrive, elle ne s'en remettrait pas. Et dire que Liv l'a aidé à retrouver sa liberté, elle est de nouveau enfermée.

— Bon sang. Quand est-ce que ça se terminera tout ça... quand... murmure-t-elle au bord des larmes.

*

Sortant de la salle de bain, Liv se considère dans le miroir rectangulaire situé au coin de sa chambre. Elle se donne de la contenance, cherchant un vêtement confortable dans ce dressing offert. Tri, que des tenues vulgaires, tri, il n'y a aucun jean, aucune robe décente. Tout est près du corps ! Elle ne peut enfiler ces vêtements de départ. Introuvables, ils sont. Tony a certainement ordonné qu'on les jette. Elle soupire, choisissant une jupe mi-cuisse accompagné d'un top couvrant. Ses fines cuisses seront certes exposés, au moins c'est mieux que les autres. Elle se sent vraiment prostituée à force d'agir comme, de se vêtir comme. Liv en a horreur. Elle ne fait que compter les jours, les heures, minutes pour que s'arrête ce supplice déconcertant. Ce qui peut lui faire esquisser un sourire c'est le départ de Tria. Soulagée que ce cauchemar soit un lointain souvenir. Tant qu'elle est en sûreté, Liv est heureuse, d'attaque face aux immondices de son hôte.

— T'es prête ? S'enquiert Tony en débarquant dans la chambre.

Si elle n'était pas habituée aux arrivées intempestives de cet être cruel, Liv aurait sitôt sursauter. Le regard foudroyant qu'elle lui gratifie ne le dissuade pas dans son rapprochement. Saisissant sa taille, il la cale contre son torse.

Empreinte VicieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant